Anticapitalisme Précarité luttes sociales

23 mai - rassemblement à Lausanne contre Batmaid.

BATMAID DEVANT LA JUSTICE !!!
Une ancienne collaboratrice a porté plainte contre Batmaid pour plusieurs motifs. L’audience débute le 23 mai à 17h45 devant les prud’hommes à Lausanne. Accompagnons cette personne de manière solidaire afin de la soutenir dans son combat pour l’équité contre le géant du nettoyage.
RASSEMBLEMENT À 17H LE 23 MAI

Lausanne |

Batmaid tente de lisser son image par une campagne agressive de relations publiques dans toutes les grandes villes de Suisse. L’entreprise met en avant des emplois « propres ». En même temps, on comprend lors de notre rencontre comment Batmaid prononce des licenciements abusifs sans préavis, ne paye pas les indemnités journalières de maladie et les frais, et intimide les nettoyeuses dans les contrats au moyen d’une interdiction illégale d’exercer. A cela s’ajoute le fait qu’un client doit payer l’entreprise 43.- de l’heure. Mais la nettoyeuse elle-même n’en touche qu’une moitié, l’autre moitié étant encaissée par l’entreprise. Souvent, les nettoyeuses doivent être disponible toute la journée, jusqu’à deux heures le matin et le soir, au cas où un travail se présente au dernier moment. Dans leur contrat, seules quatre heures de travail payé sont garanties par semaine. Lorsqu’un engagement est annulé à court terme, elles ne touchent rien. Le modèle de travail de Batmaid n’assure pas le minimum vital et reporte l’ensemble du risque entrepreneurial sur les nettoyeuses. Nous ne l’acceptons pas !
Voilà pourquoi nous disons : EMPLOI SALE, PARFAITE EXPLOITATION !

Rassemblement à 17h devant le Tribunal de prud’hommes de l’arrondissement de Lausanne

traduction d’un extrait d’un article sur [WOZhttps://www.woz.ch/2407/arbeit-auf-abruf/unterm-glanz-der-oberflaeche/!HRB4QDAVTV21] au sujet d’un autre cas.

Sous le vernis en surface

L’entreprise de nettoyage Batmaid veut devenir leader du marché grâce à son image anti-marché noir. Mais son modèle d’affaires repose sur des taux d’emploi non garantis, avec parfois de graves conséquences pour les travailleurs.

S’ils ont atterri dans le secteur du nettoyage, c’est par hasard. Car Andreas Schollin-Borg (35 ans) et Eric Laudet (37 ans), les fondateurs de la société Batmaid, sont avant tout des entrepreneurs ambitieux. Formés à la finance, au négoce de matières premières et au management, ils sont à l’aise dans le monde des marchés et des bénéfices et où il est maintenant évident que tout service soit à portée de clic.

Le Lausannois Schollin-Borg a raconté en mai 2023 dans le podcast de Swisspreneur, une plateforme pour start-up en devenir, ce qui l’a poussé à lancer l’agence de nettoyage Batmaid : Pour des motifs commerciaux, il avait déménagé en 2014 temporairement à New York . Alors qu’un ami s’est annoncé pour lui rendre visite, il se soucia de l’était de sa piaule mal entretenue. Il a donc cherché un service de nettoyage en ligne et l’a trouvé en quelques minutes. "Nous avons aussi besoin de ça en Suisse", s’est-il dit. Il a rapidement identifié le marché : "Quatre-vingts pour cent des nettoyeurs dans les ménages privés travaillent au noir dans notre pays", souligne-t-il. "Cela représente un volume salarial d’un milliard de francs". Exploiter ce potentiel, c’est la mission que se sont fixée Eric Laudet et Andreas Schollin-Borg.

Batmaid a démarré comme une entreprise technologique qui a perfectionné la réservation rapide en ligne. Pouvoir choisir une femme de ménage et convenir d’un rendez-vous concret en une minute, c’était nouveau. En 2015, la start-up a démarré à Lausanne et à Genève, puis elle a conquis tout le pays, ville après ville. L’ancienne star mondiale du tennis Martina Hingis comme ambassadrice publicitaire assure la fraîcheur et la sympathie de la marque. Dès le début, la surface a brillé telle une success story.

