Culture - Contre-culture Cinéma

Sur quelques cinéastes dispersé·e·s à travers l’Europe

Du 8 au 10 novembre, au cinéma Spoutnik, se tiendront les Rencontres satellites, week-end de projections en présence de cinéastes venu·e·s des quatre coins de l’Europe. Sous la forme d’une cartographie allant de Tbilissi à Ibiza, d’Athènes à Paris, de Barcelone à Strasbourg, cette programmation collective est la tentative d’une rencontre avec un cinéma politique et défricheur de réel.

Genève |

« On me torture. Le sang coule, il demande sa revanche… Assassins ! Si on veut se réveiller on se réveille ! Le mythe de la révolution. Quand on n’a pas de futur que se passe-t-il ? Comment est-ce arrivé ? Ce monde terreur… ça fait mal parce que personne ne veut être un moins que rien… Pourquoi ne m’en vais je pas ? Que fait Daphné ? Elle voyage ! Et nous ? »

Paroles recueillies dans Ici Rien et Archipels, granites dénudés

Un cinéma en recherche ?

Il s’agit moins de poser la question « qu’est-ce que la recherche au cinéma ? » que de s’interroger sur les signes qui nous font percevoir, sentir, avoir l’intuition qu’une recherche est en cours dans un film, et de voir quelle place elle laisse au tâtonnement, à l’essai, à l’inquiétude.

Entraîné·e·s par ces questions, nous avons pris le temps d’en trouver l’empreinte chez des cinéastes du présent. Pendant deux ans, au fur et à mesure des propositions de chaque membre de notre collectif, s’est dessiné un réseau de films que nous désirons aujourd’hui montrer, à l’occasion d’un week-end de projections et de rencontres.

D’abord, il y a eu l’impression récurrente que chaque film cherche sa forme à l’intérieur même de son déroulement, nous partage une pensée, une écriture, des questions qui se déclinent à mesure qu’il défile sous nos yeux. Puis, le sentiment que chaque film ne conclut pas la pensée des réalisateur·rice·s, que la recherche est dynamique, susceptible d’évoluer dans des formes à venir. Enfin, et là se trouvent les raisons de penser que ces films sont résistants, chacun·e de ces cinéastes sont animé·e·s par une quête – souvent inquiète – soumise au monde avec des moyens modestes : téléphone portable, caméra DV, Bolex… De ces formes pauvres découle un entêtement créateur qui naît hors de toute attente, échappant aux lois prévisionnelles des subventions, des écoles et aux injonctions de l’industrie, en faisant de la recherche un principe souverain.

Le désir de cette programmation tient également à la forme que nous lui donnons. Chaque film sera éclairé non seulement par la présence des cinéastes ou d’interlocuteur·ices invité·e·s mais également par l’effort de confronter leurs films à une matière spécifique – textes, extraits de films, rushs inédits. Ainsi, chaque projection sera suivie d’une rencontre avec la·le cinéaste et le public, et parfois poussera plus loin l’expérience : des repas, une balade, une table-ronde, une fête. Ces trois jours sont une tentative, celle de remettre les films dans le monde. Nous vous invitons à investir le cinéma Spoutnik durant une séance, un ou trois jours et participer à une pensée qui ne se conclut jamais, et dont ces films sont les défricheurs.

– Le collectif des cinéastes (Maya Corboud, Sergio da Costa, Gabriel Gonzalez, Antonin Ivanidze, Maya Kosa, Nathan Lachavanne, Lucia Martinez, Alice Riva, Valeria Stucki, Antonio Trullen, Camille Vanoye).

 [1]

P.S.

Tarifs
1 séance : 5 CHF (tarif unique)
Carte week-end : 20 CHF

Gratuit pour les détenteur·rice·s de l’abonnement Spoutnik

Petite restauration sur place

Agenda

Sur quelques cinéastes dispersé·e·s à travers l’Europe

 vendredi 8 novembre 2019  Toute la journée
10 novembre
 vendredi 8 novembre 2019
Toute la journée
10 novembre
 Cinéma Spoutnik,

 

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