En effet, les personnes queers Palestinien·ne·x·s sont confrontées à de multiples niveaux d’oppression : en tant que Palestinien·ne·x·s vivant sous l’apartheid, le colonialisme et l’occupation israélienne ; en tant que femmes trans et femmes cis dans des sociétés sexistes et conservatrices ; et en tant que personnes queer dans un contexte de « Pinkwashing » et de queerphobie.
Le « Pinkwashing » israélien ne mentionne pas les attaques contre la Pride de Jérusalem qui ont fait plusieurs mort·e·x·s et blessé·e·x·s ces dernières années. Il passe sous silence la forte opposition des juifs ultra-orthodoxes à la parade annuelle de la Pride de Jérusalem, qui considèrent les identités LGBTIQA+ comme une « abomination » et une violation du caractère religieux de la ville. Bezalel Smotrich, nouveau ministre d’extrême-droite du gouvernement Netanyahou, s’était qualifié lui-même d’« homophobe fier » de l’être, et avait organisé une marche avec des animaux pour protester contre la marche des fiertés à Jérusalem en 2006. Le nouveau gouvernement israélien, élu fin 2022, est composé de personnes ayant des propos racistes et queerphobes qui prévoient à travers un projet de réforme judiciaire de donner le droit aux entreprises de refuser des client·e·x·s et aux hôpitaux des patient·e·x·s LGBTQIA+.
Il est incontestable qu’il y a aussi de la queerphobie dans la société palestinienne, comme partout. C’est une société patriarcale et conservatrice. Toutefois, l’Etat d’Israël contribue très largement à entretenir cette queerphobie. Lorsque vous êtes une personne palestinienne LGBTQIA+ vous ne pouvez pas sortir de Gaza, vous êtes dans une prison. Vous pouvez très difficilement circuler à l’intérieur du Territoire Palestinien occupé. C’est là que l’armée israélienne entre en scène pour récolter des informations et repérer les personnes Palestinien·ne·x·s LGBTQIA+ pour les faire chanter et les amener à collaborer avec l’occupant. Tout en s’affirmant LGBTQIA+ « friendly », l’Etat d’Israël contribue très largement à l’enfermement, à l’oppression et à la répression que subissent aujourd’hui les personnes palestiniennes LGBTQIA+.
La lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ est intersectionnellement liée aux luttes mondiales pour les droits des indigènes, les droits des femmes trans et cis, les droits des personnes non blanches et la justice climatique. Nous appelons les groupes, les activistes et les artistes queer à soutenir les Palestinien·ne·x·s en boycottant les événements de « Pinkwashing » israéliens, tels que la Pride de Tel Aviv, le Festival du film de Tel Aviv, ou toute autre activité similaire visant à occulter les crimes de d’Etat d’Israël.
PAS DE PRIDE AVEC L‘APARTHEID ISRAÉLIEN – FREE PALESTINE !
