Migrations - Frontières

Val di Susa - Briançonnais : Appel à soutien !

Depuis maintenant plus de 5 ans, la frontière entre Clavière (it) et Montgenèvre (fr) est le théâtre de nombreuses tentatives de passage de frontière par des personnes en exil ainsi que d’une solidarité qui tente par différents moyens de faire preuve d’humanité afin d’éviter de trop nombreuses tragédies. De son côté l’Etat renforce sans cesse la répression de toutes ces personnes et continue à mettre en place des politiques de plus en plus conservatrices.

France - Italie |

Depuis maintenant plus de 5 ans, la frontière entre Clavière (it) et Montgenèvre (fr) est le théâtre de nombreuses tentatives de passage de frontière par des personnes en exil ainsi que d’une solidarité qui tente par différents moyens de faire preuve d’humanité afin d’éviter de trop nombreuses tragédies. De son côté l’Etat renforce sans cesse la répression de toutes ces personnes et continue à mettre en place des politiques de plus en plus conservatrices.

Quelques nouvelles récentes

Après l’évacuation du CESAI (refuge pour les personnes de passage dans la vallée qui se trouvait à Gap et ouvert en 2018) en août dernier, c’est au tour de Oulx de subir les foudres de la répression systémique.
Ce 23 mars, la Casa Cantoniera occupée depuis 2018 à Oulx (Italie) a été expulsée. À l’intérieur, plus de soixante personnes, dont plusieurs familles. Malgré la pandémie et les zones rouges, une fois de plus, l’État n’a eu aucun problème à jeter les gens à la rue, dans le but de détruire une réalité solidaire et d’affaiblir la lutte à la frontière.

Côté français, le refuge solidaire qui permettait jusque-là aux exilé.e.s de se reposer et de se ressourcer après leur traversée perilleuse est sommé de quitter ses locaux actuels à la fin avril sans qu’il y ait une solution de relogement.

De son côté le groupuscule facho Génération Identitaire a été dissous le matin du mercredi 3 mars lors du conseil des ministres. Cette décision faisant suite aux annonces de Darmanin (ministre de l’Intérieur français) faites en janvier en réaction à une opération menée par le groupe dans les Pyrénnées. Un coup marketing “progressiste” pour un gouvernement qui s’est souvent montré très proche des identitaires.

Passage et situation politique dans la vallée

Depuis 5 ans, l’État mène une chasse à celles et ceux qu’il considère comme indésirables et procède à des refoulements illégaux quotidiens en contrevenant à ses propres lois.
Les violences policière sont avérées (https://www.bastamag.net/police-racket-violence-sur-mineur-detournement-de-fonds-publics-refugies-proces-PAF-Montgenevre), la mise en danger des exilé-e-s qui une fois sur le territoire français tentent d’échapper à leur interpellation et les courses poursuites meurtrières aussi (https://www.liberation.fr/france/2019/05/07/blessing-migrante-noyee-dans-la-durance-des-mois-de-silence-et-un-dossier-en-souffrance_1725550/).
Il ne s’agit plus de bavures policières isolées mais d’une répétition d’actes de violence et de graves atteintes aux droits fondamentaux qui témoignent d’un racisme systémique à l’œuvre à la frontière franco-italienne, mais également aux frontières de l’Europe.
Cette politique du gouvernement français a conduit à la mort de 5 personnes en exil à Montgenèvre. Suivant la même logique répressive, plusieurs centaines de blessé-e-s sont déjà à déplorer et le ton sécuritaire continue de monter, comme l’illustre le doublement des effectifs policiers du coté français depuis novembre 2020.
Cela fait beaucoup de mouvements autour de cette vallée devenue emblématique de la lutte aux frontières. Mais malgré les efforts des camarades sur place et des personnes venues soutenir la lutte, la situation à la frontière reste gravissime. C’est ce qui est mis en avant depuis maintenant bientôt quatre ans par les personnes solidaires du Briançonnais et d’Italie. Pourtant, la seule réponse des gouvernements -qu’ils soient français ou italiens- reste la criminalisation et la répression, avec les conséquences que l’on connait.
Par ces décisions, le gouvernement veut faire croire qu’une Europe-forteresse est souhaitable et qu’elle vaut mieux que des vies humaines.
Les milliers de cadavres aux frontières de l’Europe, la violence et les dénis de droits aux frontières intérieures des pays européens ne semble pas gêner les gouvernements européens. Pourtant, aucune frontière n’a jamais entravé la détermination des personnes décidées à migrer et les passages quotidiens entre Clavière et Briançon le prouvent.