Ménage « à la Uber »

Maria Pereira [1] reste sur le carreau dans cette histoire. En mai 2023, elle est expulsée de Suisse parce qu’elle aurait, selon les autorités compétentes, trop perçu d’aide sociale. Elle avait travaillé pour Batmaid à partir de 2019, et bien qu’elle ait été presque toujours disponible, elle n’a jamais dépassé un salaire de 1300 francs. Elle n’a pas trouvé d’activité supplémentaire ou un meilleur emploi. Ainsi, après plus de dix ans en Suisse, la Portugaise de plus de cinquante ans doit faire ses valises.
Ladina Marthaler a connu Pereira au Kafi Klick, un centre d’accueil pour les personnes touchées par la précarité à Zurich. "C’est une femme très petite et menue, mais rude", se souvient la codirectrice du Kafi Klick. Elle donnait l’impression de pouvoir supporter beaucoup de choses. Cela l’a sans doute aidée à supporter les conditions de travail chez Batmaid.
Après avoir posé sa candidature pour un poste de nettoyeuse en 2019, Pereira se voit attribuer des clients. Pour une heure, elle reçoit 23,70 francs bruts, indemnités de vacances comprises. Les trajets entre les foyers répartis dans la ville de Zurich ne sont pas considérés comme du temps de travail, et les frais de transport sont à sa charge. Ses interventions ne sont en outre pas garanties : La cliente peut annuler gratuitement un rendez-vous réservé jusqu’à 48 heures à l’avance, puis les heures de travail et le salaire sont annulés.

Maria Pereira est tenace et accepte toutes les commandes. Dans les périodes les plus chargées, elle passe la serpillière, l’aspirateur et fait briller dix-huit appartements et maisons différents par mois - tout en travaillant moins de vingt heures par semaine. Batmaid se concentre sur les souhaits des clients et non sur ceux des employés : Andreas Schollin-Borg explique dans le podcast qu’il faut "d’abord l’offre avant de pouvoir satisfaire la demande". En d’autres termes, le plus grand nombre possible de femmes (et quelques hommes) sont recrutés afin de pouvoir répondre aux besoins de chaque client. Mais personne ne garantit aux femmes de ménage des horaires de travail raisonnables ou un salaire qui leur permette de vivre.

Eric Laudet décrit ainsi la recette du succès dans la même interview : "Il faut des algorithmes qui assurent le bon déroulement des opérations, une expérience client digne d'un hôtel et des campagnes de marketing spectaculaires"

C’est le modèle d’affaires que Schollin-Borg qualifie de “nettoyage à domicile ’à la Uber’, à la demande” dans une interview accordée au “Monde économique” peu après le lancement de Batmaid. (La plateforme agit comme un simple intermédiaire qui met en relation des nettoyeurs et des clients, qui gagne de l’argent sur chaque intervention, mais qui n’a aucune obligation d’employeur. Eric Laudet décrit ainsi la recette du succès dans la même interview : “Il faut des algorithmes qui assurent le bon déroulement des opérations, une expérience client digne d’un hôtel et des campagnes de marketing spectaculaires”. Ce sont surtout ces dernières qui font la grandeur de la start-up. A partir de 2019, Batmaid se retrouve toutefois sous le feu des critiques. La télévision suisse romande RTS et le “Beobachter” dénoncent les côtés sombres du modèle Uber. Selon ces rapports, les nettoyeurs ne reçoivent pas de revenu garanti, ne sont assurés ni contre la maladie ni contre les accidents et n’e dépasse pas le seuil de revenu pour la prévoyance de la caisse de pension, car à cette époque, chaque client est considéré comme un employeur séparé. De plus, ils prennent le risque au cas où la carte de crédit d’une cliente n’est pas couverte. Maria Pereira doit elle aussi courir plusieurs fois après son salaire.

En 2019, le syndicat Unia intervient en Suisse romande et obtient dans certains cas que les femmes de Batmaid soient traitées comme des employées ordinaires. “L’entreprise a cédé, car cela lui a permis d’éviter d’aller au tribunal, où une décision générale aurait peut-être été prise contre ses pratiques”, explique Aldo Ferrari d’Unia. Après l’intervention d’autres syndicats et de l’Office de l’emploi du canton de Vaud, où Batmaid a son siège, la start-up a finalement pris la poudre d’escampette.

[Voir tout l’article→https://www.woz.ch/2407/arbeit-auf-abruf/unterm-glanz-der-oberflaeche/!HRB4QDAVTV21]

Action-collage à Zürich
Conditions de travail sales - Exploitation propre !

Agenda

Rassemblement contre Batmaid !

 jeudi 23 mai 2024  17h00 - 20h00
 jeudi 23 mai 2024
17h00 - 20h00
 Tribunal de prud’hommes de l’arrondissement de Lausanne,

 

Allée E.-Ansermet 2 / Palais de justice de Montbenon
1014 Lausanne

Documents joints

Notes

[1nom d’emprunt

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