Féminismes - Luttes Queer Transphobie Queer

Temps Présent participe à la propagande anti-trans

Le reportage de Temps Présent du jeudi 2 mars 2023 présente la transition de genre ainsi que la détransition de manière biaisée et simpliste. Tandis qu’à travers le monde les personnes trans* et non-binaires font face à des attaques quant à leurs droits, ce reportage donne du crédit et diffuse des discours qui renient la science et propage une panique morale infondée.

Suisse romande |

Dans le monde entier, nous voyons de plus en plus de lois et de groupes de transphobes revendiquer l’effacement de nos adelphes de la vie publique, allant, pour certaines prises de paroles, jusqu’à l’appel à « l’élimination du transgenrisme  ». Nous ne pouvons accepter la publication, par l’un des plus grands médias suisses, d’un « documentaire » simpliste abordant un sujet complexe tel que la détransition.

La Radio Télévision Suisse (RTS) a un devoir de transmettre des informations correctes et impartiales à ses auditeurs, ce que le dernier épisode ne fait pas. Non content de donner la parole à des personnes qui mégenrent des personnes trans et qui nous accusent de cultisme, l’équipe de Temps Présent n’a pas pris la peine de s’intéresser aux différentes études qui mettent en lumière quelques chiffres de la détransition.

S’ajoutant à ceci, la place laissée au porte-parole de l’association AMQG, qui passe son temps à mégenrer et traiter son fils comme une propriété qui ne pourrait pas prendre ses propres décisions, est trop grande et m’encourage à penser que le reportage n’avait pas forcément pour but de mettre en lumière la détransition mais de s’ajouter à la propagande anti-trans déjà existante. En effet, il n’est pas rare pour les mouvements anti-trans de se faire passer pour « des personnes qui se posent des questions ». Un exemple du passé est la « manif pour tous », en France, qui manifeste encore de nos jours afin de retirer le droit au mariage pour tous. Face aux accusations d’homophobie ils disent « se poser des questions » et vouloir « protéger les enfants ». Il était, déjà à l’époque, évident que cette volonté de protéger les enfants ne tenait pas la rigueur scientifique, science qui d’ailleurs soulignait les couples homoparentaux comme plus acceptant de la différence de leurs enfants, leur laissant ainsi plus de liberté pour découvrir leur propre identité.

De la même manière, les études scientifiques démontrent l’ampleur du bienfait du soutien de l’enfant dans la transition de genre. Vous trouverez ici une méta analyse de 56 études différentes dont 52 ont indiqué que la transition a un effet positif sur la santé mentale des personnes trans. Aucune de ces études mentionne des effets négatifs et 4 d’entre elles mentionnent des résultats mix ou nuls. Vous trouverez à la fin de ce document d’autres études significatives.

Maintenant arrêtons-nous sur des chiffres concernant la détransition. Ici, vous trouverez une méta analyse de 27 études sur le regret de transition. Avec un total de 7’928 personnes trans participante, seuls 77 ( 1 %) ont rapporté des regrets. Nous pourrons aussi noter l’étude suivante : Guiding the conversation—types of regret after gender-affirming surgery and their associated etiologies. Elle rapporte les dires de plus de 18’000 personnes trans quant à leurs transitions et seules 62 personnes ont rapporté regretter transitionner. C’est-à-dire entre 0.2-0.3 %. D’autres études seront ajoutées à la fin du document.

De retour au « documentaire », les journalistes regrettent ne pas avoir de retour de la part des différentes associations queer romandes sur le sujet. Au vu de la forme qu’a prise cet épisode de Temps Présent, il est totalement compréhensible que personne n’ait voulu prendre le risque de voir ses propos détournés pour servir la cause de l’activisme anti-trans. Nous, personnes trans n’avons pas à nous infliger ceci alors que tous les jours nous faisons déjà face à un harcèlement constant et à des accusations mensongères. En aucun cas nous ne voudrions que notre visage soit associé aux mensonges et à la désinformation.

En parlant de visage, je pense qu’il est intéressant de rappeler que le consentement face au partage de l’image personnelle est une des bases de l’éthique journalistique. Base qui n’a pas été respectée comme l’a rapporté LjPizza sur twitter. Bien que la RTS ait réagi vite face à cette situation, il est important de faire remarquer la manière dont a été traité le sujet, c’est-à-dire dans l’irrespect total des personnes transgenres et non-binaires.

