Migrations - Frontières Violences policières

[Calais] Nouvelles de l’expulsion (mise à jour : 17 mars)

Toutes les informations et photos de ce texte viennent des deux excellents sites sur Calais : Calais Migrant Solidarity et Les Passeurs d’Hospitalités qui sont très bien mis à jour ! Ici nous republions des extraits d’articles et des résumés.

Sur ces blogs se trouvent de nombreuses vidéos et témoignages de l’expulsion.

Calais |

La destruction de la jungle est terminé. Renversé continuera à suivre la situation de Calais, me ce fil d’infos se termine ici.

Le 17 mars

Le centre d’information juridique brûle et est détruit. Dans ce centre, crée en janvier dernier, des juristes et traducteurs et traductrices intervenaient sur la diffusion d’information sur l’asile, l’accès aux droits des mineurs, les violences policières et les violences d’extrême droite.
Le centre pense que c’est un incendie volontaire, ils ont fait une cagnotte sur internet pour les soutenir : https://www.leetchi.com/c/solidarite-appeldecalais

Leur prise de position entière après l’incendie se trouve ici.

Le 16 mars

Une conférence de presse des associations de et du centre d’information juridique est annoncée pour 11h dans le bidonville. A 10h, une délégation de la préfécture accompagnée de policiers arrive pour rencontrer les grévistes de la faim et pour leur faire arrêter leur mouvement en leur disant qu’ils auraient une place dans un centre de répit, un examen accéléré de leur demande d’asile et la garantie de ne pas être renvoyés en Iran. Les grévistes répondent qu’ils ne font cette grève pas pour eux, mais pour toutes les personnes qui habitent le bidonville.

Les grévistes de la faim recoivent les journalistes.

Les dernières cabanes sont détruites

Le 15 mars

Ils ne restent plus que très peu de cabanes dans la partie sud de la jungle.

Les grévistes de la faim continuent.

De nombreuses cabanes brûlent.

Le 12 mars

Le samedi et le dimanche, les destructions s’arrêtent.

Entre 5 et 5,5 hectares de Jungle ont été détruits.
Sur 7 hectares au total.

Le 11 mars

Extraits du rapport de jour de l’Association Polyvalence

13h30 :

"Nous filmons les violences policières. Les CRS nous arrachent un téléphone et effacent les vidéos. Le sous-préfet est présent. Il a tout vu. Nous le filmons pendant qu’on lui décrit la scène (qu’il a vue), il nous dit de porter plainte. Avec les vidéos qui ont été supprimées. Merci du conseil. Mec.

Mais, une vidéo arriiiiive, regardez-là, parce que ce n’est pas sûr qu’elle restera longtemps… Smiley !!!
https://www.youtube.com/watch?v=2Z2Pldk3fYo&feature=youtu.be"

16h40 :

Les CRS brûlent volontairement les restaurants et les cabanes (dans lesquelles se trouvent les prises de courant).
Les autorités sur place sont des CRS, des policiers et des agents de la BAC. Il y a aussi quelques indics, cachés sous des keffiehs.

Coincés entre l’entrée de Jungle qui brûle, et le pérphérique, et ne sachant pas où aller, les migrants courent en direction du périphérique.

20h30 :

Une bonne nouvelle concernant l’Allemande qui avait été arrêtée durant les premiers jours du démantèlement : La préfecture l’accusait d’avoir volontairement mis le feu à un abri pour exciter les migrants et d’avoir voulu attenter à la vie des forces de secours, alors qu’elle voulait en réalité éteindre un feu. La préfète avait pris une obligation de quitter le territoire et l’avait assignée à résidence au motif que son comportement constituait une menace à un intérêt fondamental de la société. La défense a été de dénoncer la volonté de la préfète de criminaliser et d’intimider les volontaires humanitaires sur le terrain. Elle était aussi accusée d’avoir rejoint les No Borders, décrit comme une mouvance extrémiste qui utilise la violence contre les forces de l’ordre.
Le juge a considéré que les faits ne sont pas établis et qu’elle ne constitue donc pas une telle menace.

Le 10 mars

Les passeurs écrivent : “À l’entrée du bidonville, la police fouille les véhicules (sur quelle base légale ?) et interdit l’accès aux bouteilles de gaz (pour cuisiner), à l’essence (pour les groupes électrogènes, donc les frigos et l’électricité), aux palettes (bois à brûler et matériau de construction). Après la violence de l’expulsion et la destruction des abris, les autorités comptent sur la faim et le froid pour faire partir les gens.”

Le 9 mars

La zone nord se densifie, de nouveaux espaces s’y créent, des cabanes y sont remontées.

Le 8 mars

Les grévistes de la faim continuent. Ils ont maintenant un site internet : https://calaishungerstrike2016blog.wordpress.com/. On y trouve des mises à jour et des vidéos.

