Féminismes - Luttes Queer

Notre Dame* de Lausanne

Alors que le droit suisse nous promet l’égalité entre les femmes* et les hommes* depuis 1981, dans les faits, nous en sommes encore loin. Les oppressions sexistes continuent de sévir : du féminicide au sexisme ordinaire, en passant par le viol, le harcèlement, le sexisme bienveillant, le diktat du corps parfait et la charge mentale, les femmes* sont les victimes d’un engrenage morbide dans lequel patriarcat et capitalisme s’épousent.

Lausanne |

Dans le monde du travail, les inégalités salariales sont encore monnaie courante. Désormais, un sacrifice supplémentaire est en passe d’être demandé aux femmes ; la scandaleuse RFFA qui sera soumise au référendum prévoit en effet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Alors qu’elles sont moins rémunérées et que leur carrière est souvent écourtée par la diminution, voire l’arrêt de leur activité professionnelle pour s’occuper de leurs enfants, elle devrait encore sacrifier une année de retraite. Cette réforme demande aux opprimé·e·x·s de se serrer la ceinture, alors qu’elle offre de mirobolants forfaits fiscaux à la classe des patrons exploiteurs.

Ces différences de rémunération s’ajoutent à l’impossibilité pour nombre de femmes d’accéder à des postes à responsabilités : elles sont en effet jugées inaptes, quelques soient leurs qualifications, leur expérience ou leur motivation. Les femmes* sont trop souvent contraintes à adopter le rôle de mère, leur claquant au nez les portes de la liberté. Cet état de fait doit changer, nous devons nous efforcer de lutter pour dépasser ce modèle de société archaïque qui continue à exclure la moitié de la population.

Les femmes sont aussi confrontées au harcèlement quotidien, non seulement à caractère sexuel, mais aussi moral et psychologique auquel elles doivent faire face tous les jours, dans le cadre professionnel, dans la rue, dans les transports publics, à leur domicile.
De nos jours, une femme sur sept est victime de viol, 130 millions de femmes sont victimes de mutilations génitales. La violence domestique tue, en Suisse aussi. On ne peut tolérer que ce genre d’actes soient encore si profondément inscrits dans les mentalités, ce système patriarcal forme et éduque à la culture du viol.

Mais ces actes oppresseurs ne sont pas les seuls que subissent les femmes*. Le trauma du conditionnement patriarcal est réel ; après des années de dépréciation, les femmes* sont plus sujettes à développer un sentiment d’illégitimité à prendre la parole en public, souvent de manière inconsciente, la pertinence de leur parole est bafouée et elles seront moins considérées. Cette invisibilisation, ce mutisme est honteux, choquant et garde les femmes* passives.

Plus insidieux encore, ces différents constats peuvent être relevés dans tous les milieux ; mêmes dans les sphères militantes de gauche, se revendiquant pourtant contre toute forme d’exploitation et d’oppression, le sexisme est omniprésent, ancré dans nos mœurs depuis toujours et entretenu sciemment par la société patriarcale qui a pour but de conserver la domination des oppresseurs.. La prise de conscience et le changement qui l’accompagne se doivent d’être globaux, une remise en question totale de notre mode de pensée phallocrate, de nos actes conscients et inconscients et enfin de la place du genre dans la société sont primordiaux et doivent être accomplis au plus vite.

Le patriarcat propage l’idée que la femme* est inférieure à l’homme*, tantôt en hypersexualisant son image, la considérant uniquement comme un objet ou souvent un atout marketing, tantôt en rejetant son corps et le soumettant à la pureté de la Vierge (qui passe forcément par la pudeur). La société opère une véritable torture mentale à l’égard des femmes*, les poussant à adopter les canons de beauté dictés par le patriarcat, réduisant les femmes* à leur enveloppe charnelle. N’oublions pas ce qu’on essaie de nous faire avaler depuis l’Antiquité : la valeur des femmes*, l’ultime valeur, c’est leur beauté. Elles seront soit assujetties à une pression constante pour maintenir une jeunesse et une beauté éternelle, soit transparentes ou pire, blâmées et insultées. Un contrôle incessant de leur apparence pèse sur leurs épaules. Le diktat du corps parfait est omniprésent non seulement dans la publicité, mais aussi dans le discours de nos proches, le regard des personnes que l’on croise dans la rue ou encore les commentaires présents dans les salles de classe dès le plus jeune âge.

Le patriarcat insuffle ces concepts machistes et phallocrates aussi via ses institutions et la culture dominante. La langue française telle que préconisée par les mâles cisgenres de l’Académie française reste foncièrement sexiste, refusant et méprisant l’écriture inclusive et acceptant du bout des lèvres la féminisation des noms de profession (qui était d’ailleurs en usage avant le XVIIe siècle).

Les femmes, et en particulier celles appartenant à des classes défavorisées, sont victimes d’inégalités dans leur quotidien. Outre le tabou qui les concerne et la volonté de ne pas reconnaître l’inconfort des femmes* chaque mois, les produits hygiéniques de base, qui sont essentiels, devraient être accessibles gratuitement à toutes. Pourtant, ils sont encore taxés excessivement. Ces coûts ne concernent que les femmes*, il est injuste qu’elles doivent dépenser de l’argent de cette manière, d’autant plus qu’elles bénéficient d’un plus petit revenu que les hommes*.

Le combat féministe doit s’accompagner d’une envergure anticapitaliste pour atteindre ses objectifs, la domination masculine s’inscrit dans un système capitaliste où sont écrasées, opprimées, mises plus bas que terre les femmes*, les personnes racisées, les individu·e·x·s LGBTQ+, les animaux non humains et enfin l’environnement tout entier. Les luttes contre ce système pervers et pourri jusqu’à la mœlle doivent converger pour enfin changer le rapport de force pour créer un monde nouveau où tous·te·x·s auront leur place. Nous appelons toutes les femmes* à se battre pour leurs droits et les hommes* à manifester leur solidarité et à exiger une réelle égalité bénéfique à chacun·e·x.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, les Jeunes Révolutionnaires Vaud ont déroulé une banderole portant le symbole de lutte féministe sur la façade de l’emblématique cathédrale de Lausanne lors de la journée internationale des droits des femmes*. Nous montrons notre entière solidarité envers toutes les femmes* et nous attirons l’attention sur les oppressions incessantes qui s’abattent sur elles. Il est grand temps que la lutte féministe devienne un combat social prioritaire et que la voix des femmes se fasse réellement entendre.

Enfin nous invitons tout.es celleux poursuivant un idéal révolutionnaire et rêvant d’un société où le sexisme, le racisme, l’homophobie et toutes les autres formes d’oppression n’auraient plus leur place, à rejoindre les Jeunes Révolutionnaires Vaud dans leur lutte pour l’émancipation de tous·te·x·s.

La révolution sera féministe ou ne sera pas.

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