Répression - Enfermement Violences policières

[Fribourg] Un crime policier et une justice complice.

Récit du procès d’Erdal, le frère d’Umüt et de Yunus, le conducteur de la voiture dans laquelle Umüt, 18 ans, a été abattu par la police cantonale vaudoise en 2010. Un récit publié par Esquive en 2013. Vous pouvez lire le reste du journal ici.

Fribourg |

“Rassurez-vous, il n’est pas dans mon intention de fonder ce réquisitoir sur des clichés, mais bien de vous démontrer que ces clichés s’appliquent aux prévenus...”

Fabien Gasser, procureur général de Fribourg.

Ce lundi 26 août, nous sommes allées soutenir Erdal et Yunus qui répondaient devant le tribunal de Fribourg des accusations de vol de voiture et de mise en danger de la vie d’autrui. Il n’échappera à personne que l’ajout récent de ce dernier chef d’inculpation n’a d’autre utilité que celle de légitimer la mort d’Umüt alors qu’approche le procès du flic assassin.
Après une matinée de témoignages à charge et à décharge autour des personnalités des prévenus et des circontances de la course poursuite fatale, l’après-midi s’ouvre avec les réquisitions du sinistre procureur Gasser.

Plaidoyer de Gasser le Neutre
Celui-ci, désavoué désavoué pour son travail sur les tirs mortels, s’acharne néanmoins à braver ses fantasmes : “Contrairement à ce qu’ils tentent de faire croire dans cette procédure, c’est a dire qu’ils sont de bons jeunes sans histoire qui ont commis quelques bêtises de jeunesse sur un coup de tête et sans planification, et qui en ont payé le prix fort, c’est bien l’image de malfrats prêts à tout qu’il faudra retenir”. Il persiste et signe quelques minutes plus tard : “Il y a une question cruciale qui se pose, et qui continue de se poser, et qui conditionne aussi les déclarations des prévenus : le policier a-t-il tiré sur les membres d’une bande prête à prendre tous les risues pour commettre des vols en suisse, ou a-t-il tiré sur des jeunes que ne permetait de considérer comme dangereux, et qui- tout au plus - avaient commis quelques vols maladroits et conduit de manière un peu sportive ? Et il est là, il est là l’enjeu !”
Visiblement plusieurs allers-retours chez des concessionnaires suisses pour arracher quelques caisses de luxe suffisent pour mériter de crever. Ceux qui s’en tirent n’auront qu’a ravaler leurs larmes, endosser le rôle d’énnemi public et retourner en taule.

La victimation des flics et la légitimation de leur acte
Il faut être bête et malsain pour tenter de convaincre qui que ce soit (à l’exeption peut-être des juges et de ceux dont ils protègent avec zèle les intérets) que le comportement5 des deux prévenus justifie l’issue tragique de la course-poursuite. Sans scrupule au long de ce procès, on tente de mêttre au même niveau un assassinat de la part d’un représentant de la justice ( contre un homme non-armé) et un vol de “délinquents étrangers”. Aux yeux de la justice, il est hors de question de tenir compte de la peine déjà éprouvée (la mise à mort). Il s’agit d’en rajouter, de nous faire pleurer sur le sort de ces deux flics traumatisés par la poursuite. Leur pitoyable avocate nous confie qu’un des deux n’a “pas dormi de la nuit. [...] Ils sont policiers, ils comptent avec le risque, ils savent que ça fait parti de leur activité. Mais cette violence là, cette violence gratuite [...] les a profondément choqués.” Belle inversion rétorique des rôles, les assassins deviennent des victimes. L’histoire est pourtant claire, elle s’est terminée par la mort d’un jeune de 18 ans. Quelle importance dans la balance qu’ils soient “choqués” ?

Une peine politique ?
Cette ordure de prucureur, au môment de proposer se peines : “Devez- vous tenir compte du décès de son frère dans l’examen de la peine comme pourrait le permettre l’article 54 du Code Pénal ? Je pense que non d’un point de vue strictement juridique. Non, parce que le décès de son frère n’est pas la conséquence directe de ses actes à lui. L’article 54 permet d’attenuer la peine lorsque l’auteur de l’infraction [...] a perdu un être cher en raison de sa propre infraction.”
toute est dit lorsqu’il ajoute : “Il m’avait été reproché par l’avocat de la famille [d’Umüt et Erdal] de l’époque d’avoir rendu une décision politique. [...] il est vrai qu’une condamnation du policier reviendrait à donner l’ordre à toute la profession de ne plus inercepter* les fuyards, et tant il est vrai quûn tel résultat ne ferait qu’augmenter l’attrait de la suisse pour les cambrioleurs. Alors oui, sous cet angle là, il y a une question de politique.”

Cette déclaration ne revient-elle pas à dire que la justice cautionne tout meurtre policier si les intérets du capitalisme sont en jeu ?
Ce qui semble clair c’est que l’on est face à une machine de mort et que ses rouages -businness, état, police, presse, justice- loins d’être indépendants, se couvrent quand il d’agit d’éffacer une bavure !

* “intercepter” signifie ici “abattre”. On apprend ça à l’école de police.

Le mot des médias
Après la mort d’Umüt, des articles diabolisant l’obscur mouvement des “voleures lyonnais” éclosent de toute part. Certains cristalisent ce phénomène autour des frères jumeaux et de Yunus, le s dépeignant comme de “dangeureux multi-récidivistes” issus d’une des “banlieu-mères de la délinquance” -ou comment la propagande prépare le terrain au blanchiment du flic tueur.
Loin d’être surprenand, les articles qui parraissent suite au procès du 26 août n’en sont pas moins répugnants. Non seuleument ils utilisent les déclarations des flics pour exposer le rappel des faits, mais ils n’en mentionnent celles d’Erdan et Yunus que pour les tourner en dérision. Les médias plébiscitent la générosité et l’humanité du procureur Gasser à l’égard des lyonnais : dans la liberté, on martèle que les peines recquises par Gasser sont “bien en-deça du maximum théorique de quinze ans” qui aurait pu (dû ?) être infligé aux “jeunes malfrats prêt à tout”. Et lorsqu’on y lit la description de Yunus : “plus typé, Y.C. arbore un début de bedaine et un barbe d’imam de banlieue, de long cheveux tirés devant et frisotés derrière et une épouse strictement voilée”, on constate que les journaux de gauche transemttent et créent les mêmes clichés qu’un procureur.
Les préjugés racistes de la bourgeoisie suisse ont de beaux jours devant eux, et l’on se demande qui, du procureur ou du journaliste, ira le plus loin dans l’expression décomplexée de sa plus sincère xénophobie.

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