Migrations - Frontières Stop Renvois Migration Hospice général

Contre les tortures administratives et les renvois. Retour sur l’action du 9 mai devant l’Hospice général.

Ce mercredi 9 mai 2018, une quarantaine de personnes dont une dizaine de journalistes ont répondu à l’appel du collectif Perce-Frontières et se sont rassemblées devant les bureaux de l’Hospice Général à Rive pour qu’iels prennent position publiquement et clairement au sujet de la modification insensée et répressive de la procédure d’accès a l’aide d’urgence imposée aux personnes déboutées de l’asile à Genève.

Genève |

L’action visait à interpeller directement M. Christophe Girod, directeur de l’Hospice Général, et Mme Ariane Daniel Merkelbach, directrice de l’Aide aux Migrants, pour qu’iels prennent position publiquement et clairement au sujet de la modification insensée et répressive de la procédure d’accès a l’aide d’urgence imposée aux personnes déboutées de l’asile à Genève.

Voici une petite vidéo réalisée par Expresso TV :

Une lettre a d’abord été remise à l’accueil de l’Hospice puis lue publiquement devant l’entrée de celle-ci où une banderole « Stoppons la machine à expulsion » avait été déployée. De plus, des témoignages de personnes directement touchées par cette nouvelle procédure ont été diffusés. Certain·e·s manifestant·e·s portaient des masques à l’effigie de M. Girod.

Malgré les messages scandés par les manifestant·e·s qui incitaient M. Girod à descendre de son bureau, ni lui, ni Mme Daniel Merkelbach ne se sont déplacé·e·s pour répondre à cet appel.. Hormis les personnes de l’accueil, seul.e.s deux employé.e.s ont daigné faire une apparition, dont M. Emery, responsable de l’unité veille et sécurité de l’Hospice Général.

Une réponse est donc toujours attendue. Il est temps que la direction de l’Hospice Général prenne position à ce sujet et le fasse savoir publiquement.

Par son silence, l’Hospice est directement complice de la légitimation et du maintien de cette nouvelle procédure répressive qui associe l’obtention de l’aide d’urgence, un droit fondamental permettant à des personnes au vécu déjà précarisé de (sur)vivre, à une surveillance policière accrue.

Avant de se séparer, un appel a été relayé pour une prochaine mobilisation qui visera à dénoncer la construction du nouveau centre fédéral de renvois du Grand-Saconnex, le mercredi 23 mai à 18h, devant l’arrêt de bus Gardiol.

Ci-dessous, la lettre adressée ce jour à M. Christophe Girod et Mme Ariane Daniel Merkelbach, avec M. Mauro Poggia en copie, ainsi que le dossier de presse à l’intention des médias.

Vous trouverez également le dossier de presse reprenant les différents articles publiés à ce sujet, les témoignages diffusés durant l’action ainsi qu’une chronologie. À télécharger en fin d’article.

Le collectif Perce-Frontières

L’Hospice travaille-t-il pour ses prestataires ou pour la police ?

Nous voici réuni-e-s sur la place publique, pour la troisième fois en deux mois - après un premier rassemblement d’une centaine de personnes devant le Conseil d’État le 28 mars et un deuxième devant l’OCPM le 11 avril - pour dénoncer la nouvelle mesure prise par l’Office cantonal de la population et des migrations à l’encontre des personnes déboutées de l’asile et de celles qui se voient frappées d’une non-entrée en matière (NEM).

En effet, depuis le 1er mars 2018, pour recevoir l’aide d’urgence (soit 300.- par mois et des prestations minimales en matière de logement et de santé), ces personnes doivent non seulement passer à l’OCPM faire tamponner leur « papier blanc » mais encore se rendre préalablement et dans la même matinée au Service d’asile et de rapatriement de l’aéroport (SARA) pour obtenir un premier tampon. C’est-à-dire chez les policiers qui ont pour charge de les renvoyer, entre autres en organisant les tristement célèbres vols spéciaux.

L’État, à travers cette nouvelle directive émise par les services de M. Maudet soi-disant de façon purement « technique » (TG, 22 mars 2018), augmente son harcèlement administratif envers des personnes qu’il a déjà considérablement précarisées, accentuant toujours davantage l’angoisse permanente dans laquelle elles vivent.

Nous avons décidé de nous rendre aujourd’hui devant le siège de l’Hospice général pour que cette institution se positionne clairement et publiquement contre cette nouvelle mesure qui réprime une population qu’elle serait censée soutenir.

Nous savons officieusement que l’Hospice général accepte déjà de donner l’aide d’urgence pour 7 jours aux personnes qui la nécessitent sans aucun tampon, ni de l’OCPM ni du SARA. Pourquoi n’informe-t-il pas officiellement l’ensemble de ses prestataires de l’existence de cette possibilité ?

Quelle garantie l’Hospice général offre-t-il aux personnes concernées quant à la suite et à leur accès inconditionnel à une aide constitutionnelle ? Pouvons-nous être certains que ces personnes « sans tampons » ne seront pas déclarées « disparues » par l’Hospice général et l’OCPM ?

Qu’attend l’ Hospice général pour dénoncer la multiplication des trajets imposés à ses prestataires pour se rendre, dans la même journée, au SARA à l’aéroport, puis à l’OCPM à Onex, pour finalement aller chercher leur « aide » au Bouchet ?

Que pense-t-il du stress déjà vécu par ses prestataires face aux fonctionnaires hostiles de l’OCPM, sans parler de l’augmentation exponentielle de ce stress lorsqu’à l’aéroport, elles/ils se retrouvent face aux agents qui les pousseront peut-être un jour dans un avion après les avoir ligoté-e-s ?

Est-il au courant du fait que ces personnes assistent même désormais en direct à ce type de renvoi lorsqu’elles se rendent au SARA ?

Si l’Hospice général est capable, temporairement, de refuser de lier l’obtention de « l’aide d’urgence » à un quelconque tampon, cela ne prouve-t-il pas qu’il pourrait, en ayant retrouvé son « bon sens », refuser définitivement de conditionner son aide à un contrôle administratif ou policier xénophobe ?

Que pense l’ Hospice général de la confusion ainsi entretenue entre des fonctions sociales et répressives ? Et du rôle de policier en civil que cette confusion confère à ses collaborateurs-trices ?

Quand dénoncera-t-il l’effet pervers que ne manquera pas de produire cette nouvelle mesure punitive, en poussant de plus en plus de personnes effrayées à disparaître dans la clandestinité, confrontées ainsi à toujours plus de précarité et d’exclusion ?

Qu’attend l’Hospice général pour communiquer clairement son opposition à cette nouvelle mesure illégale ?

Qu’attend-il pour demander à son magistrat de tutelle (M.Poggia) d’agir au sein du Conseil d’Etat pour que cette nouvelle procédure dangereuse soit définitivement abandonnée ?

L’Hospice doit dénoncer publiquement cette nouvelle mesure perfide et illégale à l’encontre des personnes qu’il est censé soutenir et exiger son abandon immédiat !

De l’OCPM et du SARA, on s’en tamponne !

Perce-frontières membre de la coalition article 12

Documents joints

Notes

DANS LA MÊME THÉMATIQUE

À L'ACTUALITÉ

Publiez !

Comment publier sur Renversé?

Renversé est ouvert à la publication. La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site. Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions, n’hésitez pas à nous le faire savoir
par e-mail: contact@renverse.co