Mardi 22 septembre 2020, nous étions des centaines d’exiléEs dont des militantEs exiléES du Linken Poc, collectif antifasciste, à prendre la rue à Berne. Nous nous sommes réuniEs vers la Reitschule et la manifestation s’est dirigée vers le Palais fédéral. Nos mots d’ordre étaient : « non à l’isolement dans les Centres de Rétention Administrative », « oui au droit de rester sur le territoire », « non aux contrôles policiers racistes et au renvoi des exiléEs".
Nous manifestions contre un système qui est profondément raciste, et méprisant des droits humains. Nous demandons l’arrêt de l’isolement appliqué actuellement à l’encontre des demandeurEUSEs d’asile et le droit de rester sur le territoire suisse pour touTEs !
Dès le départ, la manifestation a été attaquée par la police de Berne. Des gaz lacrimogènes, des lances à eau et des tirs de LBD ont été utilisés par la police contre cette manifestation pacifique.
Plusieurs personnes ont été blessées et certaines ont du être évacuées à l’hôpital. Nous condamnons fermement ce comportement de la police.
Nous avons résisté à la violence policère et avons continué la manifestation. Après que la police a essayé plusieurs fois de nous arrêter violemment, les manifestantEs pour le climat nous ont rejoints en solidarité à la place fédérale. Nous formions alors une grande manifestation et sommes alléEs ensemble au Palais fédéral. Cela montre bien que la solidarité et la résistance sont plus forts que la violence d’État et la violence policière !
La violence policière nous indigne parce que la manifestation était pacifique, parce que personne - même marginalement - n’a exercé une quelconque violence. C’est la police qui s’est opposée avec violence à nos revendications pour plus de droits et de reconnaissance. C’est bien le Parlement qui est responsable du racisme et du mépris contre lequel nous nous élevons, car c’est celui-ci qui a demandé, par une lettre une réponse ferme aux manifestantEs.
L’État entretient, par les centres de rétention administrative, les contrôles policiers et les prisons, un système raciste et violent. C’est ce système qui doit défendre les privilèges des SuissesSSEs et cela se fait au prix de la négation de la dignité des exiléEs.Alors que ce système est une facette du système raciste qu’est la « Suisse », la répression politique en est un autre. Nous avons toutefois montré que nous savons nous défendre et que nous continuerons à nous battre pour nos droits !
Face à la montée du racisme, l’État réagit en encourageant une violente répression. La sentence draconienne de lundi dernier, 8 mois d’emprisonnement pour la participation à une manifestation antifasciste, le montre bien ! L’offensive face à notre manifestation autogérée, organisée par des exiléEs à Berne trahit aussi ceci : l’État a peur des masses que celui-ci exclut de la société, des institutions et qu’il prive de leurs droits quand ces masses s’organisent et se défendent.
Quand nous luttons contre le racisme – la domination et l’exploitation des exiléEs, des BIPOC (black, Indigenous and people of color) et des migrantEs – nous luttons aussi contre le changement climatique résultant de l’exploitation de la nature.
Quand nous luttons contre l’Impéralisme, nous luttons aussi contre le patriarcat. La lutte contre la transphobie va de paire avec la lutte contre le colonialisme. La lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie fait partie du même combat que la lutte pour l’avortement et contre l’homophobie. Et la lutte contre l’exploitation des migrantEs reste une lutte contre le capitalisme. C’est en se révoltant contre toute forme d’exploitation que le système de la domination vacillera. La Révolution est intersectionnelle !
Nous lutterons pour nos droits et contre toute forme d’oppression !
Non à l’isolement !
