Nous considérons le texte qui suit, provenant du blog antimilitarismus.noblogs.org, comme l’une des plus importantes contributions de l’anarchisme tchèque contre la guerre et tous les bellicistes, qui, malheureusement, abondent aussi dans le mouvement anarchiste.
La manière de présenter les différents arguments contre les mythes concernant la guerre qui prévalent dans le mouvement anarchiste et de les rassembler en un tout organique d’une position défaitiste révolutionnaire ; la vigueur avec laquelle il s’oppose aux diverses pseudo-raisons pour lesquelles le mouvement anarchiste devrait soutenir la guerre ou l’un des partis belligérants ; l’insistance avec laquelle il préconise la transformation du conflit impérialiste en conflit de classe comme seule voie possible vers la révolution sociale et donc la seule paix réelle ; tout cela en fait, de notre point de vue, un document de la plus haute importance du mouvement anti-guerre révolutionnaire contemporain, même à l’échelle internationale.
Cependant, nous aurions pour notre part construit autrement certains des arguments et justifié certaines des positions de manière quelque peu différente, bien que la conclusion soit la même : guerre à la guerre. Nous tenons ici à pointer du doigt la catégorisation idéologique présente dans le texte selon laquelle la dictature du Capital s’articulerait autour des pôles « démocratie » versus « dictature » (cf. mythes 10 et 29), catégorisation qui tend à éluder la nature profonde de la dictature sociale du Capital qui est précisément et réellement la démocratie (SA démocratie !) en tant que négation de l’antagonisme de classe et de sa conflictualité.
Ajoutons encore à ce texte que les lignes de conflit entre le soutien « critique » à l’un des belligérants et le défaitisme révolutionnaire ne traversent pas seulement le mouvement anarchiste, bien que le texte se réfère à celui-ci. Les mêmes « mythes », les mêmes attitudes et les mêmes discussions se retrouvent dans le camp de l’ultra-gauche de tous les pays du monde. Même là, les révolutionnaires doivent se définir contre ceux « qui sont les premiers à publier d’innombrables proclamations et revues sur des thèmes antimilitaristes alors que la guerre est à l’autre bout du monde, mais qui, lorsqu’elle arrive à leur porte, se mettent à reproduire la propagande de guerre ».
C’est pourquoi, avec les auteurs du texte, nous devons réaffirmer encore et toujours « qu’être antimilitariste avait du sens pendant la Première Guerre mondiale, tout comme dans le cas de la guerre actuelle en Ukraine ».