Répression - Enfermement écologie radicale Free Jérémy

Free Jérémy – Compte-rendu du rassemblement devant le palais de justice

Photos et extraits des prises de parole. On n’arrête pas la lutte pour la préservation du vivant !

Genève |

Mise à jour

    Décision de justice

  • VENDREDI 14 AVRIL 19H - Juste avant de publier cet article sur Renversé, nous avons appris avec consternation la décision de la Chambre d’appel et de révision (CPAR) de garder Jérémy* en détention provisoire. Son recours est rejeté, mais rien n’est fini, la solidarité doit continuer à s’exprimer. Le comité communiquera bientôt sur les échéances à venir.

    Plus d’infos sur :

Free Jérémy* – Compte-rendu du rassemblement devant le palais de justice

Ce jeudi 13 avril, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le Palais de justice de Genève pour demander la libération de Jérémy*, 22 ans, compagnon de luttes actuellement incarcéré à la prison de Champ-Dollon.

La justice l’accuse d’avoir mis le feu à deux véhicules et d’avoir saboté des machines de chantier dans la gravière de Sézegnin, dans la campagne genevoise. Ce site appartient au géant mondial du ciment Holcim.

Un membre du comité de soutien a rappelé les agissements de cette multinationale de l’industrie du béton :

« Si vous connaissez déjà ce nom ce n’est pas seulement parce que c’est le premier cimentier mondial et l’un des plus gros pollueurs du monde. C’est aussi parce que depuis des années maintenant, de nombreuxses militantes et militants suisses pointent continuellement du doigt l’activité destructrice de ce groupe. En octobre 2020, des centaines d’entre elles occupent un terrain appartenant à Lafarge-Holcim qui deviendra la première ZAD de Suisse. Dans le sillage de cette occupation de nombreuses actions contre l’entreprise fleurissent dans tout le pays. En réponse à cela, les autorités déploient une répression inouïe. L’évacuation de la ZAD en mars 2021 constitue la plus vaste opération de maintien de l’ordre en Suisse romande depuis les années 2000 et donne lieu à plusieurs procès. »

Dans la foulée de l’évacuation, Holcim avait d’ailleurs détruit à la tractopelle la maison centrale de la colline du Mormont. Cette destruction était complètement illégale, mais les autorités ont refusé de poursuivre Holcim pour cet acte. Comme quoi certaines dégradations sont plus que bienvenues pourvu qu’elles se fassent au nom de la sacro-sainte économie !

Le comité de soutien a renchéri :

« L’occupation de la Colline du Mormont a incarné un camp, celui de la préservation du vivant, face au géant Holcim […] dont le rôle dans d’innombrables pollutions a sans cesse été passé sous silence dans le débat public. Que Jérémy* ait véritablement participé aux actes de sabotage dont il est accusé ou non, peu importe : on ne peut plus nier qu’une génération de militantes et militants s’opposent par tous les moyens à la destruction du vivant et aux exactions sociales perpétrées par des entreprises climaticides. L’Etat, plutôt que de soutenir des jeunes qui s’engagent, n’apporte aucune autre réponse que la répression. »

L’arrestation de Jérémy a eu lieu le 15 mars 2023 près de son domicile. En s’intéressant de plus près aux justifications du Ministère public pour le garder en prison, on se rend compte qu’elles ne tiennent pas la route.

« Le Ministère public évoque le risque de collusion pour le maintenir en détention. Nous ne comprenons pas la collusion avec qui, avec quoi, et quand. Les faits reprochés remontent à plus d’un an, l’enquête de police a donc largement eu le temps de creuser ce qu’il y avait à creuser. D’autant plus qu’actuellement, la détention de Jérémy* est publique. Si le Ministère public imagine qu’il y a d’autres suspects, ces derniers ont donc largement eu le temps de se préparer... »

Suite au rassemblement, le Ministère public a dénoncé des « allégations […] grossièrement erronées » (Tribune de Genève, 14 avril), une réaction qui serait presque drôle si elle ne dénotait pas l’état d’une institution figée et incapable de toute remise en question. Force est de constater qu’une fois encore, ce sont celles et ceux qui tentent d’arrêter le désastre écologique en cours qui se retrouvent sur le banc des accusées alors que ces entreprises qui n’ont pas arrêté de saccager l’environnement, jusqu’à mettre en péril la vie sur notre planète de façon irréversible, voient des enquêtes disposant de moyens faramineux protéger leurs petits intérêts.

La mère de Jérémy* a également produit un enregistrement audio :

Au début, je ne savais même pas pourquoi on l’avait emprisonné. Le monde de la prison me semblait tellement lointain. Quand on ne sait pas, on imagine. Et j’imaginais qu’il y a quelque chose qui s’appelle la Justice derrière de telles décisions. Et puis, quand j’y fus moi-même plongée, comme cela sans crier gare, je me suis demandé quelle était cette justice, établie en notre nom et au nom de laquelle on emprisonne mon enfant.

Avant le moment des questions aux médias, un membre de Parlons prisons, qui alerte sur la situation désastreuse des prisons genevoises a dénoncé les logiques d’exploitation et d’oppression derrière des politiques pénales prétendument neutres.

En bref, la mobilisation décolle et nous appelons l’ensemble des personnes se sentant concernées par l’avenir de notre planète à rester à l’écoute, d’autres informations seront postées prochainement sur Renversé et sur le blog Free Jérémy.

Vous pouvez déjà noter que le 1er mai, durant le défilé syndical, il y aura une présence solidaire avec Jérémy . Venez nombreuses et nombreux à la banderole Free Jérémy pour faire entendre notre voix !

En attendant notre détermination est intacte, nous avons reçu de nombreux messages de soutien d’un peu partout. Merci à toutes ces personnes, cette solidarité fait chaud au coeur. Nous posterons les photos de banderoles de solidarité sur le site web.

Comité Free Jeremy, vendredi 14 avril
freejeremy.noblogs.org
freejeremy(at)riseup.net
@free_jeremy_

* Prénom d’emprunt

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