Des mois plus tard, tôt le matin, la police pénètre sur ordre du ministère public bâlois dans beaucoup d’appartements. Le but : des personnes auxquelles ils reprochent d’avoir été dans la rue contre le PNS. Dans le cours de quelques semaines on compte à Bâle et dans d’autres cantons au moins 17 perquisitions et arrestations. Certaines personnes sont retenues jusqu’à 48 heures au poste – la détention provisoire demandée est cependant rejetée par les juges. Ce qui frappe en outre, c’est que des détenus étrangers subissent des chicanes supplémentaires comme des insultes racistes.
Souvent, les reproches sont minimes : il semble que tenir une banderole lors d’une manifestation non-autorisée suffit au ministère public comme raison pour une perquisition à domicile. A d’autres, on reproche d’avoir été impliqués dans des affrontement avec des nazis ou dans des affrontements avec la police. Ces afrontement ont eu lieu après que la police a une fois de plus tiré sur les manifestant.e.s avec des balles en caoutchouc. Ils ont tiré sans raison apparente, d’une distance très courte et à hauteur de tête. Les balles en caoutchouc ont blessé plusieurs personnes aux yeux dont une si gravement qu’il risque de garder la lésion pour le reste de sa vie.
Avec une grande quantité de matériel vidéo et des vêtements confisqués, le ministère public essaie avec une énergie inouïe de persécuter les manifestant.e.s antifascistes.
Nous voyons dans ces procédures pénales une manœuvre d’intimidation et un signal politique du ministère public bâlois : ils veulent criminaliser la grande mobilisation antifasciste du 24 novembre. Cela va bien avec la répression renforcée contre des mouvements sociaux. La répression ne frappe que quelques-uns, mais on vise tou.te.s qui ont pris la rue ce jour-là pour empêcher les fascistes à trouver une plateforme. Nous sommes solidaires avec les personnes frappées, sans distinction de reproches.
Les événements des derniers mois (entrée en scène du « Ku-Klux-Klan » et de « Combat 18 » à Schwyz, les résultats des élections européennes ou le groupe Facebook bâlois démasqué par le Blick avec ses armes et ses fantasmes « d’extinction ») montrent que c’est justement le moment d’avoir une réponse claire contre les activités d’extrême droite.
Descendons donc encore dans la rue, le 22 juin pour renforcer la résistance antifasciste et de protester contre la criminalisation de baselnazifrei. Bâle maintient sa déclaration : Pas de place pour les nazis !
Manifestation : 22 juin 2019, 14 heures, parc De Wette (près de la gare CFF) à Bâle