Urbanisme - luttes de territoire Gentrification Agriculture Manifestation Droit à la Ville

Ensemble à la manifestation “Reprenons la Ville ! Yverdon Ville Vivante”

Appel à manifester le 16 octobre à 13h30 à la place Pestallozzi à Yverdon. Qui aurait parié sur Yverdon-les-Bains ? Et pourtant c’est bel et bien là-bas que Reprenons la Ville ! a fait écho le plus vite avec, quelques semaines après la parution de l’appel seulement, l’annonce d’une manifestation pour une ville vivante, radicalement sociale, écologique et démocratique.
Cet article relate l’appel à manifester co-signé par notamment la Grève du Climat, l’Association ICI, AlternatYv, Uniterre, Agriculture du futur, les Incroyables Comestibles, la FRACP, etc. ainsi que le positionnement des luttes paysannes qui formeront un block outillé dans le cortège.

Yverdon-les-Bains |

REPRENONS LA VILLE : YVERDON VILLE VIVANTE !

Nous faisons suite à l’appel paru sur le site reprenonslaville.info et sur les réseaux sociaux correspondants.

Les problématiques liées au développement urbain sont omniprésentes. Face à l’urgence écologique, les villes ont des rôles cruciaux et décisifs : prendre en compte la situation écologique, permettre la création de tissus sociaux solidaires, participer à la résilience alimentaire ou encore proposer des modes de vie alternatifs. Penser une ville dans la perspective des changements climatiques, c’est prévoir sa résilience pour les prochaines décennies. Aujourd’hui les projets urbains menés à Yverdon ne prennent pas suffisamment ces problématiques en main, certains vont même à l’encontre de ces objectifs. Il est grand temps que les projets urbains yverdonnois soient totalement repensés ! Aujourd’hui, habitant•e•x•s des villes, voisin•e•x•s des campagnes, tissu associatif d’Yverdon, élu•e•x•s ; prenons les rues pour nous rencontrer, exprimer nos revendications aux politiques, formuler une remise en question radicale de notre manière d’habiter et proposer des alternatives vitales et créatives !

1. Pour une ville écologique plutôt qu’un royaume de l’asphalte !

Dans cette ville, nombreux projets sont encore portés par l’idéologie du béton.
Stop au royaume du béton ! Plutôt un centre ville piéton qu’un parking souterrain ! Plutôt des espaces verts que des routes de contournement ! Plutôt un verger qu’une cour du collège des Rives asphaltée. De nombreux projets urbains, planifiés il y a dix ans ou en cours aujourd’hui, incarnent ce décalage entre une vision dépassée de l’urbanisme et les besoins actuels urgents liés à la crise écologique.

Conservons et valorisons le bâti existant, sortons des cycles habituels de “démolition-reconstruction”, tentons de vivre autrement, de manière plus légère, inclusive, solidaire, reconsidérons nos besoins, partageons les espaces afin de dédier les espaces ainsi gagnés à de la verdure. Nous voulons une pensée écologique globale et visionnaire pour toute nouvelle construction à Yverdon !

Nous devons tendre vers le plus de résilience possible. Le réchauffement climatique s’accélère et pourtant nous détruisons les derniers espaces verts urbains, permettant de rafraîchir la ville et de garantir une part de notre résilience alimentaire.

2. Pour une ville sociale plutôt que la privatisation des espaces !

La ville mène depuis de nombreuses années une politique urbaine et fiscale court-termiste : vente des biens publics communaux à des promoteurs privés pour dégager des liquidités annuelles. Cette pratique va à l’encontre d’une politique fiscale raisonnable et calculée sur des bénéfices à long terme. En privatisant ses biens, la ville participe également à l’accélération des injustices sociales et à la diminution de l’accès abordable au logement. Nous revendiquons une planification et une gestion à long terme des biens publics ! Que la ville ne procède à la vente ou aux partenariats publics-privés qu’en tout dernier recours et seulement si des bénéfices sociaux ou écologiques drastiques sont en jeu, que les droits de superficie soient la norme (comme c’est le cas à Zürich par exemple), que les bénéfices économiques engendrés par cette bonne gestion des biens soient alloués à des démarches solidaires : logements sociaux, espaces dédiés aux communs et aux expériences sociales.

3. Pour une réelle démocratie urbaine !

Même s’il est important de considérer les changements institutionnels progressifs qui ont eu lieu ce printemps en politique yverdonnoise, ce ne sera pas suffisant : pour faire face à l’urgence sociale et écologique, nous avons besoin d’une démocratie vivante, d’une prise en compte des besoins chacun.e.x.s et d’une participation plus grande à la création de la ville.

