Aujourd’hui, la situation générale du logement et de l’accès à l’espace public face à la Genève financière n’est pas plus favorable aux habitantEs. A l’heure où le centre ville est occupé par des terrasses où l’on sert des cafés à 4,90.-, des bureaux à vitres teintées ainsi que des deux-pièces à 2900.- par mois, les populations les plus précaires sont reléguées en périphérie de la ville. Cette (dé)possession de l’espace urbain par les catégories sociales les plus aisées n’est ni l’effet du hasard ni de conjonctures locales, mais de stratégies de ghettoïsation, de discrimination et de contrôle policier afin de préserver leur « ghetto de riches ». Seule la force sociale, c’est-à-dire : nous étudiantEs, nous habitantEs, nous oppriméEs, peut prendre en charge la réalisation d’une société urbaine non-marchande, non-spéculative, et insoumise aux politiques de planification urbaine discriminantes.
Nous refusons de nous soumettre à leurs stratégies de ségrégation, de racialisation et de ghettoïsation de l’espace, c’est pourquoi nous appelons à une 3e mobilisation pour un Droit à la Ville qui aura lieu le 17 mars 2018.
L’idéologie urbaine cherche à effacer les personnes dites « indésirables », celles qui « polluent » - ne serait-ce que visuellement - l’environnement urbain, qui sont soumises à une exclusion forcée et volontaire du centre ville au profit des personnes dites de « mérite », celles qui détiennent les moyens financiers et contribuent à la spéculation immobilière.
S’étant toujours positionnée en faveur de logements et d’espaces publics accessibles à toutes et à tous, la CUAE réitère aujourd’hui son appel à une réappropriation de nos espaces vécus et habités, par et pour les habitantEs. Nous voulons un retour à des activités collectives spontanées et non- marchandes ainsi que des espaces pluriels d’expression et de création autonomes. Nous revendiquons également la cessation des activités de l’Etat par ses planifications urbaines, des entrepreneureuses bien lotiEs dans leurs bureaux en centre-ville et des grands projets immobiliers qui bétonnent nos villes et nos vies. Loger les habitantEs ne peut plus rester secondaire dans les politiques urbaines !
Aujourd’hui, les personnes les plus précaires et celles en formation sont encore trop souvent victimes d’inégalités, voire du manque d’accès à un logement décent. Nous dénonçons la politique immobilière genevoise pour soutenir :
- L’AUGMENTATION DE SUBVENTIONS POUR LE LOGEMENT ETUDIANT
- LA PÉRENNISATION ET L’AUGMENTATION DE LOGEMENTS DECENTS
- LA PROTECTION DU DROIT DE BAIL POUR LES HABITANTES DE LOGEMENTS ETUDIANTS ET POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE PRECARITE.