Depuis qu’Erdoğan a pu assurer sa domination exclusive grâce aux élections présidentielles de mai, sa clique au pouvoir a intensifié sa guerre d’extermination dans tout le Kurdistan, ne reculant devant rien. Dans les montagnes libres du sud du Kurdistan, l’armée turque effectue plus de 50 raids aériens par jour, au cours desquels notre ami Azad Şerger – Thomas S. – originaire d’Allemagne, est tombé avec Asya Kanîreş et Koçer Medya le 15 juin à Xakurke. Le Rojava est également attaqué quotidiennement par les drones et les alliés islamistes de la Turquie. Depuis les invasions de 2018 & 2019 dans le nord-est de la Syrie, ces derniers occupent Efrîn, Serêkaniyê & Girê Spî, ouvrant silencieusement la porte à la réorganisation de l’État islamique.
Rien que depuis début juin, plus de 20 personnes ont été tuées par des drones turcs, un hôpital a été bombardé à Tel Rifat et le nombre de frappes de drones a dépassé les 200 au cours des 3 dernières années rien qu’au Rojava. De Dêrik à Şehba, il n’y a guère d’endroit qui n’ait pas été touché. Les attaques sont alors dirigées de manière ciblée contre les représentants des structures d’autogestion, les membres des forces d’autodéfense, ainsi que la population civile. Ce type de guerre poursuit un objectif clair : dès que des personnes participent d’une manière ou d’une autre à l’autogestion, elles courent le risque d’être elles-mêmes victimes d’une de ces attaques. L’État turc tente ainsi systématiquement de saper la confiance de la population dans l’autogestion et de plonger la société dans un état de peur permanent par sa terreur.
Il n’est pas surprenant que la technique des drones qui terrorisent le Rojava provienne en grande partie d’Allemagne : Ils volent avec des capteurs du groupe d’armement allemand Hensoldt, les ogives “intelligentes” des missiles ont été construites sous la direction de l’entreprise allemande TDW Wirksysteme de Schrobenhausen, en Bavière, et sont pilotées par la technique de l’entreprise néerlandaise Kendrion, dont les sites de production mortels se trouvent à Villingen-Schwenningen. Le 20 juin, l’un de ces drones de combat a également assassiné Yusra Derwêş, Lîman Şiwêş et Firat Tuma – deux pionnières de la révolution des femmes et leur conducteur. Yusra Derwêş était la coprésidente du canton de Qamişlo, Lîman Şiwêş sa représentante. Le fait que des pionnières du mouvement féministe soient la cible de drones turcs et d’assassins des services secrets turcs n’est pas nouveau. Elles sont assassinées en raison de leur rôle dans la révolution des femmes et dans la construction du projet démocratique du Rojava. Elles sont assassinées parce qu’elles sont un symbole de la résistance des femmes contre le fascisme. Elles sont assassinées pour envoyer un avertissement à toutes les femmes qui s’organisent et luttent contre le fascisme. Leurs assassinats nous montrent l’énorme violence que le patriarcat exerce contre les femmes qui se défendent. C’est pourquoi nous devons poursuivre, uniexs, la résistance des femmes assassinées – défendons la révolution pour laquelle elles ont lutté et dans laquelle elles nous ont montré le chemin de la liberté !
Il y a quelques mois encore, les photos de groupe avec le slogan du mouvement de liberté kurde “Jin, Jîyan, Azadî” étaient le motif photographique le plus populaire chez les politiques Berlinoises – notamment chez les Verts. Mais lorsqu’il s’agit de la guerre que mène la Turquie contre le mouvement féministe qui a forgé ce slogan, ils se murent dans le silence. L’hypocrisie de cette politique se manifeste notamment par le fait qu’Annalena Baerbock a posé pour une photo avec son nouvel homologue turc Hakan Fidan le lendemain de l’assassinat de Yusra Derwês et Lîman Şiwêş. Ce même Hakan Fidan, qui était auparavant le chef des services secrets turcs, n’était pas seulement responsable de la livraison d’armes à Daesh, mais aussi de l’assassinat de Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez à Paris en 2013, sans parler des innombrables autres crimes de guerre et crimes contre les droits humains commis dans tout le Kurdistan.
Une chose est sûre : nous ne fermerons pas les yeux sur la complicité de nos gouvernements ! Défendons aujourd’hui le Kurdistan avec l’esprit de résistance du mouvement des femmes ! Pour l’anniversaire de la révolution qui a commencé le 19 juillet 2012, nous appelons à passer à l’action ! La guerre au Kurdistan, les attaques de drones contre le Rojava, les féminicides contre le mouvement des femmes kurdes ne peuvent être brisés que par une volonté unie.
C’est pourquoi vous devez vous préparer pour les Journées internationales d’action du 17 au 23 juillet. Nous vous appelons à réagir aux attaques, à faire des Die-in dans les lieux publics, à informer sur les réalisations au Rojava, à organiser des célébrations pour l’anniversaire de la révolution et à rendre hommage à ceux qui sont tombés ! Donnons une réponse appropriée à ces attaques ! Arrêtez la guerre des drones sur le Rojava !
Vive la solidarité internationale !
Jin Jiyan Azadî !
Şehîd Namirin !