Depuis 12 ans, Lausanne accueille en mars le FT Commodities Global Summit, couramment connu sous le nom du sommet des négociants de matières premières à l’Hôtel Beau-Rivage. S’y retrouvent les PDG des plus importantes entreprises du commerce et du négoce d’hydrocarbures, de produits miniers et agricoles ainsi que des représentants du milieu financier et bancaire.
Le choix de Lausanne et de la Suisse n’est pas un hasard ; ce n’est pas seulement pour son cadre idyllique mais surtout parce que la Suisse est terre d’accueil des entreprises les plus importantes dans ce secteur du commerce qui doit être appelé par ce qu’il est réellement : un pillage néo-colonial organisé des ressources et matières premières des pays du Sud Global par des entreprises dont leurs sièges sont pour l’immense majorité dans le Nord.
Des entreprises présentes à ce sommet comme Mercuria, Glencore, Gunvor et Trafigura occupent une position de monopole dans le commerce mondial des matières premières et fonctionnent depuis la Suisse. Soyons clairs : la Suisse occupe une place centrale et stratégique dans l’impérialisme occidental par son implication en tant que terre d’accueil des entreprises responsables du pillage des ressources du Sud Global qu’elle défend avec vigueur. Elle facilite et encourage les activités de ces entreprises impliquées dans des catastrophes humaines et écologiques et y tire une grande partie de sa richesse économique, 8% du PIB, par les revenus fiscaux et les emplois qu’elle créent en Suisse. Trafigura, dont l’un des principaux bureaux est à Genève, est responsable du déversement de déchets dangereux à Abidjan en Côte-d’Ivoire, Vitol, basé à Genève, écoule du carburant toxique dans plusieurs pays d’Afrique, Glencore, basé à Baar, est responsable de plusieurs montées de prix de produits alimentaires dans le Sud. Ce ne sont que quelques exemples des activités néo-colonialistes que mènent ces entreprises réunies à Lausanne.
Ce commerce s’inscrit dans la continuité coloniale du capitalisme et la Suisse se distingue depuis le début de cette histoire par son rôle économique majeur, par le biais d’investissement, dans l’impérialisme occidental. Elle tire sa richesse de ce pillage tout en niant son implication et se cachant derrière sa supposée neutralité. Elle participe à la politique mortifère aux frontières de l’Union européenne contre les exilés du Sud et à l’intérieur contre les personnes issues de l’immigration notamment à travers les renvois Dublin. La Suisse est un État fondé sur la suprématie blanche qui tire sa richesse de l’exploitation, du vol et du pillage des pays du Sud, que ce soit à travers les entreprises présentes sur son territoire ou par sa politique économique et fiscale. Elle utilise son influence au niveau international pour imposer des politiques néo-libérales de libre échange.
Nos revendications sont claires : il faut démanteler ce système de captation des richesses du Sud par le Nord et rendre son autonomie au Sud qui doit pouvoir gérer par lui-même les ressources qui sont présentes sur son territoire. Nous nous rassemblons devant l’Hôtel Beau-Rivage pour lutter contre ce pillage organisé dont le sommet des négociants de matières premières en est le symbole de cette politique impérialiste dont la Suisse en est une des pièces maîtresses. Nous exigeons la fin de cette politique impérialiste de la Suisse, il en est de notre responsabilité commune !
Signataires :
- Collectif Sud Global
- solidaritéS Vaud
- Contre-Attaque & Autonomie
- Outrage collectif
- Kiboko
- Collectif droit de rester
- Les Foulards Violets
- Le Silure
- Action Antifasciste Lausanne
- POP Lausanne
- Grève Féministe Vaud
- Collectif Autonome Révoltes et Entraide
- Collectif 43m2
- Collectif Jean Dutoit
- Association Procès des 200
- La grève du Climat Vaud
- Le grondement des terres
- collectif feministe sud fribourgeois
- Organisation paysanne Uniterre