Le ralentissement de l’activité du secteur minier est la cause première de cette mesure, qui témoigne aussi de l’abandon de toute politique industrielle de la part d’un groupe qui vise avant tout à satisfaire les exigences de rendement à court terme de ses actionnaires.

Cette manifestation a lieu à Genève, parce que c’est le siège international de Caterpillar. Depuis 2001, l’usine belge n’est plus qu’un prestataire de services : elle assemble des engins, dont Genève détient les brevets, les stocks et les encours de production, décide du volume des commandes et gère les ventes. Les salarié.e.s de Charleroi ont le même statut que les couturières du Bangladesh...
En 2012, Caterpillar employait 125 000 personnes dans le monde. Sur le plan fiscal, elle était pourtant suisse. En « sur- » ou en « sous- » facturant les prestations entre filiales, son siège genevois réussit à rapatrier près de 85 % des bénéfices du groupe, qui sont taxés ici à un taux défiant toute concurrence (« société à statut spécial »).

Selon un rapport du Sénat US, cette optimisation fiscale a coûté 2,4 milliards de dollars au trésor US de 2000 à 2012.

Et c’est au prétexte de garder les faveurs de ces sociétés prédatrices que l’imposition des bénéfices de toutes les personnes morales en Suisse, qui est déjà l’une des plus avantageuses au monde, devrait encore baisser massivement, si le corps électoral accepte la Troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III), le 12 février prochain.

solidaritéS, membre d’Ensemble à Gauche, appelle à soutenir les salarié·e·s de Caterpillar en lutte pour leur emploi et la survie du Hainaut belge. Nous dénonçons le dumping fiscal que la Suisse et ses cantons (dont Genève) veulent encore accroître avec la RIE III, d’autant plus qu’il justifie aussi des plans d’austérité de plus en plus durs pour les collectivités publiques fédérale, cantonales et communales.

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