Un systéme qui crée cette migration

Au-delà de ces questions politiques et de leurs impacts pratiques, la situation générale d’un monde basé sur les inégalités qui crée cette migration ne cesse de se développer et de s’empirer.
De l’esclavage à l’accaparement et la soumission coloniale ; de l’exploitation des ressources et de la nature au nom de l’intérêt privé et des besoins de l’occident à celles des êtres humains mains-d’oeuvre de ce mouvement ; de l’exportation des ces richesses ainsi créées pour consituer le socle du spectacle des pratiques occidentales qui, en se diffusant, détruisent pas à pas les capacités autonomes des différents peuples et cultures ; le mouvement vers la croissance et le progrès à l’occidentale ne cesse de créer les conditions poussant les personnes à émigrer.

La création de la frontière contemporaine a un rôle bien particulier dans cette fable : elle permet le tri des populations, de celles et ceux qui ne sont pas désirés, contrairement aux marchandises qui bénéficient elles de la “libre-circulation”. Le monde juridique de son côté ne fait qu’accompagner ce macabre mouvement en mettant en place et en défendant le cadre légal qui permet à un tel système de perdurer. Que ce soit à travers les lois qui définissent les grandes lignes de la machine, autrefois coloniale, actuellement capitaliste, où à travers la répression de celleux qui tentent à leur échelle de faire vivre des pratiques et des visions alternatives, sa dynamique est toujours la même. Elle se matérialise très concrètement dans la répression de la lutte contre la frontière et de ses conséquences qui a court à la frontière franco-italienne aujourd’hui.

Procès

Depuis 5 ans, des milliers de solidaires, des dizaines de soignant-e-s se relayent pour porter assistance aux personnes se risquant dans les montagnes enneigées. Mais leurs pratiques pleines d’humanités sont menacées par de lourdes condamnations juridiques, l’État pronant de ce fait une politique d’augmentation des lourdes blessures, traumatismes et morts que le passage de cette frontière fait craindre. C’est pour que ces montagnes ne deviennent pas des cimetières que des mobilisations de soutiens sont nécessaires.

En ce sens, le printemps 2021 sera marqué par deux procès politiques, criminalisant une fois de plus la solidarité avec les exilé-e-s et les sans-papiers.
Le 22 avril au tribunal de Gap, le jugement de deux solidaires en première instance pour « aide à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière ».
Ils ont été interpellés le 19 novembre alors qu’ils étaient en train de porter secours à une famille afghane sur le territoire français.
Le 27 mai jugement en appel des « 7 de Briançon » suite à la condamnation prononcée le 13 décembre 2018.
Iels ont été condamné.es en première instance à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison ferme et huit mois avec sursis pour avoir participé le 22 avril 2018 à une manifestation antifasciste.
Cette manifestation spontanée visait à dénoncer l’action du groupe fasciste Génération Identitaire, présent la veille au col de l’Échelle (Hautes-Alpes), ainsi que la frontière et sa militarisation qui met des vies en danger.

La répression coûte et la lutte a besoin de monde

Depuis 2018, les procès et les frais de justice se sont multipliés, côté français ce sont au total une vingtaine de personnes qui ont été poursuivies en justice dont 13 pour aide à l’entrée sur le territoire, les autres pour des motifs fallacieux (outrage à agent, etc.).
Côté italien, nombreuses sont les procédures en cours. Ce sont plus de vingt personnes qui sont concernées par l’enquête "contre" la Casa Cantionera Occupata.
Depuis 2018, les besoins en aide d’urgence pour les lieux d’accueil des exilé-e-s comme les maisons occupées Chez Marcel à Briançon, Chez Roger (ex Cesai) à Gap sont continuels et engendrent beaucoup de frais
La lutte dans la vallée a plus que jamais besoin de soutien, notamment financier (frais matériels, logistiques, anti-rep, etc.)

VENEZ PARTICIPER À LA LUTTE À LA FRONTIÈRE FRANCO-ITALIENNE
PARTAGEZ LA CAGNOTTE POUR SOUTENIR FINANCIÈREMENT LA LUTTE
POUR QUE CESSE PARTOUT LA TRAQUE AUX EXILÉ-E-S
EN SOLIDARITÉ AVEC TOU-TE-S LES SANS-PAPIERS ET LES SOLIDAIRES INCULPE-E-S
ET VOUS ATTENDONS NOMBREU-SES
LE 22 AVRIL A GAP, 12 H DEVANT LE TRIBUNAL
LE 27 MAI A GRENOBLE, 14 H DEVANT LE TRIBUNAL

P.S.

Pour plus d’infos sur la lutte dans la vallée :

Pour participer à la cagnotte :

Pour plus d’infos concernant les rassemblements, merci de nous contacter :

  • comitesoutien-3db@riseup.net

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