Répression - Enfermement

Stop aux attaques contre les journalistes en Turquie

La liberté d’expression fait l’objet d’attaques constantes et croissantes en Turquie. Les journalistes, les universitaires, les écrivain.e.x.s, les artistes, les avocat.e.x.s, les défenseur.euse.x.s des droits de l’homme et les personalités politiques qui critiquent le gouvernement risquent de faire l’objet d’enquêtes criminelles, de poursuites, d’intimidations, de harcèlement et de censure.

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La liberté d’expression fait l’objet d’attaques constantes et croissantes en Turquie. Les journalistes, les universitaires, les écrivain.e.x.s, les artistes, les avocat.e.x.s, les défenseur.euse.x.s des droits de l’homme et les personalités politiques qui critiquent le gouvernement risquent de faire l’objet d’enquêtes criminelles, de poursuites, d’intimidations, de harcèlement et de censure. Cette stratégie, combinée à l’arrestation récente de plus de 110 journalistes, universitaires, artistes, avocat.e.x.s et personalités politiques dans 21 provinces du sud de la Turquie, envoie un message clair et inquiétant et a de graves conséquences pour la liberté de la presse, 19 jours avant les élections présidentielles et parlementaires. L’ampleur des arrestations et de la répression des médias par le gouvernement turc est décrite par de nombreuses institutions et organisations internationales comme celle d’un « pays qui est une prison pour les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme ».

Le mardi 25 avril 2023, la police a effectué des descentes au domicile de nombreux journalistes, avocatexs et personalités politiques dans 21 provinces, dont Diyarbakır, dans la matinée. Au cours de ces perquisitions, plus de 150 personnes ont été arrêtées, dont Abdurrahman Gök, rédacteur en chef de l’agence Mezopotamya (MA) ; Ahmet Kanbal, reporter de MA ; Osman Akın, rédacteur en chef du journal Yeni Yaşam ; Kadri Esen, propriétaire du journal Xwebûn ; Mehmet Yalçın, journalistes ; Mikail Barut, journalistes ; Halise Dakalı, avocate et co-présidente de la branche Amed de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD) ; Resul Tamur, avocats ; Özüm Vurgun, avocats ; Bünyamin Şeker, avocats ; Berdan Acun, avocats ; Pirozhan Karali, avocats ; Sezen Mercan, conseiller de presse du Parti des régions démocratiques (DBP), Saliha Aydeniz, coprésidente du DBP ; Yavuz Akkuzu, acteur au théâtre de la ville d’Amed ; Özcan Ateş, acteur au théâtre de la ville d’Amed et Elvan Koçer Yıldırım, acteur au théâtre de la ville d’Amed ; Maria Öztopuz, membre du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad-TJA).

Dans un environnement où les droits et libertés fondamentaux sont violés, le gouvernement et ses partenaires continuent de cibler les journalistes, les universitaires, les défenseur.euse.x.s des droits de l’homme, les avocat.e.x.s, les artistes et les personalités politiques pour ouvrir la voie à des attaques physiques et pour récompenser ceux qui attaquent les journalistes, les universitaires, les défenseureusexs des droits de l’homme, les avocatexs, les artistes et les personalités politiques en toute impunité.

Le maintien en prison de journalistes, d’universitaires, de défenseur.euse.x.s des droits de l’homme, d’avocat.e.x.s, d’artistes et de personalités politiques sur la base d’accusations arbitraires et pour de longues périodes, continue d’être une insulte à la démocratie.

La Turquie reste un pays extrêmement répressif pour la presse. Les autorités et les tribunaux turcs assimilent le journalisme critique à une activité terroriste criminelle. Cette situation a également été largement critiquée par des organisations internationales telles que l’ONU, le Conseil de l’Europe et l’UE, RSF et Amnesty International. La Turquie occupe la 149e place sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse et 60 journalistes sont actuellement emprisonnés dans le pays.

De plus, à 19 jours des élections présidentielles et législatives, le gouvernement tente de créer un nouveau climat de peur. Outre l’atteinte à la liberté de pensée et d’expression, ces arrestations renforcent les inquiétudes à un moment où la sécurité des élections suscite de vives préoccupations.

Dans ce contexte, nous, en tant qu’Association des journalistes du Kurdistan, demandons la fin de la persécution des journalistes en Turquie, la libération immédiate des journalistes actuellement détenuexs, l’abrogation de la législation antiterroriste du pays, la mise en place de garanties efficaces pour la liberté d’expression et l’indépendance du système judiciaire, la fin de la violation systématique des normes démocratiques et l’établissement de la liberté de la presse et de l’État de droit. Nous demandons à la Turquie d’agir conformément aux conventions internationales qu’elle a signées.

En tant que journalistes, nous appelons toutes les institutions, organisations et personnes qui défendent les droits humains à réagir contre cette attitude inacceptable de la Turquie et à défendre les droits humains face à cette attaque contre la liberté de pensée et d’expression.

Safoura BAZRAFSHAN et Rüstü DEMIRKAYA
Co-président.e.s de l’Association des journalistes du Kurdistan

P.S.

Solidarité avec les journalistes arrêté.e.x.s !

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