Migrations - Frontières

La frontière tue, l’Etat complice

Un mort de nouveau à la frontière. Diffusion du tract distribué à la manifestation du 31/10/2023

Dans la nuit du 27 au 28 octobre 2023, la police a traqué un groupe de quatre personnes parti de Clavière vers 4h du matin.
Après une course poursuite, deux d’entre eux ont été arrêtés, tandis que les deux autres se sont retrouvés seuls et perdus dans la montagne sans téléphone, et donc sans gps, traqués par la police. Après s’être cachés et avoir marché pendant deux jours, ils ont fini par retrouver – vers 1h du matin le 29 octobre 2023 - un chemin longeant une falaise. Yusef a chuté de plusieurs dizaines de mètres sous les yeux de son ami. Son corps a été retrouvé près du pont d’Asfeld, à l’entrée de la vieille ville de Briançon. Son ami est resté toute la nuit en haut de la falaise, jusqu’à l’intervention des secours vers 11h du matin le même jour.

C’est la deuxième personne tuée par la police ce mois-ci , celle ci faisant de la rétention d’informations, nous ne connaissons toujours pas l’identité de la victime retrouvée dans la rivière de la Cerveyrette, vers Cervières le 14 octobre 2023. Une personne en exil est également décédée en août d’une hypothermie, c’est une situation qui n’était jamais arrivée au préalable en cette saison.

Depuis mai juin, Darmanin multiplie des annonces sur le renforcement du dispositif policier à la frontière franco-italienne, à Vintimille, et ici à Montgenèvre. L’objectif annoncé serait de doubler les effectifs policiers, douaniers, gendarmes et militaires de sentinelles. Le maire de Briançon, Arnaud Murgiat se fait le relais de cette volonté politique de rendre « étanche » et infranchissable la frontière avec l’Italie.
Nous avons effectivement constaté une augmentation de la présence policière en ville comme en montagne.
Durant 2 semaines en septembre, une vague de répression a eu lieu à Briançon même. Les arrestations et les OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) se sont enchaînées, sans respect des droits lors des vérifications d’identités et garde-à-vue : impossibilité de voir un médecin, refus d’accès à un avocat ou à un traducteur...
Au delà du nombre, la répression est de plus en plus violente dans la montagne, les policiers commettent des actions illégales en toute impunité : guet-apens, courses poursuites, menaces, propos racistes, vols... Tout ça avec des moyens technologiques onéreux (drones, véhicules 4x4, jumelles thermiques, etc). Le coût annuel du déploiement des forces mobiles à la frontière franco-italienne avoisinerait les 188 millions d’euros.

La répression pousse les personnes à se mettre dans des situations de plus en plus dangereuses pour tenter d’échapper à la police. Elles empruntent des chemins plus hauts, plus escarpés et bientôt enneigés, dépassant souvent les 2500 mètres d’altitude. Les personnes se perdent, jusqu’à passer plusieurs nuits en montagne. Les chutes sont donc plus fréquentes, le nombre de personnes arrivant blessées et en hypothermie à Briançon augmente. L’hiver arrivant, notre inquiétude est grandissante.

Nous dénonçons ces pratiques policières meurtrières émanant d’une politique raciste et dite sécuritaire.

En solidarité aux familles et ami.es des victimes et à toutes les personnes subissant les violences des frontières.

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