Le gouvernement grec fait d’une pierre plusieurs coups en tentant de démanteler Exarcheia. Evidemment, le quartier est une gêne pour le pouvoir et pour l’exercice du maintien de l’ordre. Mais le quartier représente plus que ça : non seulement il permet aux militant.e.x.s de s’organiser, mais il contient également des ennemi.x.e.s politiques, comme le groupe d’activistes Rouvikonas. Les squats et autres collectivités sont d’autant plus dérangeants qu’ils parviennent, du moins en partie, à enrayer la logique marchande néo-libérale de l’habitat, en prouvant qu’il est possible de vivre sans payer de loyer ou presque, tout en accueillant des personnes que le gouvernement juge illégitimes.
La répression systématique par les Etats des squats et lieux de vie libertaires est donc une entrave aux nouvelles formes de vie collectives et solidaires qui représentent aujourd’hui une alternative concrète au capitalisme et aux formes de vie individualistes qu’il produit. C’est pourquoi nous témoignons notre solidarité aux camarades d’Exarcheia qui se battent pour l’autogestion, ainsi qu’à tous les lieux de résistance existants ou en devenir, des ZAD aux squats, de Porteous à La Borie, du Marais à Malagnou.
Parce qu’elle nous appartient, nous la revendiquons, et nous ne la lâcherons pas. La rue est à nous, prenons la ville !
« Au vu des violences policières quotidiennes qui s’intensifient depuis le début de l’occupation du quartier rebelle et solidaire d’Athènes :
« NOUS ALLONS BIENTÔT AVOIR DES MORTS À EXARCHEIA »
Cette phrase, beaucoup la prononcent ce matin, dans un coin du quartier où nous avons déjeuné à quelques uns, en faisant le point sur la situation. Un vieux compagnon anarchiste est convaincu que nous allons revivre 1985 ou 2008. Ces années-là, un jeune militant avait été assassiné par un policier, provoquant à chaque fois des émeutes très importantes. En décembre 2008, le pouvoir avait tremblé. Plus de 300 banques et magasins de luxe avaient brûlé. Le parlement avait été assiégé.
Aujourd’hui, l’ambiance n’est plus la même dans la société, mais la lassitude est à son comble. Quelque chose couve. Comme une douleur dans le ventre.
Les forces d’occupation du quartier multiplient les violences quotidiennes sur les migrant.es, les militant.es locaux, les solidaires venu.es d’autres pays et, plus récemment, un couple gay. Dans le nord-ouest du quartier quadrillé par la police (cf. carte), la situation devient très compliqué, notamment pour le squat Notara 26 qui est au milieu de la zone en question, quasiment encerclé par les postes de surveillance policière. C’est dans cette zone qu’un couple gay vient d’être frappé par des policiers de surveillance. C’est également dans cette zone que des fascistes ont été repérés à côté des flics, par exemple avec des tee-shirts des supporters néonazis de Rome et des identitaires de Defend Europe ».
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