L’accès à la place pour les environ 5000 participantEs s’est fait sans trop d’encombres, ormis les fouilles auxquelles tout le monde a du se soumettre. Tous les accès de la place étaient bloqués par des cordons de policierEs, nous n’avions donc d’autres choix que de nous mettre en branle en rond et sans trop de perspectives de faire du bruit dans Paris.

Après s’être fait bloquer dans une rue d’environ 100m que la police avait délibérement laissée vide, probablement pour cerner celles et ceux qui étaient en première ligne, sans succès, la “manif” a continué à marcher en rond sur la place jusqu’à ce que des manifestantEs s’affrontent avec les flics. On sait pas trop qui a commencé mais là n’est pas tellement l’important. Le but était de pouvoir marcher autrement qu’en rond, et donc devoir faire une percée dans les barrages de police, la place étant encerclée. On peut discuter de la stratégie d’envoyer des objets plus ou moins dangereux sur les flics : dans tous les cas impossible d’exercer notre droit à manifester.

Finalement on s’est retrouvés face aux flics qui nous repoussaient tout le temps un peu plus à coup de lacrymos et de matraque. L’ambiance était alors bien plus pacifiste. Slogans, clowns,fleurs, sit-in... Pourtant les flics n’ont rien voulu entendre et ont réussi à nous retrancher (environ 300 personnes) dans 100m carrés. Ils venaient de temps en temps pour matraquer à tout va afin d’emmener les militantEs, de manière plus ou moins arbitraire, unE par unE. À bout, ils ont lâché l’affaire en nous autorisant à partir sans contrôle d’identité. C’était pas leur décision mais le fruit d’une négociation permise par le rapport de force tenu grâce à la solidarité dans notre camp. Au moins une autre “nasse” a aussi eu lieu, sous le même schéma.

On pourrait en dire plus, il y’a d’autres témoignages et infos sur anticop21.org, automédia de référence en ce qui concerne les mobilisations contre la COP21.

Quelques slogans de manif :
“appelez la police, on est séquestré”
“si t’es fier d’être policier frappe dans tes mains”
“c’est à babord qu’on gueule qu’on gueule...”
“protégez le climat et pas le capital”
“caca, pipi, cacapipitalisme”
“état d’urgence, état policier, on nous enlèvera pas notre droit de manifester”
“liberté !”
“sans armes, sans haine et sans violence”
etc...

L’ambiance était chouette malgré les matraques et la pression des flics. La journée s’est soldée par plus de 200 interpellations dont une peine de trois mois ferme sans mandat de dépôt et 1000 euros d’amende pour une autre personne.

À coté de ça, les perquisitions et interpellations contre les militantEs liéEs à la mobilisation anticop21 s’amplifient, assignant à résidence des personnes jusqu’à la fin de la cop, avec surveillance policière ; descente dans les squats pour fouiner, trouver des “armes”, faire peur... L’état d’urgence n’est finalement qu’une bonne opportunité pour museler la contestation, interdire les rassemblements politiques tout en autorisant les manifestations commerciales comme le marché de Noël... Il est très clair pour nous que l’état et la police défendent les intérêts du capital et des puissants, et en tous cas pas ceux de la planète terre. On le voit, on le vit, physiquement et psychologiquement.

Et pour celleux qui n’ont vu que les gens s’insurger contre les “black blocs” qui lançaient des bougeoires, voyez la vidéo des flics qui marchent délibérément sur le mémorial. Comme quoi il y a plusieurs informations pour le même évènement.

https://paris-luttes.info/retour-sur-la-journee-de-lutte-du-4353

Nos meilleures salutations.

Le Collectif Genève Cop21