[Burkina Faso] Un Coup d’état au Burkina Faso ?

A l’approche d’élections « libres et démocratiques » le pays des hommes intègres est dans une crise politique grave.
Les éléments de l’ancienne garde rapprochée du président Blaise Compaoré, qui a été destitué par un soulèvement populaire insurrectionnel en octobre 2014, font un coup de force à Ouagadougou, la capitale.

Burkina Faso |

Le RSP (régiment de sécurité présidentiel), cette armée dans l’armée formée en 1996 à des fins de protection du pouvoir et des intérêts de Compaoré, n’en est pas à son premier coup de force durant la transition.
Ils sont menacés de dissolution et tiennent à leur situation privilégiée au sein de l’armée.
Ces contre-révolutionnaires sont entraînés et armés (l’armée française et américaine ont participé à des programmes de formation de ces hommes d’élite de l’ancien pouvoir).

Ils n’ont aucune peur à user de la force pour défendre leurs intérêts.

On les accuse d’avoir assassiné des personnes gênantes, du temps de Compaoré, dont Norbert Zongo, le journaliste qui avait été retrouvé calciné dans sa voiture, l’annonce de sa mort avait provoqué une grève générale des étudiants, commémorée chaque année en décembre dans tout le pays. L’intimation de la population est une pratique largement répandue chez ces soldats, Ils n’ont pas le même entraînement que l’armée régulière, ni le même équipement, et le montrent ostensiblement.

Depuis mercredi 16 septembre 14 heures, le président de la transition, Michel Kafando, le premier ministre, Isaac Zida, ainsi que les ministres de la fonction publique et de l’habitat ont été pris en otage.
Aucune revendication n’a été formulée, le peuple a commencé à se mobiliser encore une fois, des tirs ont retenti aux alentours du palais présidentiel.

Sur les réseaux sociaux, ça s’agite beaucoup, on parle de morts et d’échanges de feux nourris, rien qui ne puisse être confirmé pour l’instant.. Les radios sont coupées mais le téléphone fonctionne encore. Les copains vont bien. Mais la situation peut vite devenir explosive.

Depuis plusieurs mois la crise gronde et cet épisode de transition « kalash sur la tempe » remet en cause toutes les avancées du formidable mouvement populaire qui a fait partir l’ancien président, resté au pouvoir depuis plus de 27 ans. La population semble partagée et beaucoup de gens se sont armés en prévision de ces élections-blagues qui devraient se dérouler en octobre.

Rappelons pour l’histoire que Blaise était le frère d’armes de Thomas Sankara et qu’il l’a trahi le 15 octobre 1987. C’était un révolutionnaire avant de passer laquais de l’occident.

La situation évolue d’heures en heures, une mobilisation populaire s’amasse autour du palais et dans les quartier environs, des coups de feu sporadiques éclatent. La guerre civile n’est pas loin, beaucoup arrivent à regretter le temps de Blaise le « facilitateur ». Mémoire courte.

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