Le 6 septembre 1880, naissance, au Havre, de Jules, Gustave DURAND, anarchiste et syndicaliste ; condamné à la peine de mort en 1910 suite à la grève des charbonniers.
Docker, il est licencié en 1908 pour son activité syndicale. Il contribue alors au développement de l’Union des syndicats du Havre (USH).
En juillet 1910, il participe à la reconstitution du syndicat des charbonniers du port, dont il sera l’un des responsables.
Dès le mois d’août, le syndicat lance une grève illimitée, dans laquelle Durand est très actif, contre l’extension du machinisme et pour une hausse des salaires.
La Compagnie générale transatlantique embauche alors, à triple paye, des « renards » (nom donné aux ouvriers qui refusent de faire grève). L’un d’entre eux, Dongé, après avoir travaillé sans discontinuer quarante-huit heures les 7 et 8 septembre, menace d’un revolver, le 9 septembre, quatre charbonniers non syndiqués. Aussi ivres que lui, ils le passent à tabac, et il meurt à l’hôpital le 10 septembre.
Le patronat, appuyé par la presse, achète des témoignages selon lesquels l’assassinat de Dongé avait été voté le 14 août par le syndicat à l’instigation de Durand. Malgré le chef de la sûreté du Havre qui dénonce la machination, Jules Durand est arrêté, et condamné à mort le 25 novembre 1910.
Passé un moment de stupeur générale, un mouvement de solidarité s’enclenche. La grève est générale au Havre dès le 28 novembre. Elle-même est suivie de mouvements de solidarité chez les dockers britanniques et américains. En décembre, la Ligue des droits de l’Homme entre dans la protestation.
La commutation de la peine de mort en sept ans de réclusion, le 1er janvier 1911, ne fait qu’augmenter l’indignation. Une vive campagne, menée notamment par Paul Meunier, député de l’Aube, aboutit le 15 février à la grâce et à la libération de Jules Durand avant la révision. Mais 40 jours de camisole de force du fait sa violente crise de nerfs à l’énoncé du jugement, auront eu raison de lui, Durand a définitivement basculé dans la folie.
Interné à l’asile de Sotteville-lès-Rouen, il y décède le 20 février 1926.
[Radio] L’Éphéméride Anarchiste sur Radiolutte - 6 septembre, Jules Durand
Le 6 septembre 1880 naissait Jules DURAND, anarchiste et syndicaliste ; condamné à la peine de mort en 1910 suite à la grève des charbonniers.
A écouter également sur Radiolutte, les éphémérides de chacun des autres jours du mois.
Corrections et participations ouvertes et attendues sur thechangebook.org !
P.S.
Fin septembre 2019, sur Thechangebook, réseau associatif, non marchand, indépendant, géré et financé par ses propres membres, se lançait un défi un peu fou. Il s’agissait d’enregistrer, sur le mode autogéré ouvert aux participations - qui caractérise déjà thechangebook et radiolutte - , 365 éphémérides anarchistes à diffuser quotidiennement sur Radiolutte, la webradio de Thechangebook. Le 1er confinement est quelque peu venu entraver la boucle annuelle, mais qu’importe, le chantier a repris, et on ira jusqu’au bout !
Les Éphémérides anarchistes sur radiolutte, c’est un chantier collectif toujours perfectible, collaboratif et autogéré ouvert aux participations. Ce d’autant plus qu’elles ne seront probablement pas exemptes d’éventuels désaccords historiques autour de l’Histoire de l’Anarchie, ainsi en cas d’impossibilité de parvenir à un accord, des pastilles complémentaires mentionnant les différentes positions pourraient être envisagées.
Outre cette possibilité de faire valoir de possibles divergences historiques, ces éphémérides ouvertes sont l’occasion, quand on en a envie, de se lancer ou de s’entraîner sur la diction et l’enregistrement, le montage sonore ou la programmation radio, ou encore sur l’écriture. Ce n’est pas un chantier qui doit faire peur, car il est sans engagement autre que ce qu’on se propose de faire, à partir du moindre ajout de virgule dans un texte.
365 Éphémérides, c’est 365 textes à recalibrer pour le format de 5 minutes de la pastille (dont 3 minutes de texte environ), un ou plusieurs habillages à réaliser ou à utiliser en fonction des moyens disponibles, 365 enregistrements, 365 montages...
Aussi, il est évident que c’est un travail qui sera perfectible d’une année sur l’autre, sur les textes, notamment. En effet, il aurait été hors de question de se lancer d’emblée dans un travail d’universitaire sur chacun des textes : dès lors qu’ils font la taille requise, nous les reprenons tels que, depuis diverses sources, telles que l’Ephemanar, Maitron, l’Encyclopédie anarchiste, etc, un peu dans l’urgence, sans avoir plus de temps pour choisir, vérifier, recouper.
C’est donc un travail ouvert à la critique, mais, bien plus encore, à la critique constructive, par la participation : si une erreur est constatée, ou si on trouve discutable tel ou tel parti pris (généralement par défaut, jusque-là), on est invité à rejoindre l’équipe pour proposer soit une correction du texte initial, soit un choix qui nous paraît plus opportun, soit un nouvel enregistrement, avec ou sans nouvel habillage. Ou remplir les dates encore vierges, grosso modo entre maintenant et Octobre.
L’Éphéméride Anarchiste est à écouter tous les jours à 9h et à 18h25 sur Radiolutte. Nous organisons peu à peu la visibilité des éphémérides ->ICI<- et vos propositions d’amélioration sont les bienvenues (pas « dire ce qu’il faut faire », mais « faire » :) ) dans les fils correspondants !
Documents joints
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info document
(Ogg Vorbis – 5.5 Mo)
Quand, pour l’État et/où le patronat, tous les moyens sont bons pour se débarrasser des contestataires. Et ça ne date pas d’hier... Se souvenir pour ne pas les laisser nous criminaliser.