Répression - Enfermement Police

[Italie] Notes sur la répression à Turin en mai 2017

Résister à l’oppression de la police n’est pas un crime : c’est une nécessité !

Italie |

Le 3 mai à 6h30 du matin, la police est entrée dans les squats de Corso Giulio Cesare, de l’Asilo Occupato à Via Alessandria 12 et dans celui de Via Borgo Dora 39 pour arrêter 6 compagnon-ne-s : Antonio, Giada, Antonio, Francisco, Camille et Fabiola. Nous savons qu’une 7e personne se trouvant sur leur liste (Greg) n’a pas été trouvée. Nous lui souhaitons bonne chance !

Les 6 personnes arrêtées sont accusées d’avoir attaqué 3 patrouilles de police en février, afin d’empêcher un contrôle d’identité près de l’Asilo Occupato pendant une soirée de soutien. Les charges contre eux étaient : séquestration, violence et résistance contre les forces de l’ordre.
La présence intimidante de la police et leur arrogance sont de plus en plus évidentes dans ce district comme dans beaucoup d’autres villes italiennes poussées par la forte envie de gentrification et des intérêts économiques : les descentes de police mènent souvent les gens sans papiers régularisés à trouver la mort, comme Nian Maguette, 54 ans, originaire du Sénégal, qui est mort à Rome, le jour des arrestations, en tentant d’échapper à un contrôle de police.

Il y a ceux qui, face à cette situation, décident de détourner les yeux. Et il y a ceux qui décident d’intervenir. Nous n’allons jamais rester silencieux et indifférents : résister à l’arrogance de la police est maintenant plus nécessaire que jamais.

Pendant que les gens deviennent de plus en plus pauvres, la police continue de défendre la cause des riches, qui transforment la ville à leur propre avantage.

Durant leurs perquisitions, les flics ont aussi cherché à saisir de potentielles preuves pour des actes de vandalisme contre les nouveaux bâtiments de Lavazza (entreprises de café) et ceux de IADD (école privée de design) qui se trouvent près de l’Asilo. Ces deux entreprises sont en fait clairement impliquées dans la gentrification du quartier et sont la cause de l’escalade des prix des loyers et des services. Pendant que les gens deviennent de plus en plus pauvres, la police continue de défendre la cause des riches, qui transforment la ville à leur propre avantage. Pendant leurs recherches dans les squats, ils ont saisi les téléphones mobiles, les ordinateurs, les disques durs, quelques vêtements, des outils, des feux d’artifices et ont volé l’argent utilisé pour soutenir la lutte et les prisonniers de cette ville.

Après 2 semaines de prison, le tribunal décida : pour les 3 femmes, de la prison domiciliaire avec restrictions de communication, et de la prison « normale » pour les 3 hommes. Tous et toutes attendent actuellement le vrai procès. L’accusation de séquestration est tombée, mais les charges de résistance et de violence contre les agents de police demeurent.
L’un de nos compagnons nous a envoyé une lettre à publier dans laquelle il explique comment lui et les autres ont essayé de résister à la prise de leur ADN devenue systématique pour les flics en cas d’arrestation depuis un an. Contre son refus, les officiers ont usé de la force pour le bloquer et lui ont bouché le nez pour qu’il ouvre la bouche pour pouvoir prendre l’échantillon de salive. C’est ce qui arrive lorsqu’on refuse… Ce témoignage a été écrit dans le cadre d’une réflexion ouverte à ce qui pourrait être fait dans cette situation pour résister à la procédure des policiers.
Les filles ont également pu écrire une lettre collective à publier avant d’être envoyées en détention domiciliaire. Elles l’on intitulée « Marre de regarder » : « Marre de regarder les infos à la TV qui racontent les milliers de corps morts dans la Méditerranée chaque année ; marre de voir les recherches de migrants dans les rues par les policiers ; marre de regarder. Nous avons décidé d’exprimer clairement notre rage, confiantes que la liberté peut changer l’indifférence en solidarité, l’isolation en auto-organisation, la peur en action. »

Si vous voulez envoyer un peu de votre solidarité, dessins, textes, etc. Vous pouvez écrire à :

Antonio Rizzo
Antonio Pittalis
Francisco Esteban Tosina
c/o CASA CIRCONDARIALE
Via Maria Adelaide Aglietta, 35
10151 Torino
I – Italia

Pour de plus amples informations :
http://www.autistici.org/macerie
(italien uniquement)

Notes

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