"Le collectif occupe le Grütli depuis lundi 13 janvier. Un local au 3e étage a été mis à notre disposition et entre 15 et 20 personnes ont dormi ici chaque soir. C’est une expérience intense que nous n’aurions pas pu mener sans le soutien que nous recevons chaque jour : des personnes qui sont venus nous amener de la nourriture, cuisiner pour nous, et nos camarades viennent passer leurs nuits et leurs journées ici, merci pour leur présence !
On voulait donc exprimer notre gratitude envers toutes les personnes qui sont passées pour nous apporter du soutien matériel, moral, juridique ou logistique, on est fort·e·s ensemble !
Ce rassemblement intervient au 5e jour de l’occupation, parce qu’il nous semblait important de visibiliser l’évolution de la lutte des MNA et jeunes majeur.e.s en cours. Un mot donc sur les avancées politiques. L’occupation a permis d’interpeler le Conseil d’administration de la Ville de Genève, qui a répondu positivement à nos demandes :
1. La police n’évacura pas les lieux par la force, et aucune intervention ne sera menée par surprise ;
2. Une aide financière de 3000.- a été accordée pour soutenir l’occupation en cours ;
3. Un accès gratuit à des activités sportives va être organisé, à la demande des jeunes ;
4. Le conseil administratif sera présent à nos côtés pour soutenir nos revendications auprès du Conseil d’Etat ;
5. Et, finalement les financements du dispositif de nuit et des sleep-in vont être reconduit jusqu’à fin avril.
Nous sommes contentes de ces réponses positives qui sont effectivement un pas en avant.
Mais ce n’est pas assez ! On ne va rien lâcher jusqu’à ce que le Conseil d’Etat prenne ses responsabilités. À ce jour, on n’a toujours aucune réponse de sa part, ce qui est absolument inacceptable !
Nous le rappelons, cette occupation a deux objectifs : forcer le Conseil d’État a réagir à nos revendications – sur lesquelles nous avons d’ailleurs largement communiqué cette semaine – mais l’autre objectif de cette occupation est de permettre aux personnes qui ont dormi ici avec nous depuis lundi de ne plus dormir dans la rue en plein hiver et sous la pluie. Ici les jeunes ont pu dormir en sécurité, manger, se changer, se doucher, se reposer… en bref l’occupation a permis de répondre à leurs besoins vitaux, responsabilité que le Conseil d’Etat refuse d’assumer ! Alors on saisit l’occasion de cette prise de parole pour rappeler qu’il s’agit de l’existence de personnes qui sont livrées à elles-mêmes sans aucune marge de manœuvre ou possibilités d’agir pour ne pas sombrer dans la détresse, et ce à cause du désistement criant des autorités ! La seule institution qui prend actuellement en charge les MNA et jeunes majeur.e.s, c’est la police, et ce pour les brutaliser et les arrêter sans raison ! Il faut que cela cesse immédiatement, ces jeunes doivent pouvoir vivre des vies dignes, dans des environnements décents, alors nous dénonçons encore une fois ce soir, et avec toute notre colère, l’irresponsabilité du Conseil d’Etat dont le silence a des conséquences grave sur la santé psychique et physique des jeunes !
Et parce que l’Etat nous pousse à le faire, nous allons crier encore une fois ce soir nos revendications ! Ainsi, on exige :
1. l’accès à un logement digne, à taille humaine et accompagné d’un suivi socio-éducatif et ce immédiatement pour tous.t.es les MNA RMNA et les jeunes majeurs.
2. la présomption de minorité, une prise en charge en découlant et l’arrêt immédiat des test de minorité.
3. la scolarisation pour tous les jeunes jusqu’à 18 ans. Ainsi qu’un accès à des formations professionnelles comme l’oblige la loi.
4. La mise en place d’une carte cantonale de résident·e afin de pouvoir se légitimer auprès des institutions et de la police en cas de besoin.
5. Et que toutes ces revendications s’appliquent également aux jeunes majeurs jusqu’à leur 25 ans.
Il va de soit que l’occupation sera maintenue tant qu’il le faudra, jusqu’à ce que le canton donne des garanties suffisantes sur l’application de l’intégralité des revendications, et c’est la raison pour laquelle nous sollicitons votre soutien pour tous les jours qui vont suivre, on ne va rien lâcher !
On vous invite à une grande manifestation qui aura lieu mardi prochain, on partira de la Place neuve à 18h !
À bas les frontières !
Torracinta on t’aura !"
Et vive la lutte !