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1’500 personnes dans la rue à Genève pour le droit à la ville !

Samedi 1er juillet, nous étions près de 1’500 personnes dans les rues de Genève pour défendre le droit à la ville, sous le mot d’ordre “défendons nous” ! Cette manifestation, qui était appellée par quelques 35 groupements, a été initiée par la maison collective de Malagnou, qui lutte contre son expulsion.

Genève |

C’est une foule aussi diversifiée que déterminée qui s’est retouvée ce samedi 1er juillet 2017 à Genève pour le droit à la ville. Sur la place de départ, des prises de parole de partis politiques, de l’ASLOCA, du Collectif Sans Retour et du Groupe anti-répression Genève ont eu lieu.

La manifestation s’est mise en route en direction de la gare Cornavin, puis a continué jusqu’à la Jonction en passant par Bel-Air. Elle a ensuite descendu le boulevard St-George, où La Culture Lutte et le Collectif des associations d’habitant.e.s ont rappelé que nos quartiers ont des histoires et qu’ils sont menacés par la gentrification. A ce titre, sur la rue des Maraîchers, un cri de solidarité a été lancé avec les habitant.e.s des immeubles de la rue. L’Hospice Général, institution publique en charge de l’aide sociale à Genève a en effet résilié les baux de tous les locataires des immeubles vétustes dont elle est propriétaire au début de cette rue.

La foule est revenue vers Plainplais sous les chants d’une chorale révolutionnaire improvisée et enveloppée des fumigènes qui masquaient un temps, la sinistre façade du siège de Securitas. La manifestation s’est terminée en musique et avec les prises de parole des maisons collectives de la Villa Freundler et de la Tortue (maison voisine et grande soeur inséparable de Malagnou).

Le cortège était joyeux et combatif et comportait entre autre, un incroyable char karaoké spécialement construit pour l’occasion sur la parcelle de Malagnou.

Une sono mobile crachait slogans et discours. En plus des nombreux “Malagnou restera”, on a pu entrendre des “la ville est à nous, pas au Conseil d’Etat” ; “ils sont 7, nous sommes 1000”, ou encore “tout le monde déteste la police”, bien que cette dernière ait pour une fois eu le bon gout de se montrer discrète. Les masques et autres cagoules étaient néanmoins de rigueur en raison de l’utilisation récurrente des photos de manifestant.e.s pour le fichage policier.

En fin de cortège, un camion sound-system a fait danser en rythme les manifestant.e.s sous les bannières “on a pas peur des ruines”.

On pourrait également citer une friperie à roulettes et paillettes, un poing géant levé, une prise de parole d’une personne en exil qui a exprimé son soutien à Malagnou ou encore le slogan “on veut des lieux avant d’être vieux” diffusé par l’association “La Bulle” qui lutte pour un centre autogéré sur les communes des Trois Chênes. Même en énumérant tout ça, on oublie sûrement encore plein d’autres interventions de cet après-midi de lutte.

En ce qui concerne Malagnou, un recours en justice implique que la maison n’est pas expulsable pour le moment et qu’elle a obtenu un sursis de quelques mois. La lutte va donc continuer et l’Etat devra compter sur l’inventivité et la détermination du collectif pour rester !

Plus globalement, le fait que cet appel pour le droit à la ville ait raisonné aussi largement, malgré une météo maussade et les départs en vacances ne peut vouloir dire qu’une chose : un grand nombre de personnes étouffent à Genève. Les thèmatiques peuvent être différentes mais le fond du problème est le même : ce sont les “planificateurs” politiques de cette ville - comme les appellent les membres de la maison collective Villa Feundler.

Il est clair qu’au delà du cas de Malagnou (qui restera !) une force s’est exprimée dans la rue samedi. Cette force, c’est la nôtre, celle de la résistance de toutes celles et ceux qui s’opposent aux modes de gouvernement qui façonnent une ville bien polissée pour les riches et qui sont prêt.e.s à ouvrir un nouveau chapitre de lutte. Nous avons pris des coups ces dernières années à Genève mais nous avons montré samedi que sommes capable de nous défendre, en attendant de reprendre l’offensive.

Le rendez-vous est donc pris pour la rentrée.

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