La COP21 (21e conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique) aura lieu entre le 28 novembre et le 12 décembre 2015. Ce ballet luxueux réunira entre autres les principales acteurs responsables des émissions de gaz à effet de serre : dirigeants d’Etats et lobbyistes à la solde de multinationales qui repeindront de vert leurs pratiques destructrices. Il va sans dire que cela n’aboutira à aucun résultat au vu de la gravité de la situation actuelle, tant au niveau environnemental que social. Les conférences passées le démontrent, comme à Varsovie en 2013 lorsque les grandes associations traditionnelles telle que Greenpeace ou WWF avaient quitté les négociations, dénonçant de fait la mainmise des multinationales et de leur doctrine capitaliste sur le processus. La liste des sponsors de la COP21 - Air France, BNP Paribas, Suez, Renault Nissan, Engine, EDF - n’en est que la preuve la plus tangible !
Ainsi, en plus du fait répandu que le réchauffement climatique s’accélère et dépassera probablement les deux degrés, du fait de la consommation excessive de pétrole et de gaz notamment - ce qui serait un désastre irréversible - les expertes de la question environnementale s’accordent à dire que nous sommes actuellement en train d’épuiser la plupart des ressources que nous consommons et utilisons. L’eau, les sols, mais aussi de nombreux métaux rares tels que le lithium, le cobalt ou le cuivre qui pourraient s’avérer forts utiles aux générations futures. Mais ce n’est pas tout : ce système capitaliste, qui en plus de détruire l’envrionnement, reproduit, pour assurer sa survie, un schéma de privilèges où les rapports de domination et les inégalités perdurent. Ainsi, le racisme, l’esclavage, le (néo)colonialisme, le (néo)impérialisme liés au capitalisme permettent et ont permis aux pays riches d’exploiter les pays du Sud et ainsi les priver d’une protection adéquate face au basculement climatique, provoquant notamment déplacements migratoires forcés. Le même schéma vaut pour la domination des hommes sur les femmes, ou de l’être humain sur la nature. Tous ces constats nous poussent à croire que nous arrivons à un point de rupture, que le capitalisme ne pourra, pour des raisons environnementales et sociales, plus perdurer.
En Suisse, notre consommation est 3,5 fois plus grande de ce qu’elle devrait être si l’on voulait avoir un rythme “soutenable”. La Suisse a donc une énorme responsabilité dans la crise climatique et c’est bien la dynamique capitaliste de notre système économique qui en est la cause. La croissance, la consommation comme échappatoire, la compétition, couplé à la propriété privée capitaliste ont réussi à s’imposer de manière extensive. Nous vivons dans une société avec de plus en plus de gadgets et de besoins inutiles, en déconnexion totale entre ce que l’on produit et ce que l’on consomme. Le discours dominant a fait là un fort beau boulot en nous obligeant à voir l’avenir à travers voitures électriques, appareils ménagers de catégorie A et tomates bio du mois de décembre. La COP21 ne consistera qu’en une accentuation de ces politiques qui ne s’attaquent en aucun cas aux racines du problème : le productivisme, la propriété privée des moyens de production et le maintien des rapports de domination.
Il nous faut donc une rupture rapide afin de nous extraire de ce système pervers. C’est pourquoi nous croyons essentiel de participer aux mobilisations qui auront lieu à Paris.
Non pas pour forcer la main aux négociatrices, mais principalement pour créer un mouvement social fort, constitué d’individus d’horizons différents qui répondent à d’autres logiques. Paris est une occasion à saisir pour nous rencontrer, échanger et développer des alternatives à la société capitaliste que nous connaissons. Ainsi, une ferveur populaire grandit, une optique de contestation et de création apparaît : de grandes mobilisations de masses, des occupations de places, les “climate games”, la convergence des ZAD, des espaces de débat et d’apprentissage s’organisent afin de contrer la grande messe médiatico-capitaliste de la COP21. La commune de Paris a existé il y a 144 ans, elle refleurira en cette fin d’année !
Nous refusons l’idée que le seul système économique possible soit le capitalisme, nous refusons de croire que les hommes et les femmes sont des êtres économiquement rationnels et détachés de tout aspect social, nous refusons de considérer la nature comme seule opportunité économique infinie, nous refusons la fausse idée que seule une organisation hiérarchique de la société est possible, nous refusons la primauté de la propriété privée sur les moyens de production !
Nous irons à Paris en décembre pour toutes les raisons évoquées ci-dessus et nous appelons toutes les personnes motivées à participer à nous rejoindre, à s’organiser et lutter dans un même but : la fin d’un système économique destructeur et la création d’une société nouvelle émancipatrice et heureuse au sein de laquelle les rapports de domination et les privilèges sont absents.
Nous avons créé le Collectif Genève COP21, joignable à l’adresse suivante : collectifgenevecop21@riseup.net, qui se donne pour objectif de faciliter la mobilisation anticapitaliste au sein du bassin genevois. Une réunion sera bientôt proposée. N’hésitez pas à nous envoyer un mail si vous êtes intéressées !
“La COP21 sera sociale ou ne sera pas !”
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