Le collectif Wassertropf (Goutte d’eau), qui a provoqué un dégât des eaux dans le camp fédéral d’asile de Kappelen près de Lyss, a donné une interview en février 2020. C’est attaque contre le régime d’immigration raciste Suisse avait pour objectif d’empêcher l’enfermement et l’isolement dans ce camp.
Il aura fallu trois mois pour que le Berner Zeitung daigne écrire quelque chose sur le sujet et cette attaque. L’article est disponible ci-dessous. Ce manque d’intérêt est révélateur de l’intérêt de l’État. Aucun commentaire sur l’attaque, qui a même été tenue complètement sous silence jusqu’ici. De nombreuses attaques de ce type, mais aussi des émeutes dans les camps et les prisons, ont également été passées sous silence.
Il est clair que l’État et les acteurs du régime d’asile ne veulent pas faire de publicité pour de telles actions ou d’autres formes de résistance. Et pour cela, il est d’autant plus important que les acteur/ices de la résistance contre cette machinerie d’asile ne participent pas à cette répression du silence et parlent de leurs résistances. Qu’importe si les formes d’actions ressemblent à celle citée plus haut ou qu’elles soient fondamentalement différentes. Si nous voulons être un mouvement d’émancipation fort, il serait absurde de nous distancer de ces dernières seulement parce que nous nous organisons différemment ou que nous avons d’autres approches. Il est important de mener des discussions, d’échanger des idées et des critiques.
En ce temps de Corona, les revendications de fermeture et/ou d’évacuation de camps d’asile et de prisons reviennent sur le devant de la scène. Les camps d’asile ne sont pas seulement problématiques pendant la pandémie. Ces camps sont violents ce sont des espaces de contrainte et de violence. Nous pouvons y réagir par le sabotage, des protestations régulières devant les camps, des banderoles, des textes, des révoltes à l’intérieur ses camps peuvent aussi éclater, etc.
Durant des „situations d’urgence“ comme celle que nous vivons actuellement, nous disposons de différents moyens d’action et nous pouvons oeuvrer à la poursuite et l’intensification de nos luttes. Nous ne devons pas nous reposer sur cette situation d’urgence. Les réactionnaires - c’est-à-dire l’État, la répression et l’économie capitaliste - ne se reposent pas non plus. Ils en profitent pour renforcer leur pouvoir et leur domination.
Nous voulons la fermeture immédiate des camps et des taules.
#stayfree_notinprison ?#LeaveNoOneBehind
Colère et solidarité !
Article de la BernerZeitung
Des dommages incertains
Les réponses des autorités fédérales aux questions de notre journal montrent à quel point celles-ci évitent de parler de l’attaque de février. Ces réponses ne sauraient être plus concises. L’Office Fédéral des Constructions et de la Logistique (OFCL) écrit qu’en particulier les revêtements de sol, les surfaces murales et les installations techniques auraient été touchés. L’ampleur des dommages financiers ne serait en revanche - après deux mois - pas „définitivement“ quantifiable. Ce qui est sûr, c’est qu’avant son ouverture en été 2018, 29 millions ont été investis par l’État dans le centre de Kappelen.
La date de réouverture des portes du centre n’est pas certaine non plus. Au moment de l’attaque, des travaux de rénovation et d’extension étaient en cours. Jusqu’en 2021 la capacité du centre aurait dû être élevée à 270 personnes pour le cas où les demandes d’asile augmenteraient à nouveau.
L’attaque aurait eu lieu dans un bâtiment où les travaux de rénovation n’avaient pas encore commencé. Il reste néanmoins incertain si les délais pourront être tenus. Dans tous les cas, le Secrétariat fédéral de Migration a porté plainte.
D’autres attaques ont eu lieu à Bâle
Le Secrétariat d’État n’est pas seul à être confronté à de telles actions. D’après nos recherches, l’attaque sur le centre d’asile à Kappelen en février n’est pas la seule commise par des activistes d’extrême gauche. Fin aout 2019, selon une lettre de revendication sur Barrikade.info, des inconnus ont mis feu à la voiture d’un bureau de planification électrique qui participerait au projet de restructuration. Une attaque à la peinture et à la colle sur le bureau d’architecture responsable a suivi en septembre.
Les deux entreprises ne préfèrent pas se prononcer. Elles ont en tout cas toutes les deux porté plainte contre X. Le gouvernement fédéral ne veut pas non plus s’exprimer au sujet des entreprises qui participent à ses projets. On ne donne pas de commentaires sur les incidents. „En outre, ni le secrétariat de migration ni la police ne fournissent des informations sur les mesures de sécurité prises“ dit le service des communications.
Les attaques dans le canton de Berne ne sont pourtant pas un phénomène unique. Ces dernières années, plusieurs incidents de ce type ont eu lieu dans d’autres régions. En 2018, à Bâle par exemple, il y a eu une série d’attaques sur des entreprises de bâtiment, des bureaux d’architecture et d’autres entreprises impliquées dans la construction d’un centre d’asile.
Les activistes d’extrême gauche critiquent l’isolement des demandeurs d’asile dans les centres, ainsi que les „pratiques d’expulsion racistes“. Les entreprises, elles, sont dans le collimateur parce qu’elles feraient des affaires avec cette politique.