Antifascisme - Extrême-droite

J’accuse l’extrême droite, j’accuse Ruben Ramchurn

À quelques jours de l’élection communale complémentaire d’Yverdon-les-Bains qui oppose le socialiste Julien Wicky à l’indépendant d’extrême droite Ruben Ramchurn, il est urgent de s’organiser pour faire barrage au fascisme dans les urnes et dans toutes les strates de la vie. Lettre ouverte de Bladimir Meneses, Membre co-fondateur du Forum International de Victimes du conflit colombien et habitant de longue date d’Yverdon-les-Bains.

Yverdon-les-Bains |


"Le fascisme, c’est le mépris.
Inversement, toute forme de mépris, si elle intervient en politique,
prépare ou instaure le fascisme."
Albert Camus - 1913-1960
L’Homme Révolté, 1951

Né en Colombie, réfugié politique, migrant, apatride, et habitant à Yverdon-les-Bains depuis 20 ans, je m’adresse à vous, le peuple, avec colère et détermination.
J’accuse l’extrême droite, cette mouvance raciste, violente et réactionnaire qui gagne du terrain aux États-Unis, en Europe, et même ici, dans ma ville d’Yverdon-les-Bains !
J’accuse les élites politiques et financières internationales, celles qui ont plongé nos pays dans la guerre et alimenté la haine pour engraisser leurs profits. Ces gens-là préfèrent voir le monde brûler plutôt que de perdre un centime.
J’accuse les industries de l’armement, ces marchands de mort qui fabriquent des machines de guerre au lieu de solutions pour éradiquer la pauvreté et la souffrance. Elles tuent les pauvres au lieu de mettre fin à la misère.
J’accuse les pyromanes, ces bellicistes de salon qui réclament l’envoi d’armes dans des conflits lointains sans se soucier des conséquences. Ces guerres font exploser les prix de la nourriture, du gaz, des loyers, détruisent notre système social et augmentent le chômage.

J’accuse ce politicien d’extrême droite de détourner son attention des véritables responsables pour cibler les plus vulnérables. Plutôt que de s’attaquer aux racines du problème, il alimente la division et la haine parmi les habitants de ma ville. Il s’en prend systématiquement aux démunis, aux femmes, aux migrants, aux personnes en situation de précarité et aux toxicodépendants. Pire encore, il semble soutenir ou tolérer des méthodes d’intimidation, via des proto-milices privées, pour faire pression sur les dealers, au lieu de proposer des solutions structurelles et humaines.

