Luttes indépendantistes - impérialisme Palestine

Une solidarité indéfectible avec le peuple palestinien : clairvoyance et perspicacité !

Notre solidarité avec le peuple palestinien est la boussole de tout notre engagement internationaliste ! Elle est au cœur de notre analyse anti-impérialiste, anti-colonialiste et anti-capitaliste ! La lutte du peuple palestinien embrasse toutes les luttes d’émancipation qui nous animent. Ce qui nous oblige à être vigilant.e.s en choisissant les mouvements alliés avec lesquels nous pouvons/devons marcher et ceux que nous devons absolument éviter pour ne pas porter préjudice à cette résistance légitime.

Palestine |

Depuis quelques années, le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien est secoué par la question des alliances. Une question qui ne pourrait s’imposer par un « puritanisme » révolutionnaire ni par une vision « d’homogénéité » politique. Bien au contraire, nous devons œuvrer pour la construction d’une large mobilisation solidaire sans que cette nécessité nous impose les organisations qui ne brillent que par un manque flagrant de clarté tant au niveau de leurs discours, de leurs étiquettes et de leurs positions qui varient selon les situations et les contextes. Le parti tunisien « Ennahdha » (voire la « renaissance » en français) et ses acolytes sont le parfait exemple de tout ce que nous espérons éviter.

Voici quelques éléments de compréhension des raisons qui nous interdisent de nous associer à leurs mobilisations :

• Si nous pouvions comprendre la démarche « clandestine » pendant les années de la dictature en Tunisie, il nous serait totalement incompréhensible, aujourd’hui, de voir les membres de ce parti politique, qui a gouverné la Tunisie pendant 10 ans depuis 2011 à 2021, continuer à se présenter en Suisse derrière des associations et des organisations sans jamais reconnaitre le lien organique avec ce parti : Action-Vérité, Droit pour tous, Ezzeytouna, Association des victimes de la torture…etc en sont des exemples. Certes des divergences et des conflits d’hégémonie au sein de ce parti ont joué un rôle prépondérant dans la multiplicité des étiquettes associatives. En ces temps « Ennahdha » est traversé par plusieurs défections et plusieurs scissions. Ceci pourrait se traduire au niveau de la représentativité de ces différentes associations. Et si nous insistons sur la nécessité de ne pas occulter le lien avec ces associations, c’est juste pour qu’ils assument les différentes positions politiques défendues par leur parti !

• Nous avons toujours dénoncé leur tendance hégémonique dans toutes les mobilisations même celles qui n’ont pas été organisées par leurs associations. Ils ont toujours essayé de « squatter » les banderoles de tête, de confisquer les prises de parole, d’imposer leurs slogans…etc.

• « Ennahdha » s’est opposé à plusieurs projets de loi proposés, entre 2011 et 2020, par plusieurs composantes politiques qui appellent à la criminalisation de toutes formes de normalisation avec l’Etat sioniste. Basses manœuvres, mensonges, tracasseries administratives et voix soudoyées ont été le comportement du groupe parlementaire majoritaire de ce parti qui a toujours réussi à ne pas faire voter les projets de lois précités.

• Le président de ce parti, R. Ghanouchi, ne s’est jamais gêné des rapprochements « d’Ennahdha » avec les cercles sionistes internationaux. Sous l’impulsion de l’un de leur célèbre entregent Radwane Masmoudi, installé aux USA et proche collaborateur avec les milieux réactionnaires des néoconservateurs Ghanouchi a reçu en juin 2013 une délégation de l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee). Il s’est engagé à ce qu’aucun article de loi antisioniste ne soit adopté dans la nouvelle constitution. Aucun représentant de ces associations installées en Suisse n’a voulu dénoncer la prise de position de leur gourou !

• Plusieurs membres de ce parti vivants en Europe pendant la dictature ont eu des liens absolument douteux avec les milieux des forces impériales. Parmi ces membres figure la vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante en Tunisie entre 2011- 2014, la dirigeante « d’Ennahdha » Mme Meherzia Laâbidi. Elle a coécrit un livre intitulé « Abraham, réveille-toi, ils sont devenus fous ! » (Edition de l’Atelier). L’autre co-auteur est le très connu par son engagement sioniste Laurent Klein qui considère « …le sionisme comme un mouvement parmi les mouvements de libération nationale… ». Elle était membre du Conseil « Religious for peace » jusqu’à son décès en 2021. Le CRIF, (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) un conseil très connu par sa défense acharnée du sionisme et de l’Etat colonial, a consacré un article élogieux à ce livre sur son site officiel ! Mme Laâbidi a aussi co-animé, en mai 20009, une rencontre avec le Rabin David Rosen qui a servi l’armée coloniale sioniste dans le Sinaï.

• Des dirigeants de la haute instance de ce parti ont participé à des rencontres avec la présence des délégations de l’Etat sioniste. Rafik Bouchlaka qui était le Ministre des affaires étrangères a participé en 2017 au « congrès de la normalisation économique » au Qatar. Imen Ben Mohamed, une parlementaire « d’Ennahdha » a participé à la rencontre des parlementaires méditerranéens avec la présence de parlementaire de l’Etat sioniste. Ces rencontres avec ces milieux ne datent pas depuis une décennie. Les dirigeants « d’Ennahdha » ont toujours accepté de participer depuis les années 80 aux festivités du 4 juillet (Fête nationale étasunienne) organisées chaque année dans les locaux de l’Ambassade des USA en Tunisie sans que cela pose problème ni étique ni politique à leurs adhérents.

• « Ennahdha » a renié le militant Mohamed Zouari, assassiné par le Mossad dans la Ville de Sfax en Tunisie en 2016. Il était l’inventeur des avions-drones utilisés par la résistance palestinienne et qui portent son nom lors de l’actuelle confrontation avec l’armée sioniste coloniale.

• « Ennahdha » porte la responsabilité politique et morale des assassinats des camarades de la gauche combative tunisienne : Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Ces deux martyrs ont subi une violente campagne de diabolisation par les têtes de ce parti (par le président de leur groupe parlementaire, par leur ministre de l’intérieur, par plusieurs dirigeants de leur « Conseil de la Choura », haute instance dirigeante de ce parti …etc. Après la perte de leur mainmise sur l’appareil judiciaire à partir de juillet 2021, le comité de défense des martyrs mène une importante bataille juridique pour démontrer l’implication de ses dirigeants et leur responsabilité pénale !

Il y aura plusieurs autres éléments mais nous nous contentons de citer ce qui est en rapport direct avec la position de principe avec la cause palestinienne.

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