En prélude au Premier mai, le Silure s’interroge sur la place du travail dans nos luttes (et dans nos vies ?) Faut-il fêter le travail ? Pas si sûr, car le travail mutile, rend dingue et tue. Notre travail nourrit la rente des bourgeois qui récupèrent tout ce qu’ils peuvent du maigre salaire qu’ils nous laissent en nous taxant de leurs loyers et de leurs assurances maladie.
La pandémie a rendu visibles plein de questions latentes autour du travail : les emplois les plus nécessaires s’avéraient être les moins bien rémunérés ; le rôle de l’école comme garderie du capital a été révélé de la façon la plus brutale : envoyer les enfants à l’école à tout prix pour que les parents puissent aller bosser ; le secteur de la logistique et de la livraison de détail a pris une importance considérable ; les profits capitalistes se sont envolés...
L’urgence climatique semble reléguer au deuxième plan les questions liées au travail. Une critique radicale du productivisme pourrait remplacer définitivement les réflexions sur la place des productrices et des producteurs dans la production. L’anti-industrialisme pourrait conduire à se réjouir de la désindustrialisation. On pourrait au contraire formuler l’hypothèse que c’est notre capacité à articuler ces différents aspects de la situation contemporaine qui nous ancre dans le mouvement émancipateur.
Plutôt que comme une commémoration des luttes ouvrières, nous voudrions voir le Premier mai comme une occasion de s’approprier l’héritage de ces luttes de façon critique.
Viens échanger avec nous à l’occasion de ces projections et ces présentations.
Projection de La Fracture de Catherine Corsini (98 min. / 2021), vendredi 22 avril à 19h. au Silure
Le service des urgences d’un grand hôpital parisien sert de décor à ce film dont l’action se déroule au plus fort du mouvement des Gilets jaunes. Soignant.exs sous pression, lutte sociale explosive, avec La Fracture, Catherine Corsini veut donner une image de la société française contemporaine. Y parvient-elle ?
Projection de Debout les femmes ! de François Ruffin et Gilles Perret, par MetroBoulotKino (85 min. / 2021) mardi 26 avril à 19h. (attention : projection à Fonction Cinéma, Maison des arts du Grütli)
François Ruffin s’engage pour la revalorisation salariale des femmes de ménage de l’Assemblée nationale française. Le film le suit dans cette lutte et ouvre plus largement sur la valorisation du travail du care.
Écoute collective de deux podcasts autour des corps au travail et du travail logistique, mercredi 27 avril à 19h30 au Silure (portes à 18h30, collation)
On écoutera ensemble l’épisode de la Série documentaire Livreurs et plateformes logistiques : le corps accéléré (57 min.) ainsi que la capsule audio Quand le rap se fait la voix des ouvriers (9 min.) L’écoute collective sera suivie d’une discussion.
Les luttes autour du salaire au travail ménager : quelle histoire, quelles perspectives ?, jeudi 28 avril à 19h30 au Silure (portes à 18h30, collation)
Le salaire au travail ménager a fait l’objet de débats et d’élaborations théoriques au sein de groupes féministes genevois des années 1970-1980. Après une présentation de ces débats sous la forme d’un dialogue entre une historienne et une militante de l’époque, on échangera sur l’actualité de ce thème.
Désindustrialisation : enfin libéré.exs du travail industriel ?, vendredi 29 avril à 19h30 au Silure (portes à 17h, collation)
Le terme « désindustrialisation » revient dans de nombreux discours politiques et technocratiques sans que l’on sache vraiment très bien quelle réalité il recouvre. A la faveur de travaux historiques et sociologiques récents, on essaiera de donner une définition du phénomène de désindustrialisation qui soit utile à nos luttes politiques.
Samedi 30 avril : cantine à 12h-14h. Atelier banderoles, slogans et autres : 14h-19h. au Silure.
A l’exception de la projection du mardi 26, toutes les activités ont lieu au Silure
Silure, 3 sentier des Saules, 1205 Genève
silure-ge.net instagram.com/le_silure
