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Rétrospective d’une année 2016 renversante

Migration, violences policières, lutte contre l’austérité, antifascisme, etc. Bilan partiel d’une année de luttes en Suisse romande sur la base des nombreux articles publiés sur le site ces 12 derniers mois.

Suisse romande |

Refugees are welcome here

Une part importante de l’actualité des luttes en Suisse romande a porté sur des questions liées à la migration. Après une année 2015 déjà très chargée - mouvements contre l’hébergement en abris anti-atomique des migrant-e-s à Genève comme à Lausanne, le sujet est resté au cœur de l’actualité cette année. Il y a eu l’expulsion du Jardin du Sleep-In à Renens où vivaient de nombreux migrants, le mouvement de résistance à l’expulsion du foyer Frank Thomas à Genève ou encore une campagne nationale de sabotage de la machine à expulser (avec des remous à Bâle, Zurich ou même à Chevrilles). Quelques mobilisations ponctuelles ont eu lieu à Genève pour empêcher des expulsions au cours de l’année - en ville, à la campagne ou à l’université. Et à Neuchâtel, un centre social dédié aux migrant-e-s a vu le jour en avril.

Violences policières... fatales

Alors qu’au printemps, lors du mouvement contre la loi travail, nos voisin-e-s français-e-s était nassé-e-s puis gazé-e-s par les keufs, les policiers suisses n’étaient pas en reste au niveau de la violence. D’abord, il y a une manifestation déterminée contre le harcèlement policier à Lausanne. Puis, le 30 mars, c’est un commando policier de choc qui fait une descente dans une maison occupée par des familles à Renens. Les keufs expulsent violemment les habitant-e-s, comme le rapporte un article du 1er avril. :

« On arrive pas à croire que la rue était bouclée, remplie de fourgons, et que c’est le DARD, boucliers, armés, qui est venu nous réveiller. On arrive pas à croire qu’iels ont osé envoyer une unité spéciale grimper par les balcons pour péter des vitres et défoncer des portes à coup de bélier pour nous déloger, défoncer des portes derrière lesquelles se trouvent des familles avec des enfants en bas âge, traumatisé-e-s. »

Cette lâche expulsion donne lieu à une réaction populaire et écologique lors du Conseil communal de la ville de Renens quelques semaines plus tard.

Puis le 6 novembre, quelques jours après le passage à tabac par la police d’un joggeur parce qu’il était noir, la police vaudoise tue un homme à Bex, comme le rapporte alors un article :

“On ne parle pas d’une balle, pas deux, mais trois qui ont tué Hervé Mandundu, la nuit de dimanche à lundi. Oui, la police a tué Hervé... 27 ans, père et enfant, frère et ami, parent et connaissance. Certains appellerons ça une bavure, nous appelons ça un assassinat.”

En hommage à Hervé assassiné par la police, et contre les violences policières, très souvent racistes, une marche réunit au moins un millier de personnes à Lausanne.

Hé Calvin, nique l’austérité !

À la suite des grèves de novembre 2015 à Genève, une mobilisation contre l’austérité tente de prendre son envol à Genève. Elle s’exprime une première fois lors d’une manifestation à la fin du mois de mai. Puis, en novembre, c’est la hausse des frais d’inscription à l’université qui crée des vagues. Une occupation éclair du rectorat de l’académie fait tomber cette mesure, comme le précise un communiqué d’alors.

Alerta antifascista

L’automne est marqué par un regain des activités d’extrême-droite en Suisse. Une grosse réunion de néo-nazis dans le canton de Saint-Gall, provoque l’indignation populaire et un certain renouveau antifasciste. La résistance s’organise, par exemple, contre la venue annoncée d’Alain Soral à Genève. Face à une manifestation à deux pas de la salle qui doit accueillir cette conférence, l’événement est annulé par la branche locale d’Égalité et Réconciliation. Mais le mélange des genres entre antifacisme et lutte contre l’austérité provoque des critiques.

Art con-contemporain

À Genève toujours, la question de l’art contemporain dans l’espace public défraie la chronique sur Renversé. C’est d’abord une installation plantée sur un immeuble de Saint-Gervais qui fait parler d’elle. Puis, ce sont des lumières de Noël psychotropiques qui irritent le public et posent la question de l’appropriation culturelle dans l’art et des dérives d’une culture alternative très soluble dans les instutions étatiques.

Mais aussi...

Il y a des maisons qu’on expulse, ou qu’on menace d’expulser. Il y a des champs qu’on expulse. Et il y a des gens qu’on expulse. Définitivement, les expulsions sont à la mode.

Vivement 2017...

Notes

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