Alors que le nettoyage ethnique en Palestine est en cours depuis 77 ans, que l’assaut génocidaire de l’état israélien sur Gaza a débuté il y a presque 2 ans ;
Alors que presque que toutes les instances autorisées, de l’association internationale des chercheur-euse-s en génocide, aux commissions dédiées de l’ONU, clament que nous assistons à un génocide et que les États ont l’obligation de prendre des mesures pour y mettre fin ;
Alors que les peuples du monde entier manifestent leur soutien au peuple palestinien en sortant massivement dans les rues, sur la mer avec les flottilles ou en opérant des actions plus disruptives tel que lors du Tour cycliste d’Espagne ou même en menant une grève générale comme lundi dernier en Italie ;
Les gouvernements continuent de se montrer complices de ce génocide et ce à tous les niveaux : du plus local au plus mondial, dans les conseils municipaux comme au conseil de sécurité de l’ONU : Ils sont complices.
Les gouvernements sont complices quand ils prétendent arrêter de livrer des armes mais continuent à le faire comme la France et l’Angleterre.
Ils sont également complices quand ils se montrent incapables de sanctionner Israël alors qu’en quelques jours la Russie était exclue de la communauté internationale suite à l’invasion de l’Ukraine.
Ils sont complices quand ils diminuent le budget de l’UNRWA.
Et à un niveau plus local ils sont aussi complices quand, comme nous le vivons, la majorité de droite à Genève restreint notre droit à manifester pour la Palestine et nous impose une date et un horaire que nous n’avions pas demandé. Le droit de manifester et la liberté d’expression sont pourtant garanties par la constitution et par le droit international. Une fois de plus, la question de Palestine, cristallise le recul des droits fondamentaux dans les démocraties occidentales. Parce que la Palestine et son mouvement de libération national reste une boussole pour tou-te-s les opprimé-e-s du monde et que le mouvement de soutien qui s’est créé depuis deux ans engendre des solidarités inédites qu’ils ne veulent pas voir s’étendre ni prendre une place centrale dans le débat politique. Mais même dans ces conditions nous manifesterons avec détermination et comme toujours, sans donner aucun prétexte pour nous diaboliser.
Suite aux mobilisations massives de la société civile, plusieurs États, notamment européens ont récemment reconnu la Palestine. Reconnaître la Palestine : Oui, un grand oui. Mais sans aucune condition et sur son territoire historique en conformité avec le droit international. Plus de 100 ans après le début du mandat britannique en Palestine, nous faisons toujours face à une mentalité de colon. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit : d’une mentalité coloniale et raciste qui fait qu’une vie palestinienne ne vaut pas celle d’une vie israélienne. Que la vie d’une personne racisée ne vaut pas celle d’une personne blanche, que la vie d’un-e musulman-e ne vaut pas celle d’un-e chrétien-ne ou d’un-e athé-e. C’est une mentalité raciste et coloniale qui les fait se féliciter des bombardements sur Téhéran au mépris des victimes, qui les fait ne pas condamner comme terroriste la détonation de bipeurs au Liban, qui les fait accepter l’occupation de la Syrie et sa possible partition et les laisse silencieux quand Israël bombarde Doha. C’est cette mentalité coloniale qui fait que l’avenir de la Palestine se décide encore une fois sans les palestiniens et les palestiniennes. Nous devons mener ce combat et détruire cette mentalité raciste et coloniale.
Et ce combat se déroule au quotidien partout, aussi à Genève. Parce que lutter pour la Palestine c’est aussi lutter contre le colonialisme partout dans le monde, contre le fascisme, contre l’islamophobie, l’antisémitisme et toute forme de racisme. Une fois de plus la Palestine est notre boussole et il ne faudra pas abandonner la lutte pour une libération totale, pour une justice globale, même quand nos États feront semblant de se réveiller et condamnent à demi-mot le génocide. Le combat ne devra pas non plus s’arrêter quand un cessez-le-feu sera mis en place - mais seulement quand les régimes d’occupation, de colonisation et d’apartheid seront démantelés et les droits fondamentaux acquis pour toutes et tous.
L’urgence aujourd’hui, ce n’est pas la reconnaissance, ce sont les sanctions. Des sanctions immédiates pour mettre fin au génocide. Mais aussi des sanctions pérennes jusqu’à ce que les régimes d’occupation, de colonisation et d’apartheid soient démantelés et les droits fondamentaux acquis pour toutes et tous.
Face à cette situation catastrophique et à un rapport de force qui pourrait paraître défavorable, il y aurait de quoi perdre espoir. Pourtant, l’historien Ilan Pappé a prédit que nous vivons la fin du projet sioniste et que c’est juste avant l’aube que la nuit est la plus noire. Et nous obtenons des résultats partout dans le monde. Partout dans le monde le boycott prend de l’ampleur et affecte l’économie de l’état colonial d’apartheid israélien. Cette économie est fondamentale pour permettre de financer des guerres et l’occupation, et nous avons des armes pour détruire cette économie. C’est le boycott, le désinvestissement et les sanctions. Nous pouvons nous opposer à l’impunité et refuser de collaborer avec ces crimes ; mais aussi dénoncer celles et ceux qui en profitent. Le boycott ciblé est efficace et chaque personne peut l’utiliser. Les récentes campagnes contre AXA et Puma sont des exemples de réussites tout comme les mobilisations estudiantines à Genève ou à Lausanne qui ont obtenu la fin de certains partenariats avec des universités israéliennes.
Le désinvestissement avance également. A Genève, après avoir commencé une bataille à la Caisse de pension de l’état il faut l’intensifier et l’élargir. Ici aussi des salarié-e-s s’organisent et renouvellent des pratiques syndicales grâce à la question de la Palestine. Mais il faut également exiger la fin de toutes collaborations non seulement avec l’État d’Israël ou avec les entreprises israéliennes, mais également mettre en place le boycott et le désinvestissement des entreprises complices du génocide et de la politique israélienne. A Genève, cela concerne notamment le projet d’acquisition de solutions dite de cloud de Microsoft une des entreprises les plus complices du génocide et qui, tous les jours, favorise les massacres par les forces d’occupations israéliennes à Gaza. Cela concerne également l’entreprise HP qui fournit en équipement informatique de nombreuses administrations et entreprises publiques, sans que nous ayons malheureusement notre mot à dire. En Suisse, cela passe par une campagne contre la SUVA, assureur public qui investit en Israël, et surtout contre UBS pour que la plus grande banque suisse désinvestisse d’Elbit, la plus grande entreprise d’armement israélienne.
La culture et le sport ne doivent pas servir à nous détourner des crimes israéliens. Il faut dénoncer les signes de cette normalisation et faire pression pour qu’Israël soit banni des Instances internationales et de tout événement qui se rend complices du système d’apartheid comme récemment la journée du cinéma organisée avec Allianz - une des principales entreprises complices. La campagne à Genève a permis de dénoncer le art-washing d’Allianz et de retirer des cinémas de cette mascarade.
Continuons de faire vivre le mouvement de solidarité partout.
Renforçons nos liens et soutenons les initiatives multiples et variées comme les flottilles, les blocages des dockers et d’autres encore.
Intensifions notre combat pour l’égalité, la liberté et la justice de la mer au Jourdain.
Viva Viva Palestina.






