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Action contre le centre fédéral de renvoi

Samedi 19 septembre 2020, une soixantaine de personnes se sont réunies au Grand-Saconnex contre la construction du Centre fédéral de renvoi. Ce projet, pierre angulaire d’une politique d’asile raciste et inhumaine, ne doit jamais voir le jour. Non au centre de renvoi, ni au Grand-Saconnex, ni ailleurs.

Genève |

Manifestation le 3 octobre à 14h. Départ place de la navigation.

Ci-dessous la vidéo de l’action par EspressoTV

Les discours prononcés lors de l’action

par la coalition large “non au centre de renvoi”

Ce samedi 19 septembre, nous étions une centaine sur le site de bois-brûlé au Grand-Saconnex pour dénoncer la construction du centre fédéral de renvoi, destiné à héberger 250 réquerant.e.s d’asile au bord du tarmac de l’aéroport. Les travaux ont déjà commencé par le défrichage et l’abattage des arbres et le site sera bientôt clôturé.

Bien que le Grand Conseil de Genève ait voté la motion contre la construction du centre, le conseil administratif a refusé de faire suite aux motions votées en déclamant son incapacité à s’opposer à un diktat fédéral.

C’est aujourd’hui à nous, la société civile, de réagir et de porter notre voix d’opposition en exigeant que les travaux s’arrêtent et que le centre ne voie pas le jour.

Au Bois-Brûlé, l’État avait déjà placé des requérant.es d’asile dans le foyer des Tilleuls. Collé au tarmac, ce site était et reste impropre à l’hébergement de personnes. Nous plantons aujourd’hui un tilleul pour réaffirmer notre ferme opposition au centre fédéral.

Pour la construction de ce centre de renvoi, ils ont coupé les arbres sur le site, nous en replantons un aujourd’hui, pour que Genève et la Suisse soit une terre d’accueil digne des personnes en exil qui leur permette de croître et de prendre racine.

Nous n’accepterons ni détention, ni hébergement, ni renvoi. Seul cet arbre en symbole d’une politique d’accueil juste et respectueuse des personnes y a sa place.

Nous poursuivrons notre action par une grande manifestation contre le projet du Centre Fédéral de renvoi et des centres fédéraux en général, appelée par une grande coalition d’associations, collectifs, et partis politiques, le 3 octobre 2020 au départ de la place de la Navigation à 14h.

À noter aussi que le 22 septembre, à Berne, aura lieu une manifestation nationale contre les Centres Fédéraux.

Par le collectif Solidarité Tattes [1]

Solidarité Tattes ne veut pas d’un Centre de renvoi ni au Grand-Saconnex ni à Genève ni ailleurs. Les Centres Fédéraux d’Asile sont déjà assez ignobles comme ça, pas besoin de faire encore pire.

Au début 2020, nous avons contacté le SEM pour demander l’autorisation d’entrer au centre Fédéral d’Asile de Giffers, dans le canton de Fribourg, afin d’y rencontrer les personnes NEM Dublin. Nous avons expliqué les raisons de notre demande, nous avons déclaré que nous accepterions de respecter le règlement de l’établissement. Mais rien n’y a fait : la réponse a été que, si on voulait y entrer pour faire des ateliers couture ou servir le thé, c’était possible, sinon, non. Nous avons aussi rencontré les bénévoles qui peuvent entrer dans les centres, mais c’est sur la pointe des pieds, sans jamais rien dénoncer de ce qu’ils observent, sans quoi la porte se refermerait immédiatement.

Au début du mois de mai, on nous a demandé d’aller rencontrer des requérants au Centre Fédéral d’Asile de Giffers. Ces requérants voulaient raconter ce qui leur était arrivé dans le centre et dans quelle ambiance ils étaient en train de vivre. Vous connaissez peut-être déjà l’histoire à travers quelques articles parus dans les journaux à ce sujet, qui parlaient des violences à Giffers. Mais je répète et résume :

4 requérants d’asile ont été violentés et ont reçu coups et blessures par les agents de sécurité de ce centre, au point de devoir partir en ambulance pour l’hôpital, pour se faire recoudre une plaie ou opérer un membre. Les 4 ont décidé de porter plainte contre leurs agresseurs. À partir de là, les mesures de rétorsion, d’intimidation et d’humiliation n’ont pas cessé. Car, suite à ces violences, les 2 agents de sécurité mis en cause ont continué d’officier plusieurs jours et semaines à Giffers. Et les agressés ont dû côtoyer leurs agresseurs quotidiennement à tous les étages du centre. C’est ainsi que 2 d’entre eux ont atterri à l’hôpital psychiatrique de Marsens. Un autre s’est fait brusquement renvoyer pour l’Allemagne jeudi 17 septembre, il y a donc 2 jours, au nom des Accords de Dublin.

Autant dire que le fait d’oser déclarer publiquement les injustices et les violences auxquelles ces 4 requérants ont été soumis a constitué une grande gifle pour le SEM, y compris pour son directeur, Gattiker. Aussi ne se gêne-t-on pas pour prendre des mesures d’intimidation qui sont graves, comme ce renvoi abrupt d’avant-hier.

Alors voilà pourquoi nous venons parler du Centre Fédéral d’Asile de Giffers sur le terrain du Grand-Saconnex. Les Centres Fédéraux d’Asile se révèlent être des lieux de non-droit pour les personnes hébergées, alors qu’elles n’ont pas encore reçu un refus à leur demande d’asile. Ces centres sont de véritables prisons, en voici quelques exemples :

  • Les requérants reçoivent 1 billet de bus par semaine pour se rendre en ville. S’ils ne présentent pas leur ticket de bus au retour, ils ont une “pénalité”, c’est-à-dire qu’on leur retient une certaine somme sur les 21 fr par semaine (3fr par jour) auxquels ils ont droit.
  • On peut aussi les empêcher de sortir pendant quelques jours.
  • Si une personne arrive après 17h, elle doit dormir sur un banc dans le SAS d’entrée.
  • Des fouilles personnelles et dans les chambres ont lieu fréquemment.
  • Souvent, le requérant pénalisé ne sait pas pourquoi il est pénalisé et il n’y a jamais rien d’écrit à ce sujet.
    Ce n’est là que quelques exemples qui illustrent le fonctionnement du Centre Fédéral d’Asile de Giffers.
    Alors, si c’est comme ça dans les Centres Fédéraux d’Asile, comment ce serait dans un Centre de Renvoi, lorsque les personnes hébergées n’ont plus que l’option de monter dans les avions stationnés sous leurs fenêtres ?

Que ce soit à Giffers où l’on parle de Centre Fédéral d’Asile ou à Genève où certains voudraient construire un Centre de Renvoi, ces lieux sont carcéraux, sans lien avec la société civile et ils permettent toutes les bavures possibles et imaginables de la part des employés qui y travaillent. Les requérant-e-s d’asile sont traités chez nous comme des criminels.

C’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui : nous ne voulons pas de Centre de Renvoi ni au Grand-Saconnex, ni à Genève, ni ailleurs.

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