Infos Pratiques

Horaires :

14h30 : ouverture des portes
15h00  : conférences de Mathieu Rigouste autours de son livre la guerre globale contre les peuples (salle Gibraltar, Pôle Sud)
18h00 : projection du film documentaire de Mahtieu Rigouste Nous sommes des champs de bataille au cinématographe (quelques minutes à pied de pole sud)

Plus d’informations

Des snacks salés et sucrés sont prévus entre la conférence et le film, ainsi qu’une soupe chaude, le tout végan. Une garderie est prévue pendant la conférence, de 14h45 à 17h45. La salle de Pôle Sud est accessible PMR et le cinématographe est accessible PMR, mais n’a qu’une seule place pour une chaise roulante, écrivez-nous pour être sur d’avoir une place.

Mathieu Rigouste sera également à Genève et à Neuchâtel les 31 octobre et premier novembre pour présenter son livre et son film.

Description

La guerre globale contre les peuples

Le capitalisme est une configuration de rapport d’exploitation et de domination, une configuration des rapports de classe, de race, de genre et de normes dans un système devenu global. Mais ce que cherche à montrer le nouveau livre de Mathieu Rigouste, La guerre globale contre les peuples, c’est qu’il n’est pas possible de saisir cette configuration sans s’arrêter sur l’appareil militaro-policier, véritable régime de guerre et de contrôle permanent, qui permet de maintenir, par la violence, le règne impérialiste des bourgeoisies occidentales.

Le livre de Mathieu Rigouste, La guerre globale contre les peuples, revient sur la nécessité pour cette ordre de s’arrimer à une appareil militaro-policier et à des puissances étatiques pour maintenir, par la violence, le règne impérialistes des bourgeoisies occidentales.

Mathieu Rigouste revient sur le continuum sécuritaire de guerre et de contrôle qui, de la colonisation, jusqu’à l’écrasement des révoltes pour Nahel, en passant par la Commune de Paris, cherche à faire taire toute opposition au capitalisme racial et patriarcal. C’est le résultat de deux décennies d’enquête et l’étude de centaines de manuels de guerre et de contre-insurrection qui lui permet de démontrer les liens constant entre les méthodes répressives d’écrasement des corps dans les colonies et la répression des peuples qui se soulèvent contre l’injustice et l’exploitation partout à travers le monde. C’est une indispensable cartographie de la contre-révolution contemporaine qu’il élabore.

Le système capitaliste n’a jamais renvoyé la guerre au marges de l’histoire. La normalité capitaliste est basé sur la hiérarchisation de l’accès à la dignité et de l’exposition à la mort, sur la hiérarchisation des vies. En dehors des centres impérialistes, l’écrasement des corps, l’écrasement de la vie, le laisser mourrir et la mise à mort s’imposent comme la norme. Palestine, Algérie, Vietnam, en passant par les Etats-Unis, la France et bien d’autres pays, l’appareil de maintient de l’ordre capitaliste, racial et patriarcal est un appareil répressif ultra violent qui s’est forgé et se forge encore, en s’abattant sur les corps racisés, sur les populations du Sud Global avant de revenir comme un boomerang pour réprimer les mouvements sociaux et résistances ouvrières. Le livre expose ces nombreux allez-retour entre champs de bataille coloniaux et centre impérialistes, par la diffusion des manuels de contre-insurections, par les liens entre puissances impérialistes, par le biais de généraux dirigeant la répression tantôt en métropole, tantôt dans les guerres coloniales.

Pour Mathieu Rigouste, en dernier lieu, cet appareil répressif de guerre et de contrôle, en plus de servir à maintenir la domination, sert d’outil de régénération de l’hégémonie capitaliste. Le fascisme est un régime de régénération de la race, de la patrie, d’un ordre hiérarchique existant mais renforcé et violemment imposé, c’est l’application des méthodes coloniales dans les centre impérialistes, pour rassoir la domination économico-politique de la bourgeoisie. Le processus de néofascisation sécuritaire qui s’enclenche aujourd’hui, avec Israël en fer-de-lance, constitue l’aboutissement d’une offensive contre-révolutionnaire inscrite dans les continuités génocidaires, féminicidaires et écocidaires. La néofascisation du capitalisme contemporain puise dans ce répertoire de guerre et de contrôle pour imposer par la force la pérennité d’un système qui, en son centre comme à la périphérie, ne parvient plus à convaincre.

Face à la montée en puissance des guerres, de la répression, face à cette violence constante imposée sur le Sud Global, face aux ravages du néolibéralisme et face à la néofascisation du capitalisme, les résistances se multiplient. Elles n’ont jamais cessé et aucun manuel de contre-insurrection n’a jamais su faire taire complètement les peuples qui se soulèvent. Ce livre nous sert d’outil pour comprendre la mécanique de la guerre globale qui vise à maintenir les peuples à genou. Il nous enjoint à sortir du désespoir. Car aucun pouvoir n’est tout puissant et les empires s’épuisent avant les peuples. Comme il le dit, nous sommes la source et l’horizon. Avec la Palestine comme boussole et la fin de ce système mortifère comme perspective, nous cultivons l’espoir et la possibilité d’un monde meilleur.

« Contrairement au mythe tenace, le capitalisme n’a jamais renvoyé la guerre aux marges de l’histoire. La configuration impériale n’a suspendu les usages extrêmes de la violence que pour les corps qu’elle a désignés comme civilisés, légitimes, normaux, insalifiables. Elle a bâti son hégémonie en hiérarchisant les conditions de vie, d’accès à la dignité et d’exposition à la mort selon des frontières de classe, de race, de genre et de normes. Pour les damné·es de la Terre, pour celles et ceux qui parmi les classes dominées sont jugé·es sans valeur et banni·es du droit d’être protégé·es, l’existence est soumis à des régimes d’écrasement, de mise à mort ou de laisser-mourrir. »

Nous sommes des champs de bataille

Depuis le début des années 2000, Mathieu Rigouste enquête sur le système sécuritaire tout en participant aux luttes sociales. Et pour cette raison, il a été fiché par les services de renseignements français. Mais nous avons besoin de mieux comprendre cette machine de guerre et de contrôle qui écrase les peuples. C’est pour cette raison qu’il a décidé d’aller enquêter au cœur de Milipol, le salon mondial de la sécurité intérieure des États.

Sorti en 2023, son film est une enquête sur la fabrication des guerres, la globalisation de la surveillance et le commerce de la répression. Il met en lumière les rouages d’un système en laissant ses principaux acteurs le raconter eux-mêmes, face caméra. C’est avec celleux qui subissent l’ordre militaro-sécuritaire au quotidien, en lui résistant pour exister, que le documentaire emmène différentes réflexions.

À travers les interstices, iels interrogent notre participation à l’ordre des choses et du monde, notre capacité à nous préserver et à nous transformer.
Dans le reflet de la machine de guerre, nous sommes face à nous-mêmes et à ce que nous voulons devenir.

Avec : Fatou Dieng, Fahima Laidoudi, Diané et Hadja Bah, Cherif Gassim et Mathieu Rigouste

« Derrière ce marché de la violence, il y a autre chose. Quelque chose qui connecte le pouvoir et l’argent. C’est la hiérarchisation des vies et la valeur du vivant. Qui a le droit à la dignité et qui est sacrifiable ? »