Aux yeux de ces étudiants en colère, le vrai scandale était que l’Unige, non contente d’avoir honoré Barroso en lui décernant un doctorat honoris causa en 2010, décidait d’en remettre une couche en le nommant professeur invité. Comme si le « professeur » Barroso avait besoin de plus de visibilité au regard de son passif politique. Au cours de sa carrière, l’ancien président de la commission européenne a notamment participé à la création de l’agence européenne Frontex accusée de multiples violations des droits humains, a imposé le dogme de l’austérité aux pays de l’Union européenne et s’est fait le lobbyiste en chef des intérêts atlantistes pour promouvoir, l’engagement des puissances européennes en Irak.
L’engagement d’une telle personnalité pose donc la question de l’absence d’esprit critique de l’institution universitaire quant à l’indépendance des savoirs qu’elle choisit de diffuser. Un an à peine après le rassemblement étudiant, l’Unige s’est séparée avec fracas du « professeur » suite à son recrutement par la banque d’affaires Goldman Sachs. L’Unige a-t-elle dû attendre le recrutement de Barroso par Goldman Sachs pour se questionner ?
Consciente de la nature controversée du personnage, l’Unige n’avait avait pas hésité à prévenir la police afin que Barroso puisse donner son cours à l’abri du débat d’idées, d’habitude si cher à la faculté des relations internationales. La distribution d’un tract est apparue comme le seul moyen pour interroger le sens de la nomination en tant que professeur d’une personnalité comme Barroso, puisque les places à son cours étaient limitées et que l’on connaît le peu de prise des étudiants sur les processus de nomination des professeurs à l’université. En guise de réponse, les étudiants subirent des contrôles de police sur le parvis même des bâtiments de l’Unige et l’un d’eux finit sa matinée au poste.
Pour que la liberté d’expression puisse continuer d’être exercée partout et en tout temps,
Par solidarité avec l’étudiant jugé et avec toutes celles accusées pour des faits similaires,
Soyons solidaires et rassemblons-nous le lundi 2 octobre à 15h devant le Tribunal de police qui siège exceptionnellement au 6 rue des Glacis-de-Rive. La séance débutera à 15h30.