Face à ces mensonges et au traitement inapproprié de ce sujet sensible, je ne peux que peser mes mots : Temps Présent et les journalistes traitant ce sujet, ont pris part à et relayé la propagande fasciste visant à l’ostracisation et l’extermination des personnes queer. Venant d’un organe journalistique soutenu par l’état, cette position est inadmissible et doit être traitée avec la plus grande sévérité. Nous ne pouvons accepter de laisser ce genre de discours s’infiltrer dans notre société.

Lucielle, Anya, Alita, Ahsoka, UwU, Any et ??? du système Anyarchiste.
 Tout cramer 

P.S.

Liste des études sur les bienfaits de la transition de genre :
https://whatweknow.inequality.cornell.edu/topics/lgbt-equality/what-does-the-scholarly-research-say-about-the-well-being-of-transgender-people/
ENORMOUS meta-meta-analysis on transgender people and the effect gender transition has on their mental health
◦ Of 56 studies, 52 indicated transitioning has a positive effect on the mental health of transgender people and 4 indicated it had mixed or no results.
ZERO studies indicated gender transitioning has negative results
https://pediatrics.aappublications.org/content/134/4/696
◦ Longitudinal study on the effectiveness of puberty suppression & sex reassignment surgery on trans individuals in improving mental outcomes
◦ Unambiguously positive results - results indicate puberty suppression, support of medical professionals & SRS have markedly beneficial outcomes to trans individuals’ mental health and productivity.
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1365-2265.2009.03625.x
◦ Meta-analysis of studies concerning individuals who underwent sex reassignment surgery
◦ 80% of individuals reported significant improvement in dysphoria
◦ 78% of individuals reported significant improvement in psychological symptoms
◦ 72% of individuals reported significant improvement in sexual function
https://www.jaacap.org/article/S0890-8567%2816%2931941-4/fulltext
◦ Children who socially transition report levels of depression and anxiety which closely match levels reported by cisgender children, indicating social transition massively decreases the risk factor of both.
https://www.eurekalert.org/pub_releases/2015-03/tes-sdc030615.php
◦ “A new study has confirmed that transgender youth often have mental health problems and that their depression and anxiety improve greatly with recognition and treatment of gender dysphoria”
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6223813/
◦ Longitudinal study which indicates transgender people have a lower quality of life than the general population.
◦ However, that quality of life raises dramatically with ‘Gender Affirming Treatment’, the nature of which is detailed extensively in-text.
https://www.wpath.org/media/cms/Documents/SOC%20v7/Standards%20of%20Care_V7%20Full%20Book_English.pdf
◦ Extensive and incredibly interesting document on the standards of care for transgender and gender-nonconforming individuals.

Liste des études sur la détransition et le regret de transition :
Regret after Gender-affirmation Surgery : A Systematic Review and Meta-analysis of Prevalence
• Meta-analysis of 27 studies on patient regret rates following gender-affirming surgery.
• With a total number of 7,928 patients surveyed, only 77 ( 1%) reported regret.

Guiding the conversation—types of regret after gender-affirming surgery and their associated etiologies
• Anonymous surveys were sent to 154 surgeons registered to the 2016 World Professional Association for Transgender Health conference, 30% of which responded.
• Cumulatively, these respondents treated between 18,125 and 27,325 individuals.
• The reported number of patients who expressed regret was 62, or 0.2-0.3%.

Regret after Gender Affirming Surgery – A Multidisciplinary Approach to a Multifaceted Patient Experience
• A multidisciplinary workgroup recorded incidents of gender-affirming surgery (GAS) and regret among their patients from 2016 to 2021.
• Of 1,989 individuals who underwent GAS, only 6 ( 0.3%) requested reversal surgery or detransitioned back to their birth sex.

Compare these gender-affirming care regret rates to other, commonplace medical procedures. One study found regret after primary knee and hip replacement surgery was either 17.1% or 4.8%, dependi*ng on the procedure method. An enormous meta-analysis on 889 studies concerning regret in surgical decision making found that on average, in procedures ranging from trivial to life-saving, the average rate of self-reported decision regret was one in seven. One in seven ! About 14% ! Gender-affirming care doesn’t even come close to that rate !

What’s more, many people who detransition do so for reasons other than regret. The 2015 U.S. Transgender Survey Report found that of those who had at one point detransitioned, 62% then later re-transitioned in some capacity. This was because the reasons for detransition were often social (lack of parental support, social shaming) or financial (too expensive, change in medical plan) rather than regret. A 2021 study of 237 detransitioners found the same, that the most common reasons for detransition were not regret. A 2022 study found that of 2,242 detransitioners, only 15.9% reported an internal driving factor in that decision, such as doubts about their gender identity.

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