Depuis novembre dernier, un soulèvement a balayé toute la France. Chaque week-end, plus de 100 000 personnes sont dans la rue dans toute la France. Le mouvement des Gilets Jaunes a commencé par des protestations et des blocus contre les taxes sur le gazole et est devenu l’une des luttes de classe les plus fortes et les plus combatives contre le système politique français et ses fondements.
Les Gilets Jaunes sont exemplaires face à la crise que traversent les rapports de force existants. La politique de Macron montre l’arrogance avec laquelle la bourgeoisie poursuit son attaque contre le prolétariat. Avec la menace constante des forces réactionnaires derrière eux, les dirigeants ont perdu toute retenue. Macron, par exemple, a annoncé des taxes sur le diesel en faveur de la bourgeoisie juste après les réductions d’impôts, ce qui aurait durement frappé la classe ouvrière.
Mais les Gilets Jaunes soulignent aussi la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les réformistes et les syndicats. Les réformistes et les syndicats ne pouvaient et ne voulaient pas s’opposer aux attaques de la bourgeoisie.
Les Gilets Jaunes ont creusé un fossé dans cette crise de l’ancien régime. Avec eux, une nouvelle partie du prolétariat a pris la parole - radicale, militante et surtout avec une volonté déterminée de persévérer. Les Gilets Jaunes ont réussi à faire ce que les grandes campagnes syndicales n’ont pas réussi à faire. Ils étaient les seuls à faire preuve d’une telle force qu’ils pouvaient défier le pouvoir du gouvernement. Bien qu’il s’agisse de manœuvres tactiques, Macron a dû répondre à la pression de la rue et retirer partiellement ses plans.
Le mouvement des Gilets Jaunes n’est donc plus seulement un mouvement avec des revendications économiques, mais une force politique.
Toutes les tentatives du gouvernement pour ébranler ce mouvement ont échoué : Les tentatives d’intégration par le biais de pourparlers avec les “dirigeants” ont été rejetées. La proposition d’orienter le mouvement vers la politique parlementaire et d’établir des listes électorales est restée lettre morte. L’influence des forces fascistes et réactionnaires dans le mouvement est encore et toujours repoussée. Les mensonges des médias bourgeois sur la diminution du nombre de protestations et la stigmatisation élitiste du mouvement en tant que protestation réactionnaire ennuyeuse ne révèlent que la distance qui les sépare des expériences de la population en lutte. Le mouvement n’est pas impressionné et capture de nouvelles personnes semaine après semaine, s’organise et devient plus politisé. Il capte différents points de convergence sociaux et politiques, se comporte à leur égard et est en lien avec les luttes de classe les plus diverses (par exemple la solidarité avec les grévistes en Amazonie, la lutte contre le racisme, la pratique anti-fasciste, etc.
Bien sûr, Macron s’appuie d’autant plus fortement et impitoyablement sur la répression la plus totale. Le mouvement doit être supprimé par la force. Pendant ce temps, les victimes sont nombreuses, le nombre de blessés se compte par centaines. Ce soulèvement est brutalement repoussé d’en bas. Les lanceurs de projectiles en caoutchouc de la société suisse B+T jouent leur rôle dans ce contexte. Nombre d’entre eux ont été grièvement blessés lorsque la police française a tiré à bout portant sur les manifestations, visant la tête. Avec les flashballs et les matraques, ce sont probablement les armes qui blessent le plus. C’est pourquoi nous avons choisi cette entreprise qui, avec ses exportations d’armes, fait figure d’exemple dans le secteur de l’armement en Suisse et nous l’avons attaquée.
Pour une perspective révolutionnaire !