Cela fait plus de six semaines que notre camarade Jérémy* est enfermé à la prison de Champ-Dollon. Il a été placé en détention provisoire car il est accusé d’avoir incendié deux véhicules et saboté des machines de chantier appartenant à Holcim, cette entreprise tristement célèbre pour son mépris du vivant et ses actions destructrices. Jérémy* n’a pas été jugé, il est emprisonné sur la base d’un “risque de collusion” [1]. Mais nous ne sommes pas dupes ! Ce risque de collusion est un prétexte : si la police soupçonnait Jérémy* de vouloir détruire d’éventuelles preuves ou de communiquer avec d’éventuels autres suspects, pourquoi a-t-elle attendu si longtemps (9 mois !) avant de l’arrêter ? Comment peut-on parler sérieusement de risque de collusion plus d’un an après les faits reprochés ? La vérité c’est qu’il s’agit de punir, de faire peur, pour l’exemple. [2]
Les autorités cherchent à affaiblir un mouvement qui les dépasse, à casser les solidarités qui nous unissent et à décourager toute une génération de se mobiliser pour son futur. Alors ce 1er mai, nous serons nombreuxses dans la rue parce que l’enfermement de notre camarade ne suffira pas à nous intimider !
Coupable ou non, Jérémy* est un prisonnier du mouvement pour le climat. Son incarcération s’inscrit dans la logique de plus en plus répressive mise en oeuvre par les autorités suisses face à ce mouvement pourtant crucial et massif. Les exemples sont nombreux : les procès des activistes de Breakfree [3] et d’Exctinction Rebellion [4], l’évacuation brutale de la ZAD de la Colline [5] ou encore, très récemment, l’évacuation de la forêt de Rümlanger vers Zurich.
La justice suisse s’est fait l’instrument de la défense des intérêts des grands groupes qui détruisent le vivant face à celles et ceux qui leur résistent. Plutôt que d’écouter une génération climat qui se mobilise depuis plusieurs années, les autorités répriment à coup de tractopelles, de matraques, de procès et de condamnations lourdes. Et maintenant d’emprisonnement ?
Nous refusons la criminalisation des militant.e.x.s du climat. L’acharnement policier et judiciaire s’intensifie ? Alors il en ira de même de notre détermination ! Nous exigeons la libération immédiate de Jérémy* !
Alors en attendant, pour éclairer ses nuits passées en cellule, pour soutenir ses proches, pour défendre une écologie radicale et forte, pour en finir avec l’emprisonnement de celles et ceux qui essayent de construire un monde meilleur, pour en finir avec l’emprisonnement tout court, ce 1er mai faisons entendre notre solidarité et notre détermination dans le bloc Free Jérémy* !