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[Genève] Retour à froid sur la Sauvage

Alors voilà, il y a maintenant une semaine le centre ville genevois a été pris d’assaut par environs 500 personnes déterminées à faire passer un message clair et revendicatif : « [ Ce soir ] La rue est à nous ».

Genève |

Depuis, de toutes part fusent les condamnations, les incompréhensions, les tentatives d’analyses sociologiques etc. Premier constat : une manifestation offensive de 500 personnes a plus de relais médiatique qu’une petite balade à 11’000 d’un point A à un point B. C’est certes triste à constater, mais la casse paye mieux que des jolies pancartes.

Dans ce texte nous essayerons d’apporter une analyse (radicale) au débat qui n’a pas eu lieu. Y a-t-il légitimité à repeindre les murs de la ville de slogans revendicatif, à briser les vitrines de banques et de magasins de luxe/sécurité et, last but not least, à souiller (ou embellir ?) Le Grand Théâtre ?

D’abord : le contexte politique. C’est kiki casse plus ?

Pas besoin de vous faire un dessin, ça coupe de partout. Genève commence à vivre au rythmes des coupes budgétaires. L’austérité ? Connais pas… La troisième réforme de l’imposition des entreprise (RIE III) ? Rien à voir… Bref, comme d’hab, on veut nous faire payer le manque à gagner d’un Etat ultra-mega-libéral décomplexé. Alors, la violence elle vient d’où ?

On nous vend une paix sociale qui n’existe plus.

Action directe ?

L’action directe est avant tout une stratégie politique. Samedi soir, c’est un rapports de force qui a été mis en place, avec un niveau de conflictualité rarement vu à Genève. L’action directe est un engagement politique qui sort des vices de la bureaucratie parlementaire et qui consiste à « placer la conscience morale au-dessus de la loi officielle [ et de l’opinion publique ] ». Il ne s’agit, bien évidemment, pas de la seule technique pouvant porter ses fruits, mais dans l’histoire des luttes sociales l’action directe s’est montrée comme étant, la plupart du temps, indispensable pour arriver à ses fins. En effet, les luttes qui ont su trouver la place pour divers moyens d’actions, qui ne se sont pas divisées sur les stratégies politiques à utiliser sont celles qui ont eu le plus grand poids politique. Donc, quand « LA CULTURE LUTTE » se précipite pour délégitimer celleux qui ont tenté d’apporter une revendication politique offensive, c’est elle qui se tire une balle dans le pied en se mettant à dos toute une partie de la jeunesse qui voit du sens à briser des vitrines de banques ou à repeindre la triste façade du Grand Théâtre.

On peut critiquer les actes commis lors de la Sauvage, mais il faut avant tout chercher à comprendre les enjeux qui font que certaines personnes prennent acte, se préparent et passent à l’offensive. Il paraît dès à présent indispensable d’avoir un débat fructueux sur l’utilité de l’action directe dans le contexte politique actuel, et éviter à tout pris de dépolitiser les agissement de samedi passé en les repeignant comme une simple « rage incontrôlable d’une jeunesse perdue ».

Samedi soir on faisait la fête, mais on faisait aussi de la politique. Samedi soir on a vu qu’il suffit de peu pour reprendre le contrôle de la rue de façon éphémère (pour l’instant).

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