Suite à cet événement tragique, la solidarité de la population avec les victimes traumatisées a été inversement proportionnelle au cynisme et à la mesquinerie dont ont fait preuve l’Etat et l’Hospice général dans la gestion de ce drame. Un large mouvement de soutien s’est indigné face à la surpopulation organisée, aux conditions de vie inhumaines et à la répression qui s’abattent sur les habitant.e.s de ce foyer, victimes d’un système dit « d’aide d’urgence » qui a pour but de leur faire sentir le caractère indésirable de leur présence ici et leur état de « sans-droit ».
Où en est-on aujourd’hui, alors que la justice genevoise déclarait à l’hiver 2014 qu’une enquête était ouverte pour faire « toute la lumière » sur ce drame ? Nulle part. Toujours aucune clarification au sujet d’un probable dysfonctionnement dans le dispositif de sécurité incendie ou dans le dispositif d’évacuation (arrivée tardive des pompiers, portes et fenêtres condamnées, comportement des agents chargés de la sécurité...). De nombreuses victimes ont été contraintes de quitter la Suisse, parfois expulsées. Aucun procès n’a encore eu lieu, aucun responsable n’a été désigné, aucune réparation envisagée. L’Etat et l’Hospice général ont-ils quelque chose à cacher ? Attendent-ils d’avoir pu renvoyer toutes les victimes pour enterrer l’affaire ? Les personnes en exil n’ont-elles même pas droit au statut de victimes ?
Soyons nombreu.x.ses ce mercredi 16 novembre à 17h30 pour rendre un hommage à Fikre Seghid, pour exprimer notre soutien à toutes les victimes, et pour montrer que nous ne laisserons pas l’Etat enterrer tranquillement cette affaire !
Pour des conditions d’accueil et de vie dignes pour les personnes en exil !
Le collectif Perce-frontières
perce-frontieres@noborders.ch