Luttes indépendantistes - impérialisme Répression

Un exercice d’antiémeutes sous l’oeil de Titi dans le port de Barcelone.

Des miliers d’agents de la Police Nationale attendent des ordres et mènent une vie discrète à bord des navires Rhapsody et Moby Dada à Barcelone, et du ferry Azzura dans le port de Tarragone.

Catalogne |

L’opération policière ordonnée par Mariano Rajoy contre le référendum du 1er octobre constitue le plus grand déplacement d’antiémeutes de l’histoire de l’Etat Espagnol depuis 1978. Les chiffres ne peuvent être précisés - compte tenu de l’hermétisme informatif du Ministère de l’Intérieur- mais les trois navires contractés par le ministre Juan Ignacio Zoido qui se trouvent amarés dans les ports de Barcelone et Tarragone ont une capacité de 5’000 personnes.

Là-bas y résideront durant quinze jours les agents de la Police Nationale. Un nombre similaire d’effectifs de la Guardia Civil sont logés dans une quinzaine de grandes casernes sous la supervision des quatre commandements provinciaux catalans de la Benemèrita (autre nom de la Police Nationale). Le contingent est si extraordinaire que pratiquement toutes les préfectures et commandements provinciaux de l’Etat Espagnol sont restées sans effectifs. Ce dimanche dans la province de Saragosse, il y avait seulement 30 policiers disponibles pour protéger une assemblée de centaines d’élus de Podemos et leurs alliéEs assiégéEs par une concentration de militants d’extrême droite.

La localisation exacte des navires dans l’enceinte portuaire n’est pas anodine. Ils se trouvent ancrés à l’endroit le plus caché des installations portuaires, sans vision directe depuis les quartiers habités de la ville, protégés par la montagne de Montjuïc et avec un accès direct à la route.

Dès le premier jour ils se sont trouvés face à l’hostilité des arrimeurs, remorqueurs et une grande partie des professionnelLEs qui travaillent dans l’enceinte. Les soutiens, eux, sont venus de l’extreme droite. Ce dimanche un groupe de phalangistes s’est approché du périmètre portuaire, avec des drapeaux espagnols, des bouteilles de vin et des caisses de nourriture pour les policiers. Le groupe solidaire - dirigé par l’organisation ultra Somatemps - s’est baptisée du nom « Socorro Azul », en référence à l’entité phalangiste qui durant la guerre civile soutenait les partisans du coup d’Etat qui se trouvaient en territoire républicain.

A l’intérieur des navires la vie se passe en toute discrétion. De temps en temps apparaît un policier qui salue ses collègues qui se trouvent à quai. Les caméras de la Directa ont pu capter un des antiémeutes saluant le bras tendu, rappelant la forme de salut des fidèles du régime de Franco.

Hier dans la soirée, l’équipage d’un des navires, le Moby Dada, a déroulé de grandes bâches de plastique pour censurer l’image de Titi et du reste des personnages de Looney Toons dessinés sur les côtés du ferry, qui normalement est destiné à des croisières avec des enfants. Sur les réseaux sociaux la réponse ne se fait pas attendre. L’étiquette #FreePiolín est devenu un sujet populaire mondial. En attendant, les antiémeutes s’entraînent à terre, en vêtements sportifs, à l’intérieur de l’enceinte portuaire. Ils attendent l’ordre de se déployer.

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