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Les Transports Publics Genevois et les petits miracles de la démocratie directe

Les votantEs genevoisEs ont déjà tranché deux fois pour la baisse des tarifs des TPG. Une première fois en 2013, puis une seconde en 2014. Néanmoins, ce 21 mai, les tarifs TPG sont une énième fois remis au vote. Suite à l’annonce du Grand Conseil en septembre dernier d’opérer une nouvelle hausse des prix fin 2016, une alliance d’Ensemble à Gauche, Parti Socialiste et du MCG a attaqué ce référendum. La démocratie directe made in Switzerland : les décisions prises aux urnes ne sont appliquées qu’à condition d’être représentatives des intérêts des caisses de l’État. Une vaillante alliance dépense donc de l’énergie à récolter des signatures pour faire un référendum, les votant-e-s resommées aux urnes.

Genève |

Cet épuisement politique caractéristique de la démocratie suisse doit cesser ! Nous réclamons donc des transports publics gratuits et pour toujours ! Il est inacceptable que ces derniers ne soient pas accessibles à toute la population. Le système des pénalités des TPG est profondément discriminant pour des personnes précaires et joue tout à fait le jeu d’un État policier élitiste et capitaliste : si nous n’arrivons pas à payer notre amende de 300.-, tôt ou tard, il est fort probable que nous séjournions quelques jours à Champ-Dollon. Comment peut-il être un crime punissable de se déplacer comme touTEs les autres fortunéEs, et cela en transports publics ?

L’ordre des riches

On s’y entasse le matin pour aller travailler, quelques centaines de personnes réunies dans une carcasse métallique, on se marche dessus, on s’excuse, on s’étouffe.

Depuis quelques années les TPG se sont dotés d’une nouvelle arme face à la population : "la police des transports". Cette police à pour but de maintenir « l’ordre » dans les transports de la région genevoise, mais quel « ordre » est-donc si précieux aux yeux de nos dirigeants ? Celui qui consiste à faire des bus et des trams (et plus généralement de tout espace commun) des lieux aseptisés de tout vie, de toute interaction entre les différentes personnes qui les habitent. Les transports en commun n’ont de commun que le nom. Ils sont devenus des lieux exempt de tout échange, de toute interaction humaine, de toute appropriation des espace qui sont, de fait, à nous. On s’y entasse le matin pour aller travailler, quelques centaines de personnes réunies dans une carcasse métallique, on se marche dessus, on s’excuse, on s’étouffe. Et si par malheur une personne essaye d’égayer quelque peu cette ambiance morose avec une petite musique, une voix robotique, qui aurait donné des frissons à George Orwell, répète en boucle « Nous vous rappelons que le colportage et la mendicité sont interdits à bord des transports publics genevois. Nous vous rappelons que le colportage et la mendicité sont interdits à bord des transports publics genevois. »

Nous ne sommes plus dupes, la « sécurité » c’est surtout celle des riches, celles de ne pas avoir à confronter la misère des autres, la « sécurité » c’est l’assurance d’une certaine « tranquillité » docile et stérilisante.

L’« ordre » dans les TPG, c’est aussi de les vider des personnes indésirables, les pauvres, les sans-pap’, les toxicos etc. Nous ne sommes plus dupes, la « sécurité » c’est surtout celle des riches, celles de ne pas avoir à confronter la misère des autres, la « sécurité » c’est l’assurance d’une certaine « tranquillité » docile et stérilisante. Mais la sécurité des riches c’est avant tout l’insécurité des pauvres, de celleux qui sont renduEs vulnérables par un harcèlement continu de la part des pouvoirs en place, de celleux qui guettent l’arrivé des contrôflics, qui stressent à chaque fois qu’illes mettent le pieds dans un trams, pour qui « messieurs dames bonjour, vos tickets de transports s’il vous plaît » peut être synonyme de détention, d’hôpital, de renvois.

Les tpg ne sont qu’un champ de bataille parmi d’autres, dans cette guerre faites aux pauvres, aux sans-pap’ et à celles et ceux que les dirigeants voudraient voir disparaître, et nous avons déjà choisi notre camp, et ce n’est pas celui de la « police des transports », des contrôflics, des riches et des banquiers cokés.

Affiche collée dans les métros parisiens.

Pour lutter collectivement, efficacement et directement pour l’abolition des billets TPG, nous proposons quelques pistes. Néanmoins, la beauté de l’action directe se trouve aussi dans le fait qu’elle soit appropriable et perfectionnable par n’importe qui, lâchez-vous !

Ne payons plus jamais !

  1. Ne payons plus jamais de billets TPG.
  2. Toujours veiller si il y a des contrôflics qui arrivent. Pour cela, se mettre en avant du bus et utiliser l’application Busted.
  3. Si il y a des contrôflics qui sont observés, sortir et annoncer qu’il y a des contrôleurs à voix haute et sur Busted.
  4. Si on voit des contrôflics en œuvre dehors d’un trajet, se mettre proche du contrôle, poser des questions, s’énerver. Plus généralement harceler les contrôflics à chaque fois qu’on en croise.
  5. Sabotage d’automates TPG : ça permet à des personnes de dire qu’à leur dernière station il n’était pas possible de prendre un billet. Si ils ne veulent pas nous donner des transports gratuit, rendons les gratuit par nous même (askip la mousse expansive, le silicone ou encore la superglue fait des ravages) !
  6. Si vous voyagez en Russie, il paraît que les pièces de 1 rouble (qui valent 1.5 centimes) sont reconnus pas les automates TPG comme des pièces de 5 francs ! Une affaire lucrative.

P.S.

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