Dans les débats au sein du mouvement climatique, des points similaires reviennent sans cesse, nous aimerions les aborder :
“Mais si nous voulons faire la différence, nous devons convaincre, avec des faits, les entreprises et les gouvernements à agir pour le climat.”
Non, nous n’avons pas à le leur expliquer car iels n’agissent pas ainsi par ignorance. Les intérêts des entreprises sont uniquement centrés sur le profit et cela ne peut pas changer. Dans le système capitaliste, les entreprises sont exposées à une forte pression concurrentielle, ce qui signifie : croissance et maximisation des profits ou faillite. Il n’est donc pas surprenant que la protection de l’environnement et le droit du travail soient relégués au second plan. Les gouvernements protègent le système en place, ce dont nous avons également été témoins lors de l’expulsion de la ZAD. Le gouvernement et sa police protègent leurs intérêts, et ils le font par la force. Leur demander de changer quelque chose crée au mieux de faux espoirs.
“Ok, mais la violence n’est pas une solution”
Nous souhaitons également un monde sans violence, mais le monde actuel en est loin. Observons les pratiques de l’entreprise Holcim : Répression violente des syndicats, destruction de l’environnement ainsi qu’un soutien actif à l’EI et aux militaires du Sri Lanka, qui ont perpétré un génocide contre les Tamouls. En toute légalité, les responsables siègent ici, en Suisse, et profitent des souffrances causées en empochant des milliards de bénéfices. La destruction de l’environnement par les entreprises suisses est rarement visible, car l’exploitation de la nature et des ressources a lieu principalement dans l’hémisphère Sud. Cependant, l’argent revient en Europe. Qu’il s’agisse de Syngenta, de Glencore ou d’autres grandes entreprises : les personnes et la nature sont opprimées et surexploitées en tout légalité (pas toujours).
Si nous remettons en question cet état de fait, la réponse des entreprises et de la police sera violente. Pour repousser ces attaques, nous devons avant tout être mieux organisé.x.e.s et, surtout, plus nombreux.e.s. Les partiques combatives sont l’expression du fait que les entreprises supposées surpuissantes sont en vérité vulnérables et que les règles du jeu du système actuel peuvent être remises en question. Si nous ne nous laissons pas intimider et que nous transgressons collectivement les lois des Étatiques, nous ressentirons toute la dureté du système : peines de prison, passages à tabac par la police, etc. Lorsque nous regardons les endroits où les mouvements sociaux sont plus forts, nous voyons les réponses que l’État nous réserve : “Law and order” ainsi qu’un autoritarisme croissant. Si nous parvenons à construire un mouvement qui ne soit pas si facilement écrasé mais qui développe une force, nous pouvons changer les conditions existantes. Toutefois, ces changements ne se feront pas sans pratiques offensives, car les entreprises comme Holcim et les gouvernements n’abandonneront jamais leur pouvoir volontairement. L’occupation de la colline d’Eclepens était absolument légitime et si la police nous attaque à cause de cela, il est de notre devoir d’essayer de les arrêter. Sans l’application de nos valeurs, nos revendications restent des mots creux, car ce ne sont pas les puissants qui sauvront le climat, mais le climat qui doit être sauvé des puissants.
“Mais si nous voulons changer les choses, changeons-les tous.x.tes ensemble.”
Oui, nous avons de nombreux allié.x.e.s et avec elleux, nous devons absolument nous battre ensemble. Nous devons mener les luttes pour le climat aux côtés des mouvements féministes, antiracistes et ouvriers. Ensemble, nous devons nous organiser pour construire un monde libéré. Les patrons et les gouvernants ont peur de cette alliance et tentent de nous diviser à tout prix. Si cela ne fonctionne pas, ils essaient de désamorcer nos approches radicales en les intégrant au système par une politique réformiste. Ne nous laissons pas distraire par ces maneuvres, car nous ne pouvons atteindre nos objectifs clairement qu’en dehors du Parlement. Dans la lutte pour le climat, les petits pas ne sont d’aucune utilité. Nous devons aller jusqu’au bout et affronter l’État et les capitalistes.
Il n’y a pas de capitalisme vert !
Solidarité avec la ZAD
Avec l’occupation de la propriété d’Holcim, le mouvement climatique a soulevé une question importante : Qui possède les forêts, qui possède le monde ?
Pour l’instant, la réponse est claire. Même les intérêts de la multinationale, connue dans le monde entier pour la destruction de l’environnement, les violations des droits de l’homme et des droits du travail, sont mis en œuvre par l’État bourgeois. Mais nous ne nous sommes pas rendu.x.e.s sans nous battre. Par des blocages, des barricades et des attaques directes contre la police, des tentatives ont été mises en oeuvre pour défendre la ZAD. Ce jour-là, nous avons été expulsé.x.e.s, mais c’est l’état du rapport de force social qui nous dira comment ça se passera la prochaine fois. Parce que nous reviendrons, et nous serons plus fort.x.e.s !
Salutations solidaires à tout.x.es les militant.x.e.s qui ont résisté ce jour-là avec divers moyens !