Migrations - Frontières Antifascisme

[Calais] « Je vais chercher mon gun, c’est la guerre ce soir »

Tandis que le jour le procureur de Boulogne/Mer s’érige en expert militaire commentant ce qu’il voit comme une bataille (« Une impression de guérilla urbaine »), la nuit les militants de groupes d’extrême-droite comme les Calaisiens en Colère ou Calais libre, appuyés maintenant par des groupes venant d’ailleurs en France, se regroupent à côté du bidonville d’État. Ils filment, injurient, menacent, en présence des policiers.

Calais |

« Je vais chercher mon gun ! »

« C’est la guerre ce soir ! » … « J’ai un flash ball chef, je peux l’utiliser ?  »

Ces paroles étaient audibles sur une vidéo postée par « les calaisiens en colère » sur leur page Facebook, dans la nuit du 17 au 18 décembre.

Sur une deuxième vidéo, on voit une file d’exilés avançant tranquillement sous les cris et invectives des « Calaisiens en colère ». L’un des Calaisien sort soudain un pistolet, tire, et les exilés se sauvent.

Ces deux vidéos ont rapidement été raccourcies pour cacher ces provocations et volontés de nuire.

Seuls quelques commentaires sur la page FaceBook ont laissé des traces : « On voit quelque chose en moins, ils l’ont retiré de la vidéo car c’était quelque chose de pas commun, pour éviter les poursuites envers la personne, évitez de dire quoi que ce soit sur ce qu’il manque. »

(Voir les autres images en annexe en bas de l’article)

Les 2 vidéos complètes sont visibles sur le lien ici et celui là.

Une action juridique se met en place. La dangerosité de ce groupe qui se déclare apolitique doit être comprise par tous ceux qui se laissent prendre à leurs mensonges, particulièrement par les personnes qui les suivent sur facebook.

Cela fait plusieurs semaines que des membres du groupe « les calaisiens en colère », suivie par ceux de la page facebook « Calais libre » , se rendent le soir route de Graveline, près du bidonville d’Etat où survivent entre 4000 et 6000 réfugié-es, avec l’intention déclarée de protéger les riverains, alors que c’est une vraie milice qui sévit. Une milice comme l’avait réclamée le leader néonazi Yvan Benedetti lors d’une manifestation controversée et sous enquête judiciaire le 7 septembre 2014 à Calais. Voir ici l’article de Libération. Plus d’un an après il n’y a toujours pas de nouvelles de l’investigation du procureur Valensi du tribunal de Boulogne sur mer.

Avec toutes les forces de l’ordre qui gravitent autour du bidonville, comment est-il possible qu’un groupe qui diffuse une haine engendrant des appels aux meurtres puisse rester là chaque soir à provoquer les exilés, bénévoles et militants qui passent ?

Leurs appels à renforts attirent maintenant des identitaires venus de loin pour en découdre à Calais. Annoncée sur leur page FB, la présence samedi 19 décembre de militants d’extrême droite de Dieppe, et dimanche 20 décembre d’une vingtaine de lillois. Et le 13 décembre, c’étaient des militants du groupuscule néofasciste MAS qui s’affichaient près des « calaisiens en colère » .

La préfecture a décidé début novembre d’entraver la solidarité avec un arrêté interdisant le stationnement ou le déchargement de véhicules chemin des dunes.

La maire de Calais déclare qu’« il faut sortir les parasites de la lande », en parlant de militants pour les droits humains.

Mais aucun commentaire sur ceux qui chaque jour propagent la peur, et encouragent la violence.

Annexe :

P.S.

Vu sur l’excellent site Passeurs d’hospitalité

En complément, deux autres articles (en Anglais) sont visibles sur Calais Migrant Solidarity : ici les deux vidéos en question et là un historique des violences fascistes.

Notes

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