Logement - Squat Manifestation Droit à la Ville

Pour une nouvelle année pleine de Ripostes urbaines à Genève

La coordination Ripostes urbaines lance une campagne contre la hausse des loyers, contre le démantèlement du droit du bail ; pour une ville populaire et inclusive et un logement pour touxtes.

Genève |

Aujourd’hui, la Mère Royaume s’est rendue dans les locaux de la régie M3, pour récupérer son immeuble vide du 8 rue Royaume, laissé vide depuis plusieurs années par son propriétaire, la société BURVAL SA. Malgré l’installation d’un échafaudage il y a 6 mois, les travaux de rénovation qui devraient avoir lieu n’ont toujours pas commencé. Comme l’immeuble porte son nom, elle a bien l’intention de le récupérer pour 1 CHF symbolique afin de le retirer de la spéculation immobilière et de le rendre au quartier.

Au mois de janvier dernier, la coordination Ripostes urbaines a publié un manifeste contre une ville faite par et pour les riches. Les invidu·exs et collectifs qui se retrouvent autour de ce manifeste ont participé à plusieurs luttes au cours de l’année 2023.

Les actions précitées rappellent toutes que la gentrification et la spéculation immobilière ne sont pas une fatalité. Il y a une Genève qui résiste et qui a de bien plus chics projets pour ces espaces vides que ceux des propriétaires privés. Nous comptons bien sur le fait qu’elles se multiplient et se diversifient en 2024 en tant de #ripostesurbaines.

Il y a une Genève qui résiste et qui a de bien plus chics projets pour ces espaces vides que ceux des propriétaires privés.

Cependant, avec l’année qui se termine, un constat s’impose : ces poches de résistance ne suffisent pas et sont même dérisoires face à la puissance des propriétaires immobiliers. Les attaques contre les lois de protection des locataires et les annonces d’augmentation de loyer se sont multipliées dans un contexte de crise mondiale. Comme toutes les crises capitalistes, il s’agit de faire payer la facture à la majorité de la population et de faire sombrer les plus vulnérables. En Suisse, cette crise prend la forme de la baisse indirecte des revenus par l’augmentation des loyers, des primes d’assurance maladie et du coût de la vie en général. À Genève, les loyers nous prennent particulièrement à la gorge, car se loger est un besoin fondamental dans une ville où sévit une pénurie qui fait le bonheur des propriétaires. Ces derniers, à travers les sinistres lettres de leurs régies, nous expliquent que la loi les autorise à augmenter les loyers… Quel culot quand on sait que cette même loi prévoyait une baisse des loyers – que ces régies se sont bien gardées d’appliquer cette dernière décennie.

Et que dire de tous les scandales qui ont éclaboussé les milieux immobiliers : contrats falsifiés, rénovations non autorisées et les propriétaires les plus voyous de tous : les « marchands de sommeil », comme à la rue royaume, qui profitent de la grande précarité des personnes sans statut de séjour… Il ne s’agit là que de cas récents qui illustrent le peu de lois en vigueur protégeant les locataires dont la qualité de vie n‘est pas respectées. Dans ces conditions, déplorer la pénurie du logement ou critiquer sa gestion complaisante par l’État dans les politiques d’aménagement ne suffit pas non plus. Le logement et plus généralement l’espace urbain font partie de notre environnement et son développement capitaliste est profitable à une petite minorité.

Anticipons donc un peu la nouvelle année en prenant une bonne résolution : à coup de #ripostesurbaines, nous allons montrer à qui profite la crise et leur demander des comptes. Nous disons que les propriétaires privées, pour qui l’espace et les immeubles ne sont que des marchandises, ne peuvent et ne veulent pas construire une ville pour tout·exs. Nous devons la leur reprendre et créer des collectifs de quartiers à même de réaliser une utilisation plus juste l’espace en faisant déborder notre créativité. Toutexs celles et ceux qui se retrouvent dans cette évidence pourront nous rejoindre dans les #ripostesurbaines afin que notre force grandisse.

Si le 8 rue Royaume et son propriétaire sont des symboles de ce que les milieux immobiliers ont produit de pire, nous voulons que cet immeuble devienne un jour un exemple de ce que peut être notre ville débarrassée de la logique spéculatrice.

Aujourd’hui, nous revendiquons l’expropriation du 8 rue Royaume, le retrait des plaintes signées par la régie M3 et ses excuses à la population pour l’ensemble de son œuvre. L’immeuble sera rendu à son quartier. Si le 8 rue Royaume et son propriétaire sont des symboles de ce que les milieux immobiliers ont produit de pire, nous voulons que cet immeuble devienne un jour un exemple de ce que peut être notre ville débarrassée de la logique spéculatrice.

Mais un seul immeuble ne suffit pas ! Dès cet hiver, la perspective va s’élargir et nous comptons bien sur le fait que Genève verra naitre un mouvement de tous les habitant·exs de ses quartiers pour montrer que cette ville peut être un espace beau et vivant avec des activités socialement utiles et inclusives pour toutexs. À nous de l’inventer.

La coordination Ripostes urbaines lance dès maintenant une campagne :

Contre la hausse des loyers,
Contre le démantèlement du droit du bail,
Pour une ville populaire et inclusive et un logement pour touxtes

et appelle à une manifestation le samedi 23 mars 2024.

Après la crise vient la riposte ! À très vite !
Ripostes urbaines

P.S.

Retrouvez-nous sur les réseaux, notre blog et adresse mail =>
instagram : @ripostes_urbaines
archives : ripostesurbaines.noblogs.org
mail : ripostesurbaines@riseup.net

Notes

DANS LA MÊME THÉMATIQUE

À L'ACTUALITÉ

Publiez !

Comment publier sur Renversé?

Renversé est ouvert à la publication. La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site. Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions, n’hésitez pas à nous le faire savoir
par e-mail: contact@renverse.co