Extrait d’un article des Passeurs d’hospitalités :

Encore aujourd’hui, l’ère détruite s’est agrandie. Et cette fois, la destruction pèse sur l’ensemble du bidonville. Alors que jusqu’à présent, il suffisait de s’éloigner d’une centaine de mètres pour constater que la vie continue, que la musique sortait des bars, que les va-et-viens, les attitudes restaient les mêmes, il règne maintenant un silence de défaite. Les habitant-e-s de la partie sud du bidonville, visée par l’arrêté d’expulsion, partent dans la partie nord. Ce ne sont plus seulement des cabanes déplacées sur le plateau des camionnettes, se sont des gens qui portent des parois en bois de leur habitation, des palettes, des effets personnels. Les rues du bidonville ont des allures d’exode.

Le 7 mars

Manifestation le matin à 08.30h intitée par les personnes en grèves de la faim. Le weekend, beaucoup de personnes de la jungle ont préparé des pancartes et des banderoles, malgré leur fatigue de l’expulsion qui dure depuis 9 jours.

La destruction continue. Parmis, de nombreux mineur.e.s.

Transport des cabanes vers la zone nord.

Le 6 mars

Les grévistes de la faim continuent. Ils appellent à une manifestation le lundi 7 mars.

Pas plus de nouvelles pour ce weekend !

Le 4 mars

Le camp de container est plein ou quasiment, les tentes installées par la protection civile au moment où une partie du bidonville avait été évacuée pour laisser la place au camp de container, sont pleines aussi. Il n’y a donc plus de possibilité de relogement sur place des personnes expulsées.

Les exilés en grève de la faim ont été présents plus tôt dans la journée en face de la police avec des pancartes.

Comme les jours précédents, des cabanes prennent feu. Selon les Passeurs d’Hospitalités, “Ces incendies, qui se poursuivent dans la nuit, marquent la protestation sourde des habitant-e-s du bidonville contre les conditions qui leur sont faites, vie dans un bidonville insalubre et destruction de celui-ci. Déjà lors de l’évacuation de la zone de 100 mètres le long de la rocade menant au port et d’une rue adjacente, des exilé-e-s avaient brûlé les tentes et cabanes qui n’avaient pas pu être emmenées et allaient être détruites.”

2 mars

Destruction de plus de 30 cabanes.

12 Iraniens annoncent leur grève de la faim en se mettant debout devant un cordon de police. Cinq ont cousu leurs lèvres.

Les passeurs d’hospitalités écrivent :

La destruction du bidonville va durer un certain temps. Jour après jour. La violence la plus visible, comme lundi ou mardi matin semble s’estomper, même si la situation reste extrêmement tendue. Reste la violence la plus profonde, ces personnes dont on détruit les seules habitations qu’elles ont, avec souvent leurs seuls biens à l’intérieur. La répétition de ce qui se passe à Calais depuis la fermeture du Centre de Sangatte en 2002, mais à une toute autre échelle. C’est une petite ville, de 6000 à 8000 habitants qui va être rayée de la carte. C’est hors de tout contexte de guerre – ou sommes-nous en guerre contre les exilé-e-s ? – toute une population civile dont les autorités rasent les habitations.

C’est pour protester contre cette violence que huit exilés iraniens se sont cousu la bouche et entament une grève de la faim.

La vidéo de presse de gens en grève de la faim.

Dans cette vidéo, cinq hommes demandent qu’un.e représentant.e de la Cour Internationale des Droits Humains vienne visiter la jungle. Ils demandent à être soutenus par les habitant.e.s d’Europe. Ils suggèrent que les citoyen.ne.s d’Europe s’adressent avec une lettre à la Cour Internationale des Droits Humains.

La préfète de Calais Fabienne Buccio dit à la presse que ce sont les No Borders qui font de la désinformation et que sans les activistes No Border, il n’y aurait eu aucun problème. Il semble inconcevable que des gens soient mécontents et qu’ils agissent quand leurs maisons sont détruites et qu’ils n’ont besoin d’aucun encouragement...

1er mars

2 personnes sont arrêtées pour s’être tenues sur leurs toits. Quelques habitant.e.s se font virer de leurs tentes de force. La police force à sortir une femme enceinte de sa maison et la frappent. La PAF, la BAC et les CRS sont présents. Ils poussent et descendent les gens de force de leurs maisons.

Bernard Cazeneuve, Minstre Intérieur de la France, dénonce : Alors que le début de l’opération se déroulait dans le calme hier, des No border ont harcelé, comme ils l’avaient déjà fait vendredi dernier, les agents de l’État qui effectuaient leur habituelle maraude sociale en aide aux migrants.

Le 29 janvier

Début de l’évacuation de la jungle. Autour de 55 fourgons de police sont sur place. Des bulldozers et des ouvriers de l’entreprise Sogea détruisent les cabanes des gens, tout à fait en contradiction avec l’annonce de Bernard Cazeneuve de il y a une dizaine de jours.

Des habitant.e.s se jettent des cailloux contre la police lourdement armée. La police répond avec du gaz lacrymogène.

Des gens occupent leurs toits en résistance (ce moyen de lutte persiste) ; un cannon à eau est utilisé afin d’essayer de faire bouger les gens.

Photos des différents jours

Notes

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