Écologie - Antiindustriel OGM

Résistance active contre les OGM : le journal Rhizome #3 est dans les bacs

rhizome : n.m. Tige souterraine vivante, souvent horizontale, émettant chaque année des racines et des tiges aériennes

Suisse |

Définir les terrains de nos luttes

Éditorial

Dans les différentes luttes à perspectives émancipatrices que nous pouvons mener se présente la nécessité de comprendre et connaître ce contre quoi l’on se bat, de se renseigner et d’acquérir des connaissances sur ce qui nous oppresse. Cela affine nos critiques et aiguise nos moyens d’actions. Une bonne connaissance de la situation existante nous donne de bonnes idées des chemins permettant de dépasser cette situation.

Cela nous pousse à nous confronter à beaucoup de domaines et de thèmes totalement dénués de perspectives émancipatrices. Bien au contraire, ces thématiques sont bien souvent des facettes à part entière de diverses dominations. On s’éloigne alors du terrain de la construction de notre propre liberté et émancipation pour s’intéresser à ces mêmes structures qui nous oppressent et desquelles nous cherchons à nous émanciper.

Mais s’il est important d’acquérir ces connaissances et de les utiliser dans nos luttes, il est également important de ne pas en venir à positionner nos pratiques de luttes par rapport à ces thématiques. Depuis toujours, les autorités en place cherchent à imposer à ceux et celles qui les contestent un cadre à respecter dans lequel mener cette contestation.

Il va sans dire que ce cadre est conçu pour ne pas mettre en danger les pouvoirs existants.

Cela fait sens par exemple de chercher à connaître les lois et leurs applications afin de pouvoir anticiper une éventuelle répression de nos actes. Par contre, cela ne doit pas nous empêcher de définir nos actions et luttes par rapport à notre propre grille de sensibilités et de réflexions. Si nous commençons à définir nos actions par rapport au terrain de la légalité, que nous prenons en compte le cadre légal dans nos réflexions, nos luttes vont s’ancrer dans un cadre qui n’est pas le nôtre, que nous n’avons pas fixé nous-mêmes et qui nous est imposé. La force de frappe et la subversion de nos agissements en seront fortement diminuées.

La même problématique se pose bien sûr autour des OGM. Il fait sens de s’intéresser aux différentes recherches scientifiques pour mieux comprendre les arguments utilisés pour légitimer les essais de génie génétique. Se positionner sur le terrain de la science est néanmoins un choix conscient de la part des apôtres du génie génétique, lié entre autres à la dépendance énorme de la science envers le capitalisme. Il s’agit de dépolitiser le débat, tout en disqualifiant les opposant·e·s de la même manière que la machine disqualifie les producteur·trice·s.

Lorsque nous nous exprimons à travers Rhizome, nous ne souhaitons pas devenir de pseudo-expert·e·s dans le domaine du génie génétique où des techniques à l’essai. Nous souhaitons avoir des connaissances là-dessus et les partager, mais ce ne sont pas là les terrains de lutte dans lesquels nous avons envie de nous ancrer, où nous voulons cultiver nos pratiques. Nous voulons rester autonomes et subversifs·ves dans nos agissements et perspectives, et pour cela nous devons définir par nous-mêmes sur quelles bases nous voulons construire notre lutte.

P.S.

Ce numéro de Rhizome ainsi que les précédents se trouvent ici

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