J’accuse la droite libérale qui, sous prétexte de crise, augmente l’âge de la retraite pour les femmes, renchérit les assurances maladie et coupe dans les dépenses sociales. Ils s’en prennent toujours aux plus fragiles. La colère monte, et c’est normal ! Mais attention, l’extrême droite en profite. Elle manipule, elle ment sur les vrais problèmes et leurs causes, elle attise les divisions et pousse à la violence.
J’accuse ce politicien d’extrême droite de détourner son attention des véritables responsables pour cibler les plus vulnérables. Plutôt que de s’attaquer aux racines du problème, il alimente la division et la haine parmi les habitants de ma ville. Il s’en prend systématiquement aux démunis, aux femmes, aux migrants, aux personnes en situation de précarité et aux toxicodépendants. Pire encore, il semble soutenir ou tolérer des méthodes d’intimidation, via des proto-milices privées, pour faire pression sur les dealers, au lieu de proposer des solutions structurelles et humaines. Une approche qui ne fait qu’aggraver les tensions sociales et les souffrances populaires.
J’accuse M. Ramchurn, ce conseiller communal qui passe son temps à faire du spectacle en séance, à monopoliser la parole, mais qui disparaît dès qu’il faut agir concrètement contre la précarité.
J’accuse celui qui instrumentalise la souffrance pour récolter des « j’aime » sur les réseaux sociaux et des votes dans les urnes.
J’accuse M. Ramchurn, l’ex-UDC, militant d’extrême droite et candidat à la Municipalité d’Yverdon. Je dénonce ses attaques misogynes contre les femmes engagées en politique, ses vidéos prises à leur insu pour les ridiculiser en ligne.
J’accuse Ruben Ramchurn, le misogyne qui laisse ses soutiens mener des campagnes d’intimidation contre les militantes et élues de gauche d’Yverdon.
J’accuse M. Ramchurn d’avoir créé des amalgames racistes et irresponsables, traitant de terroristes celles et ceux qui portent un foulard palestinien.
J’accuse celui qui glorifie les armes et se présente comme le sauveur de notre ville. Son discours dangereux inspire ses soutiens à menacer des personnes engagées en politique. Non, M. Ramchurn, ces menaces ne sont pas des « taquineries ». Elles sont déjà de la violence, et les minimiser ouvre la porte à pire.
J’accuse M. Ramchurn de mener une « guerre à la drogue » qui, sous des apparences de sécurité, cache une logique raciste et répressive. Cette politique cible systématiquement les personnes non-blanches en situation souvent irrégulière, criminalisant la pauvreté et le deal sous l’angle racial plutôt que de s’attaquer aux racines du problème. En alimentant la peur, il justifie un contrôle accru de la population Yverdonnoise, renforçant les discriminations et détournant l’attention des vrais responsables : les élites qui ont « le nez en plein dedans ». Sa guerre n’est pas contre la drogue, mais contre les personnes non-blanches, les précaires et les services publics.
J’accuse Ruben Ramchurn, ce leader charismatique d’un petit groupe aventureux, expert en manipulation, mensonges et spectacle médiatique.
La vague néofasciste ne monte pas seule. Nous la laissons monter, par action ou par omission. J’accuse les partis de droite d’avoir toléré l’extrême droite, de s’être laissé entraîner par elle, et de risquer maintenant d’être absorbés.
J’accuse la presse, cette machine à spectacle qui amplifie les propos les plus odieux de M. Ramchurn. Ces médias ont normalisé sa violence en l’appelant simplement « Le Trublion ».
J’accuse le journal La Région, ainsi que ceux du groupe Tamedia : 24 heures, Le Matin, Le Temps. Ces journaux privés défendent des intérêts privés, mais leur quête de sensationnel nuit à la construction d’une politique sérieuse et d’un vrai vivre-ensemble.

La vague néofasciste ne monte pas seule. Nous la laissons monter, par action ou par omission.

J’accuse la RTS d’avoir fait de M. Ramchurn une célébrité. Au nom de la pluralité, elle ne donne la parole qu’à lui, déformant la réalité et envenimant le climat social et politique.
J’accuse cette même RTS d’avoir sali l’image de notre ville avec son reportage « Yverdose ». Alors que le conseil communal avait approuvé un postulat de gauche pour lutter contre le deal de rue, les journalistes ont préféré inviter M. Ramchurn pour créer une polémique stérile. Les problèmes sociaux, financiers et sanitaires s’aggravent dans notre ville, comme partout en Europe et dans le monde. Les institutions doivent écouter le mécontentement populaire et renforcer la participation citoyenne pour trouver des solutions.
Une chose est claire : ni ici, ni ailleurs, l’extrême droite et le fascisme ne seront jamais des solutions. Au contraire, ils mènent à la débâcle, comme on le voit déjà en Argentine.
J’ai vécu en Colombie la montée de l’extrême droite au pouvoir. Elle a commencé par la haine, les menaces, la peur, puis les assassinats politiques et les massacres. Nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire ici.
Nous sommes encore à temps de dire basta ! Femmes et hommes de courage, Suisses ou étrangers, de toutes conditions sociales, ne cédez ni à la menace ni à la peur que M. Ramchurn cherche à instaurer. Nous le battrons dans les urnes, par la mobilisation populaire et la solidarité.
Faisons barrage à la violence par le vivre-ensemble ! La rue et l’action politique seront nos terrains pour continuer la lutte pour la justice sociale et la dignité de toutes les personnes.
Comme le chantait la résistance face au fascisme : ¡No pasarán ! Ils ne passeront pas !

Bladimir Meneses
Membre co-fondateur du Forum International de Victimes du conflit colombien.

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