Répression - Enfermement Violences policières

Graffiti “Ici aussi, la police assassine, Lamine, Mike,...”

“C’est politique, ça ira plus loin.”

Lausanne |

Ce jeudi, en fin d’après-midi, alors que nous peignons sur un terrain légal pour le graffiti, nous sommes interrompus par une patrouille de flics, prévenue par un informateur : le seul mec que nous ayons vu passé qui ne nous a pas glissé une parole ou un signe d’approbation. Notre message, inachevé par ce contrôle : « Ici aussi, la police assassine, Lamine, Mike,… », est un sujet brûlant, puisque Mike décédait durant un contrôle de police une semaine auparavant. Un sujet sur toutes les bouches car c’est la seconde mort d’une personne racisée et en situation de précarité civique et économique en l’espace de trois mois entre les griffes de la police lausannoise. Enfin, Mike était un habitant du quartier et une manifestation, à laquelle même une certaine gauche institutionnelle s’est jointe, est prévue samedi en sa mémoire et pour dénoncer les violences policières.

Dans notre cas, parce que nous sommes suisses et blanc.he.s, nous n’avons pas été violenté.es. Mais la police a encore une fois outrepassé ses fonctions. Premièrement, en nous arrêtant sans motif et en séquestrant notre matériel. A quand remonte la dernière arrestation pour graffiti en terrain légal ? Du jamais vu à notre connaissance. Deuxièmement, par la visite de trois flics en uniformes, durant notre détention, dans l’appartement de l’un.e d’entre nous en pénétrant par une fenêtre. Inutile de préciser que cette « perquisition » improvisée s’est faite sans mandat et sans témoin avant le réveil d’un habitant.

A nos questions sur les motifs de notre arrestation, les flics sont incapables de nous attribuer un délit, mais répètent avec confusion qu’ils n’apprécient pas le message. La réaction zélée de ces flics, mercenaires d’une politique et d’une justice de classe, témoigne d’une totale absence de remise en cause quant à la responsabilité de la police dans la mort de Lamine et de Mike et la stratégie policière de répression et de harcèlement systématique de présupposés dealers ou personnes en situations irrégulières ou précaires. Durant notre détention, la question « politique » est évoquée, un inspecteur de la police judiciaire soutient même que « c’est politique, ça ira plus loin. » C’est que la police judiciaire nous présente des photos de tags récents comme le très original « ACAB ». Depuis la mort de Mike, des messages de solidarité et hostiles à la police ont fleuris en ville de Lausanne, il leur paraît préférable de trouver coupables que d’envisager des voix multiples et solidaires s’ériger, telle une muraille contre l’oppression.

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