Stop à la gentrification ! Les projets futurs d’Yverdon se concentrent fortement au cœur de la ville, et pour les habitant•e•x•s privilégié•e•x•s. Nous voulons une réflexion qui inclue les quartiers qui se situent en périphérie et qui se trouvent de plus en plus isolés et éloignés des activités, des loisirs ainsi que des commerces. Nous voulons des démarches résolument solidaires dans les nouveaux "eco-quartiers", évitant que seules des personnes privilégiées en profitent.

Nous appelons en cela à une mobilisation colorée, joyeuse, festive et déterminée pour marquer notre envie collective d’une ville réellement plus vivante.

Yverdon, ville vivante ! Stop au royaume du béton et des promoteurs, pour nos jardins utopiques et nos folies démocratiques !

L’apport des luttes paysannes :

VILLES ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

Les luttes paysannes rejoignent la manifestation "Reprenons la ville, Yverdon ville vivante" le samedi 16 octobre 2021 (place Pestalozzi, 13h30)

De plus en plus de personnes vivent en ville, et se retrouvent ainsi déconnectées des lieux où leur nourriture est produite. Cependant, les villes sont dépendantes des campagnes environnantes pour se nourrir, et à plus forte raison à l’heure actuelle de chaînes de production, de transformation, de financiarisation, de transports et de distribution opaques, énergivores et inutiles au cours desquelles, à l’échelle mondiale, près de la moitié de denrées alimentaires sont jetées. Mais il n’appartient qu’à nous d’inverser la tendance, de défendre notre droit fondamental à une alimentation saine, voire de nous emparer du pouvoir nécessaire à la réalisation de la souveraineté alimentaire, soit notre droit à décider de nos politiques agricoles et alimentaires.

Cette question nous concerne toutes et tous, car toutes et tous nous mangeons pour exister. Tandis que les terres arables disparaissent comme peau de chagrin et que les paysan.ne.x.s vieillissent, meurent ou font faillite dans l’indifférence générale, il est devenu urgent d’une part de préserver toutes les terres fertiles encore à disposition, en ville comme à la campagne, et de renforcer les liens entre les populations urbaines et rurales.

Nos modèles de villes actuelles, vortex de gentrification, d’exclusion, avec leur appétit sans fin pour des ressources naturelles bientôt épuisées qui sont nécessaire à la construction doivent être repensées de fond en comble. Partout, depuis des décennies nous avons planté des platanes, car aucun fruit ne risque d’endommager des voitures en tombant, à l’inverse des noyers ou des châtaigniers, qui rempliraient un rôle nourricier en plus. Une carrosserie de voiture est-elle réellement plus précieuse que notre résilience alimentaire ?

Une ville comme Yverdon, entre plaine et collines, construite au bord de l’eau, pourrait aussi être un épicentre pour les productions de denrées alimentaires avoisinantes. Un lieu de marché d’aliments sains et de proximité pour l’ensemble de la population. Un lieu central de transformation où les productrices et producteurs pourraient venir moudre, presser, rôtir, embouteiller, pasteuriser,... Un lieu d’échange et de rencontres où la population pourrait non seulement avoir plus de temps et d’espace pour produire une partie de son alimentation, mais aussi pour jouer un rôle actif dans la construction de nouveaux systèmes alimentaires, durables et sociaux, main dans la main avec le monde paysan duquel nous venons touxtes et auquel nombre d’entre nous va devoir retourner, pourquoi pas avec joie et détermination ?

Pour le mouvement social paysan international La Via Campesina, le 16 octobre marque la journée mondiale de la souveraineté alimentaire, la Fédération Romande d’Agriculture Contractuelle de Proximité (FRACP), Agriculture du Futur Romandie, Les Incroyables Comestibles, et la Pel rejoignent cette journée d’actions à Yverdon. Pour nous, et au nom de la souveraineté alimentaire, le 16 octobre 2021 sera une journée de soulèvement, un rendez-vous pour que les paysannes et paysans, outil sur l’épaule, puissent rappeler aux villes que la sécurité alimentaire n’est pas acquise.

Rendez-vous dans le bloc paysan avec nos bêches, nos fourches et nos houes, le 16 octobre à 13h30 sur la place Pestallozzi !

Agenda

Ensemble à la manifestation “Reprenons la Ville ! Yverdon Ville Vivante”

 samedi 16 octobre 2021  13h30 - 15h00
 samedi 16 octobre 2021
13h30 - 15h00
 Yverdon-les-Bains,

 

Place Pestallozzi

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