Bidonville : désamorçage, puis destruction
texte publié sur le blog des passeurs d’hospitalités
Mardi 23 février, l’État donne au tribunal administratif de Lille un certain nombre de garanties lui permettant d’obtenir la validation de son ordonnance d’expulsion, moyennant un certain nombre de réserves et de restrictions, comme l’engagement de procéder de manière progressive (attendu 12, page 15).
Vendredi 26 février, les ministres de l’intérieur et du logement reçoivent quelques associations. S’il est officiellement question des « centres de répit », les ministres assurent que l’évacuation du bidonville sera bien progressive et sans violence. Il s’agit de recréer le consentement qui a permis deux des trois destructions partielles du bidonville, pour construire le camp de container, et pour créer un no-mans-land (pour reprendre le terme des autorités) au sud et à l’ouest.
Lundi 29 février, la police et les bulldozers sont là pour commencer la destruction. La communication officielle annonce que seules les tentes et cabanes vides seront détruites. Dans les faits, la police et les bulldozers font déguerpir les habitant-e-s, et les cabanes ainsi vidées sont détruites. L’accès est interdit aux bénévoles et aux associations. Des arrestations de bénévoles présents dans le bidonville, parce qu’ils ou elles y vivent ou y étaient venu-e-s avant l’arrivée de la police, sont signalées. C’est grâce aux téléphones qu’ils est possible de savoir ce qui se passe et d’avoir des images (voir ici, ici et là).
La démolition du bidonville a commencé !
texte publié sur le blog de Calais Migrant Solidarity
Les flics ont commencé leur sale boulot et détruisent en ce moment les maisons des gen-t-es dans la moité sud de la Jungle de Calais. A peu près 55 cars de CRS et 200 flics avancent dans la Jungle avec les bulldozers et des ouvriers. Quelques personnes se tiennent sur leurs toits pour résister à l’expulsion.
Une personne qui était en train de filmer la police s’est faite arrêtée sans raison puis rapidement relâchée. Les flics auront quand même supprimé une partie des vidéos.
L’appel à solidarité est plus vrai que jamais. Il est temps maintenant de montrer une solidarité active avec les habitant-e-s précaires de la Jungle de Calais, habitant-e-s malgré eux puisque c’est la violence du régime des frontières qui les y a forcés.
NON AUX EXPULSIONS ! NON AUX FRONTIÈRES !