Migrations - Frontières Calais

[Calais] Pegida et la police se battent à Calais !

Ce samedi 6 février à Calais, une manif raciste de Pegida d’environ 150 personnes a été bloquée par les flics.

Calais |

Probablement „combat“ est un mot trop fort, mais aujourd’hui, pour la première fois, les patriotes français peuvent être heureux de savoir que des ressources précieuses de la police telles que le gaz CS n’ont pas été seulement utilisées contre des migrant.e.s ! C’était aussi assez rafraichissant, même si ça reste un peu bizarre, de voir la police française mettre à terre et arrêter des personnes avec des capuches noires, et cela sans que l’équipe de Calais Migrant Solidarity (CMS) doive paniquer !

Autour de 13h hier, le 6 février, environ 150 activistes de Pegida se sont retrouvés à la gare de Calais Ville afin de répandre leur message haineux. Ils étaient déçus (même si la préfecture leur avait déjà dit que la manifestation ne pourrait pas avancer) que la manifestation n’avance pas ! Avant la manifestation, Pegida attendait entre 800 et 1’000 pégidiots. Avec des chiffres de participation si bas et sans soutien visible local, cette journée a été un flop.
Il y avait des drapeaux francais et des hommes masqués portant la croix de fer, montrant que Pegida ne peut pas nier son association avec les néo-nazis. Une présence médiatique importante signifie que nous avons maintenant des images HD de nombreux fascistes et nous sommes pressé.e.s d’identifier tous ceux qui étaient présents (message aux antifas de France, Allemagne et Grande Bretagne : s’il vous plait, jetez un oeil au matériel médiatique et écrivez-nous si vous réussissez à nommer ces personnes qui ressemblent à des patates !).
Parmis les 20 arrestations annoncées on compte leader de Pegida Loïc Perdriel et la tête d’affiche, le Général Piquemal - Pegida ne pourra pas accuser des éléments solitaires des affrontements qu’il y a eu avec la police.
Malgré le déploiement policier important qui montre que la police n’est pas autant une alliée des fascistes qu’ils l’auraient espérés, l’interdiction de cette manifestation semblait être focalisée sur la soi-disante „menace à l’ordre public“ posée par une contre-manifestation. Les opposant.e.s à Pegida (personnes locales, migrant.e.s, associations et bénévoles humanitaires) ont été intimidé.e.s par la menace d’attaques de fascistes et celle du déploiement policier important. Des associations travaillant dans la jungle ont averti leurs bénévoles qu’il fallait mieux rester en dehors de la ville pendant la manifestation, freinant ainsi la possibilité d’une présence pro-migrante dans les rues.
A cette occasion, la police a partiellement contenu une présence fasciste et le spectacle rare de voir nos ennemis se battre entre eux nous a rechauffé le coeur ! Néanmoins, nous ne pouvons pas trop célébrer cela sachant que que la nouvelle interdiction de manifester à Calais sous l’Etat d’urgence sera aussi utilisée contre des migrant.e.s et des manifestations pro-migrantes, probablement avec des tactiques plus dures. De plus, la police continue de ne rien faire par rapport aux agressions répétées contre des migrant.e.s à Calais. Il y a actuellement des spéculations au sujet d’une attaque par une „milices armée“ jeudi dernier pourraient être associés avec des policier hors service.

Texte paru le 7 février sur le site de Calais Migrant Solidarity

Le rassemblement de Pediga a bien eu lieu

Malgré l’interdiction des manifestations à Calais annoncée par le ministre de l’intérieur le 3 février, et l’arrêté d’interdiction publié par la préfète du Pas-de-Calais le 4 février dans le cadre de l’état d’urgence, le rassemblement prévu par l’association Pediga France a bien eu lieu hier samedi 6 février à partir de 13h devant la gare de Calais. Quelques 150 personnes se sont rassemblées et plusieurs prises de parole ont eu lieu.

Le choses se sont tendues lorsque les manifestants ont voulu se déplacer vers la mairie. Ils ont été bloqués par les gendarmes mobiles, qui les ont repoussés, puis les manifestants ont repoussé les gendarmes mobiles. Cela s’est produit plusieurs fois. Des projectiles ont été lancés sur les gendarmes. Les sommations à se disperser n’ont pas été suivies d’effet. Les renforts de CRS qui sont arrivés ont été accueillis au cri de CRS avec nous.

La tension est encore montée lorsque le général en retraite Piquemal, ancien commandant de la légion étrangère, l’un des orateurs du rassemblement, a quitté la manifestation en intimant à ses troupes « décrocher », et qu’il a été arrêté à proximité immédiate. La police a gazé les manifestants qui protestaient. On est alors passé de « CRS avec nous » à un vocabulaire moins tendre adressé à la police.

Une partie des manifestants se sont dispersés ou se sont éloignés au-delà du dispositif policier. Un groupe a fait exploser des pétards sur un parking voisin. La police a chargé et arrêté plusieurs personnes. Il semble que d’autres personnes aient été arrêtées en dehors de la manifestation.

Malgré la tension, au rond-point le plus proche, des manifestants discutent avec des CRS. Vers 14h30, des groupes sont encore rassemblés devant la gare, avec des drapeaux. Ils quittent progressivement les lieux. Certains vont se rassembler devant le commissariat pour demander la libération du général en retraite. Ils y étaient encore à la tombée de la nuit.

D’autres se sont dirigés vers le bidonville à proximité duquel ils ont été vus bavardant avec les CRS en faction.

La vraie inquiétude des bénévoles est la possibilité de violences sur des exilé-e-s de la part de groupes d’extrême-droite venus pour le week-end. Pour l’instant pas de nouvelles dans ce sens, espérons donc que la nuit aura été calme.

Il semblerait que l’intention des autorités n’était pas d’empêcher le rassemblement de Pediga, tout au moins la police ne s’en est-elle pas donné les moyens, mais de procéder à des arrestations. La venue à Calais du nouveau ministre de la justice a été annoncée pour ces prochains jours, et des condamnations en comparution immédiate de militants d’extrême-droite pourraient être un moyen de blanchir médiatiquement les autorités d’État de leur passivité par rapport à la montée des violences racistes dans le Calaisis depuis deux ans.

Sachant que le problème n’est pas tant la manifestation de Pédiga que les agressions commises par de petits groupes visiblement bien organisés, et la fraternisation de plus en plus évidente entre militants d’extrême-droite et policiers.

Texte paru le 7 février sur le blog des Passeurs d’hospitalités

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